Et c’est reparti. Après les JO de Tokyo 2021, les lits en carton - écologiques et économiques - feront leur grand retour dans le village olympique de Paris 2024.
Et si depuis la dernière édition, on ne remet plus en cause leur solidité - preuve en images le gymnaste irlandais Rhys McClenaghan qui saute dessus à pieds joints - on repense forcément à leur surnom donnés par certains athlètes, plus soucieux de leur libido que de leur qualité de sommeil : les lits "anti-sexe".
Car oui, la sexualité fait partie inhérente à la vie des sportifs, et les Jeux olympiques sont parfois le théâtre de rencontres étonnantes.
"J’ai vu des gens coucher à l’air libre, sur les pelouses, entre les bâtiments [...]. Il y a énormément de sexe”, racontait la footballeuse américaine Hope Solo en 2012 sur le site de la chaîne ESPN, à propos de ces villages olympiques. Et les chiffres astronomiques de 450 000 préservatifs – soit 42 par personne – et 175 000 sachets de lubrifiant, selon le New York Post, distribués pendant les Jeux de Rio en 2016 au village des athlètes n'ont fait qu'entretenir cette légende de l'hypersexualité des sportif.ves de haut niveau.
"Le sexe est toujours un problème dans le village. Aux Jeux olympiques, les athlètes sont au sommet de leur forme physique. Une fois la compétition terminée, ils veulent libérer leur énergie”, confiait l’ex-heptathlonnienne Denise Lewis, médaillée d’or aux Jeux de Sydney en 2000, comme l’a rapporté Insider.
Sexe et sport : une question d’organisation
Pour autant, la sexualité dans le sport, rares sont ceux et surtout celles qui en parlent librement.
La volleyeuse française Isaline Sager fait partie des quelques sportives à avoir accepté de se confier. Pour elle, le sexe fait ni plus ni moins partie de sa vie. À 35 ans, elle explique que parfois le sexe lui “permet de bien s’endormir avant un match important”. Mais il arrive aussi que les compétitions aient un impact délétère sur sa libido. “Il faut doser parfois”, admet-elle. Et de poursuivre que son statut de sportive pro l’oblige parfois à se brider, en cas de séance de musculation programmée tôt le matin.
Cette planification semble d’ailleurs partagée par d’autres sportives. Selon une des rares études (2016) qui s’est penchée sur le sujet basée sur 340 sportifs de l’INSEP (dont plus la moitié de femmes âgées d'entre 20 et 25 ans), 47% des sportives interrogées préféraient diminuer la fréquence de leurs rapports sexuels avant et pendant une compétition. Parmi les raisons invoquées, un “besoin de concentration”, mais aussi comme l’explique Carole Maître, gynécologue à l’INSEP, “des questions d’organisation” puisque souvent, les athlètes partent en stage loin de chez elles, sans leur conjoint.e.
Pour autant, le sexe en tant que tel ne nuit pas aux performances sportives. Toujours selon la même étude, 83% des sportives interrogées affirment que "le sexe n’aurait pas d’impact sur les résultats sportifs".
Le sexe de la victoire : la double extase
Concernant l’effet du sport comme boosteur de libido, il semble que l’effervescence du village olympique post-médailles trouve sa source dans les endorphines de la victoire. “La libido peut aussi être décuplée en cas de victoire d’un gros match !”, confirme de son côté Isaline Sager.
“Les endorphines [qu’on appelle parfois les “hormones du bonheur”, ndlr] sécrétées pendant un rapport sexuel apportent une sensation d’apaisement, elles peuvent renforcer l’état de motivation et de plénitude”, explique Carole Maître.
Autre élément à prendre en compte ? Le coregasm aka orgasme déclenché par le sport. Si celui-ci n’a rien à voir avec avec les fluctuations de la libido, cette excitation du fait de l’exercice physique concerne 10% des athlètes professionnels ou amateurs, selon Debby Herbenick, professeure à l'École de santé publique de l'Université d'Indiana et autrice de The Coregasm Workout.
Une autre étude, publiée cette fois en 2018 dans The Sexual Medicine Reviews précise que chez les femmes sportives, cette excitation serait due à l’augmentation “du flux sanguin, d'une poussée d'hormones de bien-être et d'un mélange de contractions musculaires provoquées par des entraînements exigeants qui engagent les muscles”. Un avant-goût durant l’effort qui peut donc pousser les sportives à regoûter au plaisir après le match ou la séance d’entraînement.
Le stress de la compétition, un frein à l’épanouissement sexuel
Mais le sport et le sexe - et vice versa - ne font pas toujours bon ménage. Notamment quand le stress s’invite dans l’équation. Ainsi la volleyeuse Léa Foncarnier, 25 ans, confie par exemple que quand elle “prépare des grosses compétitions”, elle rencontre parfois une perte de désir. “Le stress joue beaucoup”, raisonne-t-elle.
Et pas que le stress d’ailleurs. “Des études faites par l’Insep ont montré que lors de leurs phases d’entraînements intenses, les athlètes de haut niveau n'ont que très peu de désir sexuel, alors que leur libido redevient normale en phases d’entraînements classiques”, nous expliquait la sexologue Céline Vendé, interrogée lors d’un précédent article.
L’important, comme toujours quand il est question de sexe, et de rester libre de ses choix et à l’écoute de ses envies. C’est ce que conclut peu ou proue Gaëlle Étienne, rare sexologue sportive qui propose des consultations et intervient également dans les clubs. L’experte invite chacune “à faire comme elle l’entend”.
Si certaines femmes peuvent se sentir “déconcentrées” en ayant un rapport sexuel avant une compétition, d’autres le voient comme un moyen d’être“ dans de bonnes conditions”. Même sur des matelas en carton.
- Votre magazine en version numérique en avant-première (+ les anciens numéros)
- Tous les contenus du site en illimité
- Une lecture zen avec publicité réduite
- La newsletter spéciale abonnées qui vous fera part :
- Des jeux-concours exclusifs
- De nos codes promos exclusifs
- Des invitations aux événements Marie Claire
VOTRE PACK BEAUTÉ & BIEN-ÊTRE
- 10 € de réduction sur la Box Beauté Marie Claire du moment
- 3 mois gratuits sur Le Tigre : Yoga, pilates, relaxation ... sans modération !