Éliminée dès le premier tour de l’US Open, ce mardi 27 août 2024, la joueuse de tennis française Caroline Garcia, championne du Masters WTA en 2022, a essuyé une défaite face à la joueuse mexicaine Renata Zarazua. Les conséquences ? Des messages de haine reçus via les réseaux sociaux.
“Tu devrais te tuer”, “j’espère que ta mère mourra bientôt” ou encore, “j’espère que quelque chose de mal va t’arriver” : voici quelques-unes des menaces et insultes les plus violentes que la trentenaire a reçu et mis en avant dans sa publication sur Instagram, partagée le 28 août 2024, pour dénoncer le cyberharcèlement dont elle est victime.
Un agacement pour elle et pour les autres joueurs.euses
Ces messages, arrivent “par centaines” après une défaite. “J’ai fait du travail pour me protéger de cette haine. Mais ce n’est pas une raison”, commente Caroline Garcia en légende de sa publication Instagram, également partagée sur X.
À 30 ans, elle estime être une “fille normale qui travaille vraiment dur et fait de son mieux” mais reste “humaine” et parfois, “quand nous recevons ce genre de messages nous sommes déjà détruits émotionnellement après une dure défaite”, poursuit-elle.
En plus de son agacement, la joueuse évoque son inquiétude pour les futur.es joueuses et joueurs de tennis qui vont devoir traverser “ça”. À son sens, ce sont eux qui pourraient vraiment être affectés par cette haine. “Vous pouvez penser que ça ne nous fait pas de mal. Mais c’est le cas”, assure-t-elle. Ces messages sont “dommageables”.
Un phénomène qui tend à se normaliser
Si la prise de parole de Caroline Garcia a fait du bruit, elle est pourtant loin d’être un cas isolé, car le cyberharcèlement est monnaie courante pour les joueurs de tennis, et plus généralement pour les sportifs.ves de haut niveau. La joueuse française le sait et n’a pas hésité à le rappeler : “beaucoup d’autres avant elle [moi] ont tenté d’aborder le sujet. Mais aucun progrès n’a été fait”.
Jessica Pegula, la joueuse américaine numéro 6 mondiale, a confirmé les propos de son homologue française. "Oui. Les menaces de mort et aux familles sont normales maintenant. Qu'on gagne ou qu'on perde", rapporte Eurosport.
Sous sa publication Instagram, la joueuse hongroise Timea Babos, a commenté : “Cela arrive tout le temps. Je ne sais pas pourquoi il n’existe pas d’application sécurisée”.
Le partage de ces messages violents a aussi suscité une vague de soutien de la part de plusieurs athlètes, dont Monica Puig, ancienne joueuse de tennis portoricaine, qui a enjoint à Caroline Garcia de “rester forte” et lui a assuré “nous sommes là pour toi”. Ou encore celui de Bruno Rezende, joueur de volley brésilien, qui a tenu à la remercier d’avoir partagé un tel message, tout en espérant que “les gens comprennent ce que cela signifie de recevoir autant de haine”.
Le rôle de la promotion des paris sportifs questionné
Dans la légende de sa publication Instagram, Caroline Garcia a également évoqué un sujet qui lui semble lié à la réception de cette haine sur les réseaux sociaux : la promotion des paris sportifs. Après avoir reçu un nombre inquiétant de messages de la part de parieurs sportifs déçus d’avoir perdu de l’argent, elle dénonce la promotion de ces sites de paris par les tournois.
“Ne vous méprenez pas, je ne dis pas qu’ils devraient être interdits. Mais peut-être ne devrions-nous pas les promouvoir”, nuance la joueuse, estimant que cette mise en avant “détruit activement la vie de certaines personnes”. Mais les compétitions renouvellent leurs partenariats avec des sociétés de paris sportifs, “ce qui continue d’attirer de nouvelles personnes vers des paris malsains”, constate-t-elle.
Elle regrette aussi le manque d’action par les plateformes sociales, alors que l’intelligence artificielle a fait des progrès considérables. “Si quelqu’un décidait de me dire ces choses en public, il pourrait avoir des problèmes juridiques. Alors pourquoi en ligne, nous sommes libres de faire n’importe quoi ? Ne devrions-nous pas reconsidérer l’anonymat ?”, a conclu la joueuse.