Le calvaire de Valérie Bacot a duré 24 ans. Un homme, Daniel Polette, l’a violée alors qu’elle était enfant. C'était le compagnon de sa mère. Il est ensuite devenu son mari et le père de ses quatre enfants.
Pendant leur vingt ans de vie commune, il a interdit à Valérie Bacot de travailler, de sortir du domicile sans autorisation, la frappait, la violait et la prostituait. Après des décennies de violences physiques et psychologiques continue, elle le tue, le 13 mars 2016.
Depuis le 4 octobre 2022, et jusqu'au 30 décembre de la même année, son histoire est mis en scène dans une pièce de théâtre, adaptée de l'autobiographie Tout le monde savait, parue chez Fayard en mai 2021. En scène, la comédienne Sylvie Testud, qui monte sur les planches du théâtre de l'Oeuvre dans le 9e arrondissement parisien.
Valérie Bacot encourait la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de son époux. Son procès qui s'est tenu à la cour d’assises de Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) du 21 au 25 juin 2021 s'est achevé par un verdict de clémence : les juré.es l'ont condamnée à 4 ans de prison dont 3 avec sursis et obligation de soin. Valérie Bacot ne retournera donc pas en prison.
Elle est ressortie libre du tribunal, du fait de la détention qu'elle a déjà effectuée. "La cour tient à vous souhaiter de retrouver paix et sérénité", a déclaré sa présidente à l'énoncé du verdict. Plus tôt dans la journée, Valérie Bacot, durement éprouvée, avait fait un malaise. Elle avait ce jour-là tenu a demander "pardon" à ses enfants.
Un comité de soutien s’était formé sur Facebook, Twitter et Instagram, à l’origine d’une pétition "Liberté pour Valérie Bacot", recueillant plus de 700.000 signatures. Depuis sa révélation, en 2017, l’affaire Valérie Bacot est comparée à celle de Jacqueline Sauvage, ayant obtenu la grâce présidentielle en 2016.
Chronologiquement, dans son livre, la femme de 40 ans revient sur une vie de souffrances imputées à Daniel Polette. Nous avons lu ses mots, bouleversants. Les extraits choisis sont retranscrits tels qu'ils ont été écrits et publiés.
Daniel Polette, beau-père incestueux
Valérie Bacot a douze ans lorsqu’elle rencontre pour la première fois Daniel Polette, qui devient l’amant de sa mère, Joëlle. La première fois qu’elle le voit, c’est en surprenant un rapport sexuel entre lui et sa mère, à leur domicile de La Clayette, une petite commune de Saône-et-Loire, à 60 kilomètres de Macôn.
En 1992, l’équilibre familial est déjà instable. Elle voit rarement son père, son grand frère a quitté la maison et sa mère ne s'occupe pas d'elle.
Le bruit d’une fermeture éclair, son corps lourd qui m’empêche de bouger, est-ce que je vais mourir ? (...) J’ai peur, j’ai mal, je me rhabille.
Elle l'explique dans les premières pages de son autobiographie : "Ce n’est un secret pour personne : maman boit et prend des médicaments. Je sais qu’elle dissimule des bouteilles à la mercerie. Sa cachette, en revanche, je ne l’ai jamais trouvée. Le soir, elle rentre souvent tard, remuante et nimbée d’un parfum de menthe trop fort".
Sa mère est aussi violente avec elle : "Elle ne frappe que moi. Mes deux frères, Christophe et Jérôme, sont toujours épargnés."
L'homme s’installe rapidement au domicile familial. "Il est plus doux avec moi, plus calme qu’avec Jérôme. Il me fait des câlins, des bisous, me demande sans cesse de m’asseoir sur mes genoux. J’obéis, sans me poser de questions. C’est ce que font tous les parents avec leurs enfants, non ?", se souvient Valérie Bacot.
Sa mère rentre tard du travail, alors Valérie et son frère Jérôme se retrouvent souvent seuls avec Daniel Pollette. Commencent alors des années de viols répétés : "J’ai lavé mes cheveux et les frotte avec une serviette pour qu’ils sèchent, en observant mon reflet dans le miroir du lavabo. Daniel entre dans la salle de bains sans dire un mot, j’aperçois son regard sombre dans la glace. Il s’approche, soulève la serviette enroulée sur mes hanches. Puis, en respirant fort, enfonce ses doigts dans mon corps."
