Qui sont les 6 femmes qui prennent le départ du Vendée Globe 2024 ?

Âgée de 23 ans, Violette Dorange est la benjamine de la course. Mais contrairement aux apparences, elle est loin d’être la moins expérimentée : à 15 ans, elle traverse la Manche à bord de son voilier, et franchi le détroit de Gibraltar l’année suivante.

Réussissant toutes les étapes pour participer au Vendée Globe, dont trois éditions de la Solitaire du Figaro, la jeune femme réalise un rêve.

"Je me suis toujours dit que c’était pour moi, confie-t-elle dans des propos relayés par TV5 Monde le 9 novembre 2024. Depuis toute petite, je vais voir les départs, la descente du chenal des Sables. Être un jour à leur place, ça a toujours été un objectif de vie".

Son but pour la course ? "Terminer et être la plus heureuse possible en mer, c'est le premier objectif".

Après avoir bouclé cinq courses en une année, Clarisse Crémer prendra le départ de ce 10e Vendée Globe, après avoir "loupé" les premières qualifications en 2022 - son sponsor de l'époque l'avait lâchée, en retour de congé maternité. Une période de doutes qui ne l’a pas découragée.

"J'avais envie d'avoir mon destin entre les mains, explique-t-elle à TV5 Monde. (…) On avait à cœur (elle et Alex Thomson, le directeur de son équipe, ndlr) de montrer qu'une femme qui avait eu un enfant pouvait encore être performante. Cela a été un parcours du combattant, mais on a réussi".

Née dans une famille de navigateurs, l’Anglaise Pip Hare a toujours passé ses vacances en bateau. De quoi trouver rapidement sa vocation.

Adulte, elle navigue rapidement avec son ex-partenaire. "Il était très malade, donc j'ai dû gérer le bateau seule, explique-t-elle à TV5 Monde. Comme je faisais tout, seule, pourquoi ne pas le faire en compétition ?".

Après avoir emprunté de l’argent et solliciter des soutiens, elle participe pour la première fois au Vendée Globe en 2020-2021. Pour sa nouvelle participation, Pir Hare souhaite intégrer le top 10, et surtout terminer la course "sans regrets".

Après avoir grandi à Munich, loin de la mer, Isabelle Joschke, Française par sa mère et Allemande par son père, découvre la voile en Autriche, lors de vacances au bord d’un lac.

Une passion qui se développera progressivement. Elle navigue à partir du début des années 2000 et monte tous les échelons de la course au large. À 47 ans, elle s’élance pour son deuxième Vendée Globe.

Dans une interview accordée au journal La Croix le 4 novembre 2024, Isabelle Joschke a admis que la navigation restait un monde dominé par les hommes. "La réalité de la voile, c’est la réalité de la société, explique-t-elle. Aujourd’hui tout est organisé pour que les hommes puissent faire carrière, et que les femmes puissent avoir un travail, mais tout en continuant de prendre en charge la famille, le foyer, etc. (…) Avec cette logique, c’est forcément plus dur pour une femme de montrer qu’elle a tout pour réussir autant qu’un homme".

Âgée de 38 ans, la Suissesse Justine Mettraux est, avec Violette Dorange, une novice du Vendée Globe. Après avoir navigué sur les bords du lac Léman avec le bateau familial, elle fait ses gammes au Centre d’Entraînement à la Régate de Genève. Après plusieurs années de courses, elle décroche le Graal avec cette participation au Vendée Globe.

Ambassadrice du Magenta Project, un réseau qui promeut la pratique de la voile auprès des filles, Justine Mettraux veut faire les choses bien. "C’est un sujet majeur, explique-t-elle à TV5 Monde. Il existe aujourd’hui bien plus d’opportunités pour les filles que dans le passé, avec certains projets ambitieux, mais il reste encore énormément de travail pour parvenir à plus d’équité. Il y a plein de signes positifs mais il ne faut clairement pas s’arrêter en chemin".

Âgée de 50 ans, l’Anglaise Samantha Davies va prendre le départ de son quatrième Vendée Globe. Originaire de Portsmouth, elle découvre le large aux côtés d’Ellen MacArthur, deuxième du Vendée Globe 2000-2001, et seule femme à être montée sur le podium de la course. Un véritable challenge pour Samantha Davies.

"J’arrive beaucoup plus sereine que d’habitude, révèle-t-elle à TV5 Monde. Avant, j'étais terrorisée à l'idée de ne pas finir, je me mettais une pression de fou et, au final, j'ai abandonné à deux reprises. (…) C’est une épreuve unique, et c’est justement ça qui nous pousse à y retourner", conclut-elle.