Fin 2021, 17 % des Français.es plaçaient la fatigue comme première sensation ressentie durant l’année écoulée, avait révélé une enquête Ipsos pour la fondation Jean Jaurès. Car d’après l'IFOP, 41 % de la population se sent plus fatiguée qu’avant la crise COVID.
Mais si cette fatigue persistante n’était pas simplement due à un manque de sommeil, mais au syndrome du long dormeur ?
“Les experts estiment que jusqu’à 2 % des personnes sont des dormeurs naturels de longue durée", prévient la Sleep Foundation. Un mal dont les symptômes se rapprochent d’une simple fatigue, mais qui viennent pourtant perturber davantage le quotidien.
Un besoin de dormir exacerbé
Siestes à répétition, envie constante et répétée de dormir, somnolence et fatigue quotidienne : “le syndrome du long dormeur se définit essentiellement comme le besoin habituel de dormir plus longtemps que son groupe d'âge", commence auprès de Stylist UK Dan Fabian, expert en santé du sommeil.
Alors que ses manifestations peuvent faire penser à une dette de sommeil, le syndrome du long dormeur est bien plus intense : “il ne s'agit pas d'une simple paresse, mais d'une personne dont le corps et l'esprit ont besoin de plus de temps pour récupérer et se ressourcer", explique-t-il.
Le signe le plus révélateur ? "Une personne qui dort plus longtemps que d'habitude, de façon constante et régulière. Les personnes atteintes du syndrome du long sommeil qui ne dorment pas suffisamment seront souvent privées de sommeil. Nombre d'entre elles essaieront alors de rattraper leur retard pendant le week-end en faisant de longues grasses matinées, dormant souvent pendant 12 heures ou plus", ajoute le spécialiste.
Un syndrome d'origine biologique
Et les raisons venant expliquer l’apparition de ce syndrome sont multiples, comme l’explique Sammy Margo, experte en sommeil : "les variations génétiques, comme celle du gène DEC2 qui affecte la durée du sommeil, sont assez rares, mais elles peuvent entraîner un besoin accru de sommeil, une augmentation de la durée du sommeil tout au long de la journée et un besoin accru de sommeil pendant la nuit", décrit-il.
Un besoin de sommeil prolongé “d'origine biologique” : “il commence généralement dès le plus jeune âge", précise Casey Paul, coach en psychologie positive, “généralement dans l'enfance ou l'adolescence et se poursuit à l'âge adulte”. Et il “n'est pas modifié de manière significative par des changements de mode de vie, le stress ou d'autres facteurs externes”.
Et alors qu’un sommeil de qualité est synonyme de bonne santé, les personnes touchées par ce syndrome peuvent développer certaines pathologies associées : “les personnes qui dorment longtemps présentent un risque élevé de problèmes cardiovasculaires, notamment de maladies cardiaques, d'accidents vasculaires cérébraux et de diabète", note Dan Fabian.
Syndrome du long dormeur : comment apprendre à vivre avec ?
Heureusement, il est possible d'apprendre à vivre avec le syndrome du long dormeur. Pour cela, tournez-vous d'abord vers un.e spécialiste du sommeil et/ou de la santé afin d’obtenir un diagnostic et un avis médical.
Ensuite, habituez-vous à dormir plus au quotidien : vous aurez besoin d'un temps de sommeil supplémentaire pour récupérer et vous reposer.
"L'organisme des personnes qui dorment longtemps a besoin de ce temps de sommeil supplémentaire pour récupérer et se reposer. Il est donc plus important de gérer le syndrome en s'assurant de bénéficier d'un maximum de sommeil de qualité, en particulier pendant la semaine de travail”, reprend Dan Fabian auprès de Stylist UK.
Autre technique : “fixez une heure de coucher tôt”, conseille la Sleep Foundation. Ensuite, prenez certaines mesures pour vous endormir sereinement (et plus rapidement) comme à l’aide de techniques de relaxation. Enfin, “optimisez l’environnement de la chambre” et “soyez prudent avec l’alcool et la caféine”, conclut l'organisme.