À partir de ses douze ans, quasiment chaque jour après l’école, du lundi au vendredi, le compagnon de sa mère, âgée de 25 ans de plus qu'elle, l'oblige à monter dans la chambre de sa mère.
"Le bruit d’une fermeture éclair, son corps lourd qui m’empêche de bouger, est-ce que je vais mourir ? Il me pétrit et me secoue dans tous les sens. J’ai peur, j’ai mal, je me rhabille", écrit-t-elle près de trente ans après les faits.
Quelques mois plus tard, Valérie tente de résister : "Il me rattrape, fou de colère, et me plaque contre la moquette. À cause des frottements sur le sol, je suis brûlée aux coudes, dans le dos, sur les fesses et derrière les talons. Ma peau est rouge, marquée." Et une nouvelle fois : "Daniel me tire par les bras en hurlant, il me traîne dans l’escalier. Je tente de protéger ma tête qui se cogne à chaque marche, tout mon corps est meurtri". "Il vaut mieux ne pas résister, finalement. Comme ça, c’est plus vite finit", confesse la victime.
Tant que ça reste dans la famille, on ne va pas en faire tout un cinéma.
L'année des quinze ans de cette dernière, Daniel Polette est condamné pour viol sur mineure de moins de quinze ans. Pour la seule et unique fois, l'adolescente est entendue par des gendarmes. Il part en prison, puis revient au domicile familial de La Clayette un peu moins de deux ans plus tard.
Entre temps, Valérie Bacot ne subit plus l’inceste, mais fait face à la tristesse de sa mère : "Après l’école, désormais, je ne suis plus obligée de monter l’escalier. Dans ma poitrine, un poids s’est envolé. Maman, elle, est toujours de plus en plus déprimée. Elle passe toutes ses soirées à boire et à sangloter.
Une vie marquée par deux décennies de violences
À aucun moment Joëlle Bacot ne remet en cause la relation de son compagnon avec sa fille après le viol de cette dernière. Elle lui rend visite en prison, accompagnée de la jeune Valérie.
À cette période aussi, la jeune femme se rappelle avoir été violée par son frère alors qu’elle avait cinq ans. "Mon grand frère, j’en ai toujours eu peur, sans bien savoir pourquoi. Des bribes de mémoire me reviennent soudain par flashs, encore et encore", écrit-elle.
Quand sa mère l’apprend, elle n’est pas surprise et répond à sa fille "tant que ça reste dans la famille, on ne va pas en faire tout un cinéma", rapporte la femme aujourd'hui quarentenaire.
Pour Daniel Polette aussi, elle ferme les yeux. Dans le livre, Valérie Bacot rapporte une phrase prononcée par sa mère s’adressant à son compagnon. "J’en ai rien à foutre (sic ; qu'il viole sa fille, ndlr), du moment qu’elle tombe pas enceinte". En 1997, Valérie tombe enceinte.
Valérie Bacot s’installe alors avec son beau-père à Beaudemot, à deux kilomètres de La Clayette, avec la bénédiction de sa mère. "Je prépare le premier déménagement de ma vie. Ma mère m’aide à faire les cartons (…) Elle nous coud même une paire d’oreillers, dans lesquels elle a glissé quelques brins de lavande pour que ça sente bon", se rappelle-t-elle. À la naissance de son premier enfant, Dylan, en 1999, comme pour les autres, Daniel Polette choisit seul le prénom.
Je m’effondre sur le sol, sidérée par la force du coup, et le regarde sans comprendre.
Après avoir terminé sa dernière année de BEP, la jeune femme n’aura plus le droit de sortir, sauf pour faire les courses et amener les enfants à l’école.
