Si vous vous êtes déjà renseigné sur la science du sommeil, vous connaissez peut-être déjà le cortisol et la mélatonine, deux hormones opposées à l’origine du cycle veille-sommeil du corps (le cortisol aidant au réveil, tandis que la mélatonine aide à dormir).

Cependant, elles sont loin d’être les seules hormones à influer sur la qualité du sommeil. En effet, les hormones sexuelles comme la progestérone, les œstrogènes ou la testostérone influent directement sur cette dernière, notamment à cause de leurs fluctuations.

L’impact des œstrogènes et de la progestérone sur le sommeil

Connues pour leur rôle pendant la grossesse et le cycle menstruel, les œstrogènes et la progestérone ont également le pouvoir d’influencer la qualité de votre sommeil.

Cette dernière, par exemple, stimule notamment le cerveau à produire un neurotransmetteur appelé acide gamma-aminobutyrique, ou GABA. Sa fonction principale est de diminuer la capacité des cellules nerveuses à recevoir ou envoyer des messages à d’autres cellules, ralentissant ainsi l’activité cérébrale et aidant le corps à se détendre. Des niveaux élevés de progestérone peuvent donc entraîner des niveaux plus élevés de somnolence, et favoriser l’endormissement.

C’est lorsque ses niveaux diminuent - notamment pendant la ménopause - que les problèmes commencent. "De faibles niveaux de progestérone peuvent entraîner des troubles du sommeil et une température corporelle élevée, explique pour Stylist UK Sammy Margo, physiothérapeute. Cela peut entraîner d’autres symptômes de la ménopause comme les sueurs nocturnes et les bouffées de chaleur".

De faibles niveaux de progestérone sont également associés à un risque accru d’apnée du sommeil, en raison de la capacité de l’hormone à stimuler le système respiratoire supérieur.

Quant aux œstrogènes, ils aident à maintenir une température corporelle basse pendant la nuit, ce qui aide à bien dormir. Ils sont également associés à une diminution de la latence du sommeil, vous permettant de vous endormir plus rapidement. Cependant, même si les niveaux d’œstrogènes augmentent au moment de la grossesse, l’impact de l’hormone sur le gonflement des vaisseaux sanguins peut entraîner des symptômes comme le nez bouché, le gonflement des pieds et des jambes, pouvant rendre votre sommeil plus difficile.

Enfin, comme la progestérone, leurs taux diminuent au moment de la ménopause, entraînant une dégradation la qualité du sommeil.

L’impact de la testostérone et de l’absence de règles sur le sommeil

Bien que plus souvent associée aux hommes, la testostérone est également une hormone présente chez les femmes. Plusieurs études scientifiques ont montré qu’en avoir trop ou pas assez pouvait avoir des répercussions sur le sommeil.

"Les fluctuations des taux de testostérone au cours du cycle menstruel, en particulier pendant la phase prémenstruelle, peuvent avoir un impact sur les habitudes de sommeil, explique Sammy Margo. Pendant la ménopause, lorsque les œstrogènes et la progestérone diminuent, les modifications des taux de testostérone peuvent contribuer à plusieurs troubles du sommeil, tels que l’insomnie ou les sueurs nocturnes".

Il convient toutefois de noter que la plupart des recherches sur la testostérone et le sommeil portent sur les hommes. Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour comprendre définitivement le rôle des fluctuations de la testostérone sur le sommeil des femmes.

L’aménorrhée - un moment pendant lequel les règles s’arrêtent pendant les années de procréation - peut également avoir un effet sur le sommeil, rendant l’endormissement plus difficile en raison d’un sentiment mélangeant fatigue et excitation, provoqué par un déséquilibre hormonal. Ce cas particulier est particulièrement vrai en cas d’aménorrhée secondaire, qui survient lorsque vos règles s’arrêtent après plusieurs mois ou années de cycles réguliers.

Chez les personnes ayant un déséquilibre hormonal préexistant, comme celles atteintes du syndrome des ovaires polykystiques ou d’hyperthyroïdie, le sommeil peut également être fortement perturbé. "Le déséquilibre hormonal et de faibles niveaux d’hormones féminines influenceront naturellement le cycle veille-sommeil et les habitudes du sommeil, conclut Sammy Margo. De plus, l’impact émotionnel et psychologique de l’aménorrhée peut provoquer du stress et de l’anxiété, qui influeront directement sur la qualité du sommeil".