Une journaliste révèle avoir été agressée sexuellement par l’abbé Pierre, en pleine interview, en 1988

Publié le 13/01/2025 à 12:22

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Les victimes de l’abbé Pierre continuent de briser le silence. Dans le reportage de "Ligne Rouge", "Abbé Pierre, 50 ans d'impunité", diffusé dimanche 12 janvier 2025 sur "BFMTV", Esther Romero, journaliste d'origine péruvienne, confie avoir été agressée sexuellement par l’homme de foi. Les faits remonteraient à 1988 et se seraient déroulés à Genève alors qu’elle tentait de l’interviewer.

Son nom vient s’ajouter à la longue liste des victimes de l’abbé Pierre. La journaliste péruvienne Esther Romero a témoigné, dimanche 12 janvier 2025, dans le reportage Ligne Rouge l'Abbé Pierre, 50 ans d'impunité, diffusé sur BFMTV.

Aujourd’hui âgée de 88 ans, elle révèle pour la première fois publiquement avoir été agressée sexuellement par l'abbé Pierre en 1988, alors qu’elle se trouvait à Genève pour l’interviewer.

"Il m'a frotté les seins"

Tous deux isolés dans une pièce, la femme se souvient : "Il m’a frotté au-dessus de mon pull, il m’a frotté les seins, et puis il a mis sa langue dans ma bouche. Après ça, j’ai entendu la phrase : ‘Est-ce que c’était aussi bien pour vous, ma fille ?’".

Sous le choc, la journaliste part précipitamment. Mais le lendemain, l’Abbé Pierre réitère ses agissements. Esther Romero explique ne pas avoir dénoncé l’homme de foi. Elle se souvient qu’"à ce moment-là", elle pensait être "la seule personne à qui il avait fait ça". Elle ajoute : "Je pensais que c’était un vieillard déjà sénile".

C’est seulement lorsqu'elle retourne au Pérou qu’elle en parle avec une autre journaliste, qui a, elle aussi, déjà rencontré l’homme, au Pérou. Cette discussion lui permet de comprendre qu'elle n'est pas la seule victime de l’abbé Pierre.

"Elle m'a seulement dit cette phrase : ‘Il a essayé de me mettre au lit et d’avoir des rapports sexuels avec toutes les travailleuses et bénévoles d’Emmaüs. Il a ce côté de prédateur sexuel, mais de l'autre côté, il fait tellement de bien", confie-t-elle.

L’ouverture d’une commission d’enquête indépendante

Au total, 24 femmes accusent l’homme, mort en 2007, d’agressions et de violences sexuelles. Parmi elles, trois étaient mineures au moment des faits.

Selon BFMTV, une commission d’enquête indépendante devrait être mise en place en février prochain afin de comprendre comment l'abbé Pierre a agi en toute impunité durant près d’un demi-siècle.

De son côté, Emmaüs doit rendre public, ce lundi 13 janvier 2025, un nouveau rapport contenant de nouvelles accusations contre l’homme de foi. BFMTV avance qu'il contiendrait de nouveaux témoignages, dont un qui fait état de viol.