À l'arrivée de leur fils, l’homme se met à frapper Valérie Bacot : "Je m’effondre sur le sol, sidérée par la force du coup, et le regarde sans comprendre. J’ai l’habitude de ses éclats de voix, l’ai déjà vu plusieurs fois lancer des objets contre les murs pour apaiser sa colère ; mais ça, c’est une première. Il ne m’a jamais frappée jusque-là". Les coups dureront jusqu’en 2016.
Valérie Bacot s’occupe de toutes les tâches domestiques. La violence verbale, physique est psychologique s'installe aussi dans leur foyer : "Au fil des mois, j’apprends à faire attention à tout. Avec le temps, ça devient presque un réflexe, une seconde nature".
Dans Tout Le Monde Savait, aucune scène violente n'est épargnée. Valérie Bacot explique qu’une nouvelle phase, plus brutale encore, s’amorce après la naissance de leur deuxième fils Kevin, en 2000. Les coups s'intensifient. Daniel Polette lui lance désormais des objets au visage. Pour la jeune maman, une seule obsession : protéger ses enfants : "Dans mon cœur, dans ma tête, il n’y a qu’eux. Ma vie pour eux, notre complicité, leurs rires joyeux. Pour que Daniel les laisse tranquilles, je dois obéir et faire tout ce qu’il me dit".
Harcèlement psychologique
Le harcèlement psychologique augmente aussi : "Il répète que tout est ma faute, que je suis inutile, incapable, bonne qu’à faire le tapin comme une grosse conne, comme une merde". Tout est calculé.
Si Daniel Polette estime que sa compagne passe trop de temps au supermarché, il se rend sur place pour vérifier qu’elle y est encore, regarde les relevés téléphoniques, demande à ses enfants de répéter les conversations qu’ils ont eu avec les personnes qu’ils ont croisées.
"La violence physique, avec le temps, devient quotidienne, usuelle. Je fais de mon mieux pour ne rien montrer aux enfants, ne pas faire de bruit, m’effacer, conserver un semblant de normalité". Et les coups se poursuivent jusqu’à ce qu’il lui casse le nez, lui assène un coup de marteau, et une autre fois encore, l’étrangle.
En 2001, naît leur troisième enfant, une fille, Karline, suivie d’Erwan, en 2006, sur lesquels il aura aussi "une emprise" et fera en sorte de "tout contrôler".
Daniel Polette menace maintenant l'ensemble sa famille. Valérie Bacot rapporte une phrase prononcé par son bourreau : "Tu veux partir, hein ? T’inquiètes pas : un jour, tu vas partir d’ici. Mais ça sera les pieds devant, et les gamins aussi !"
Après les coups et les viols, la prostitution
Après les premières années de vie commune, Daniel Polette ne se limite plus à frapper et violer la mère de ses enfants, il décide de la prostituer. Valérie Bacot lui montre qu’elle veut travailler. Pour l'homme, alors âgé de plus de cinquante ans, c'est non. Il lui répète que "tout ce qu’[elle] sai[t] faire, c’est la pute".
À partir de 2004, Valérie Bacot est olbigée de se prostituer dans leur monospace, dont l'espace arrière a été aménagé pour par Daniel Polette.
Avant l'arrivée de chaque client, il lui donne un écouteur pour qu’il puisse "entendre tout ce qu’il se passe dans la voiture et [lui] donner des instructions précises à voix basse". Mais aussi un "nom de scène", Adeline, avec des cartes de visite d’escort girl.
Un jour, il me tuera, c’est écrit. Je le sais depuis que je suis enfant, depuis que ma mère a ouvert en grand devant lui les portes de notre maison.
"Il décide de marquer la trace de sa propriété sur mon corps", se souvient Valérie Bacot et lui tatoue son nom, "DANY", au-dessus du pubis avec "un stylo bic vide dans lequel il a placé plusieurs aiguilles scotchées ensemble".
Sa peur accroît : "Un jour, il me tuera, c’est écrit. Je le sais depuis que je suis enfant, depuis que ma mère a ouvert en grand devant lui les portes de notre maison".
Dans les années 2010, son unique fille devient adolescente, et une remarque inquiète Valérie Bacot. Elle rapporte à sa mère que son père lui a demandé "comment elle était sexuellement". La peur de savoir qu'il pourrait toucher à leur fille l'anime désormais.
