À chaque sensation de faim ou d’envie, tout le monde fait face à ce choix : faut-il manger des aliments qui sont bons pour l’organisme, ou rechercher des aliments réconfortants, mais pas toujours recommandés ?

Si ce dilemme n’est pas toujours facile ou possible, les études sur le sujet ont souvent montré que manger des aliments plus sains pouvait avoir des avantages considérables sur la santé, surtout à long terme. Cette nouvelle étude ne déroge pas à la règle.

Une espérance de vie prolongée dès l’âge de 40 ans

Publiée dans la revue Nature Food, l’étude s’est appuyée sur les habitudes alimentaires de près de 500 000 personnes dans le cadre de l’étude UK Biobank, démarrée en 2006. Menée par une équipe de chercheurs de l’Université de Bergen (Norvège), elle a regroupé ses participants en fonction de leurs habitudes alimentaires, tout en notant leur évolution au fil du temps. Les scientifiques ont ainsi identifié un groupe de mangeurs moyens et en mauvaise santé, ainsi que des personnes qui suivaient un régime surnommé "régime de longévité".

Après un ajustement en fonction du tabagisme, de l’alcool et de l’activité physique, les chercheurs ont constaté que les hommes et les femmes âgés de 40 ans, et ayant changé durablement leurs habitudes alimentaires pour suivre les recommandations du guide Eatwell, publié au Royaume-Uni, avaient gagné environ neuf ans d’espérance de vie. D’autres gains plus faibles ont été observés chez les personnes suivant un régime alimentaire considéré comme moyen au départ, ainsi que chez les participants ayant amélioré leurs habitudes alimentaires un peu plus tard dans leur vie.

Un régime à base de céréales complètes, de noix, de fruits et de légumes

L’étude précise que les personnes ayant gagné presque dix ans d’espérance de vie ont abandonné les boissons sucrées et les viandes transformées au profit d’un régime riche en céréales complètes, en noix, en fruits et en légumes, ainsi qu’en quantités modérées de poisson. "Plus les changements apportés vers des habitudes alimentaires plus saines sont importants, plus les gains attendus en termes d’espérance de vie sont importants", a expliqué dans un communiqué Lars Fadnes, chercheur en santé publique à l’Université de Bergen, et co-auteur principal de l’étude.

"Sans surprise, les gains prévus en termes d’espérance de vie sont plus faibles lorsque le changement de régime alimentaire est initié à un âge plus avancé, mais ils restent substantiels". Les chercheurs reconnaissent que même si leur analyse a porté sur des changements alimentaires durables, il était difficile de maintenir ces changements au fil du temps. "Pour beaucoup, les habitudes alimentaires fluctuent au fil du temps", expliquent-ils. L’accès à ce régime alimentaire doit également être facilité par les pouvoirs publics.