Deux tentatives de dépôt de plainte
À deux reprises pendant les dernières années de vie commune, Valérie Bacot demande à ses enfants d'aller porter plainte. La première fois, son fils Kevin et le petit-ami de sa fille se rendent au poste de Paray-le-Monial, où ils sont scolarisés. Les gendarmes refusent de recueillir la plainte, et leur indiquent qu'ils doivent pour cela se rendre à la gendarmerie la plus proche de leur domicile.
Pour la deuxième tentative, cette fois-ci à la gendarmerie de La Clayette, les officiers refusent eux aussi, estimant que c'est à la mère de famille, elle-même, de déposer plainte. "S'il apprend que j'ai porté plainte contre lui, il va nous tuer", pense à ce moment-là Valérie Bacot. Alors, elle se rétracte.
"J’ai déjà souhaité fuir mille fois, évidemment. Mais où aller, sans amis et sans le moindre argent ?", confie Valérie Bacot dans son livre. Son quotidien était tellement contrôlé, qu'il lui était impossible de demander de l'aide autour d'elle. "Quand l'une de ses rares connaissances, ou un couple de voisins, viennent prendre l'apéritif chez nous, nous avons pour consigne de ne pas prononcer un mot. Nous sommes là, autour de la table, pour servir les invités - ensuite, nous devons nous faire oublier". Alors elle continue de vivre, mais, selon ses mots, "abandonne le combat".
13 mars 2016 : "Daniel s'effondre au sol"
Le 13 mars 2016, le petit-ami de sa fille, Lucas, l'encourage à mettre un somnifère dans le café du bourreau pour avoir la paix, le temps d'un après-midi. La tentative est un échec. Il trouve l'apparence du café trop étrange et oblige sa femme à le boire. Ce dimanche, comme d'habitude, Daniel Polette explique à Valérie Bacot qu'elle se prostituera dans la soirée.
Le client fait partie de ceux qu'elle redoute le plus. "Quand c'est lui, Daniel se méfie : entre les sièges du véhicule, il cache un pistolet ou un gros bout de câble électrique qu'il a récupéré sur un chantier", se souvient-elle. En plus de cette précaution, il apporte toujours le "sac de matériel".
Dans la 806, cachée dans un bois entre Paray-le-Monial et Charolles, la passe se déroule avec violence. Le client la "viole avec férocité". Alors qu'elle se défend, dans son oreillette, Daniel Polette la menace de s'en prendre à elle si elle ne se laisse pas faire. Une fois le client parti, l'homme crie qu'il la tuera.
Dans un état second, privée de réflexion, je tire le pistolet de sa cachette, cale le canon de l'arme entre l'appuie-tête et le haut du siège, ferme les yeux et tire.
Alors que Daniel Polette s'apprête à démarrer la voiture, Valérie Bacot prend l'arme et lui tire une balle dans la nuque. "Dans un état second, privée de réflexion, je tire le pistolet de sa cachette, cale le canon de l'arme entre l'appuie-tête et le haut du siège, ferme les yeux et tire. Tout cela ne dure qu'une fraction de seconde à peine (...) Daniel s'effondre au sol. Je l'enjambe, paniquée en pensant que quand il se relèvera ce sera pour m'attraper et me faire la peau. Je bondis sur le siège et démarre à toute vitesse, dénudée derrière le volant et encore couverte de mon sang (du viol précédent, ndlr). J'ai peur qu'il me rattrape, qu'il se lance à mes trousses", se rappelle-telle.
Après avoir informé ses trois premiers enfants, elle repart avec eux et l'ami de sa fille qui soumet l'idée d'enterrer le corps du mari violent. Dans la nuit, ils l'enterrent dans le bois, derrière le château de La Clayette.
"Depuis cette nuit-là, celle du 13 mars 2016, le sommeil ne m'a plus jamais trouvée", déclare le femme, âgée de 36 ans à l'époque. Alors, pourquoi ne pas se rendre ? "Si je fais ça, j'abandonne les gamins à eux-mêmes. Ils sont encore jeunes, ils ont besoin de moi. Il ne faut pas qu'on nous sépare."
Le corps de Daniel Polette est retrouvé en octobre 2017, un an et demi après les faits, grâce à des indications de la mère du petit-ami de Karline Polette.
Entre temps, Valérie Bacot s'est installée dans une autre commune des environs avec ses enfants, mais révèle dans son autobiographie avoir toujours souhaité faire face à la justice : "Me livrer, me décharger de ce trop lourd secret, je l'avais déjà prévu. Un jour ou l'autre, je me serais rendue une nouvelle fois à cette gendarmerie de La Clayette, pour tout raconter de mon histoire. Mais avant cela, je voulais que Dylan, Kévin et Karline aient atteint leur majorité. Il n'y avait plus très longtemps à attendre."
Le moment est arrivé plus tôt que prévu. Valérie Bacot a reconnu les faits, a été mise en examen puis incarcérée pour assassinat, en octobre 2017.
Après un an de détention provisoire, Valérie Bacot a été placée sous contrôle judiciaire, a trouvé du travail et a entamé une nouvelle vie, dans l'attente d'un procès.
Les trois enfants ayant participé à cacher le cadavre de leur père ont été jugés en 2019 pour recel de cadavre, et condamnés à six mois de prison avec sursis.
"Tout n'est peut-être pas de ma faute"
Après avoir fait face, seule, à son bourreau pendant plus de vingt ans, Valérie Bacot accuse sa famille d'être restée silencieuse : "Tout le monde savait et personne n'a rien dit. Ni mon père, ni le reste de ma famille. La seule chose qui les préoccupait, quand je sombrais, c'était leur réputation."
Elle poursuit : "Personne n'a jamais pensé à moi. Je n'étais qu'une petite fille frêle et docile, dont chacun pouvait se servir comme il l'entendait. D'abord Christophe, mon propre frère. Puis Daniel, le compagnon de ma mère. Il valait mieux regarder ailleurs, ne pas faire de scandale. Tant pis si j'en mourrais - du moment que je gardais la décence de bien vouloir le faire en silence pour ne pas déranger."
Tout le monde savait et personne n'a rien dit. Ni mon père, ni le reste de ma famille.
Après un calvaire de 24 ans ans et cinq ans après le meurtre de Daniel Polette, Valérie Bacot souligne avoir pris conscience d'une chose : "Tout n'est peut-être pas ma faute."
Entre temps, la soeur de son époux violent lui a apporté son soutien, affirmant que Daniel avait violé une de ses soeurs et frappait ses parents.
Avec le recul, la mère de quatre enfants comprend aussi l'implication de sa propre mère : "C'est seulement à la maison d'arrêt de Dijon, alors que je suis âgée de trente-sept ans, que je mesure ce que cela signifie : ma mère savait. Elle aurait pu me sauver, mais elle a choisi de ne pas le faire."
"J'ai mis un terme à la vie d'un homme - et cela ma hante, me poursuit sans arrêt, sans me laisser aucun répit. Les circonstances ont fait de moi une criminelle. Cela n'aurait pas dû arriver ; je voulais seulement me protéger. Protéger ma vie et celle de ses enfants (...) Il est tout à fait normal que je sois jugée pour ce que j'ai fait. Je m'en remets à la justice de mon pays", écrit encore Valérie Bacot.
Dans la préface du livre, les deux avocates de la prévenue, Me Janine Bonaggiunta et Me Nathalie Tomasini, estiment que "Valérie incarne à elle seule la douleur de toutes ces femmes contraintes au silence."
"Ce qui nous a semblé primordial est de nous battre une nouvelle fois pour faire passer un message à la société", appuient celles qui défendent depuis dix ans les femmes victimes de violences conjugales, et ont notamment défendu Jacqueline Sauvage, en 2014 et en 2016.
Ces dernières ont annoncé le 23 juin 2021 avoir assigné l'Etat en justice pour "faute lourde", estimant que les autorités n'ont pas pris en compte les tentatives de signalement de violences des enfants de la prévenue. En octobre 2022, le tribunal judiciaire de Paris a annoncé que ce recours a été rejeté.
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