Surnommée "La Divine", Suzanne Lenglen est considérée comme la première star internationale du tennis féminin.
"Elle recèle sa part de mystère aussi, à mi-chemin entre légende et réalité, parce que l'on parle d'une époque où les images n'existaient quasiment pas, laissant la part belle à l'imaginaire [...]. Mais tout cela, finalement, colle bien au personnage, elle-même mi-sportive, mi-diva, les pieds sur terre et la tête dans les étoiles…", relate Eurosport.
Née en 1899 à Paris, elle est rapidement piquée par la passion du tennis, mais outre son style virevoltant et son immense palmarès, Suzanne Lenglen a révolutionné son sport, offrant à ses comparses de court, une véritable libération de leurs jambes et de leurs mouvements.
Suzanne Lenglen, le tennis triomphant
Tout commence pour Suzanne Lenglen à l'âge de 11 ans, lorsque son père lui offre sa première raquette. Rapidement éprise de ce sport, elle débute les tournois dès ses 13 ans, jusqu'à atteindre la finale du championnat de France (qui deviendra Roland-Garros) en 1914, à 15 ans. Trois semaines plus tard, elle est sacrée championne du monde sur terre battue à Saint-Cloud. Sa passion la pousse à dépasser les limites : elle remporte plus de 200 tournois en à peine sept années et reçoit trois médailles olympiques dont deux médailles d'or.
En 1919, à l'âge de 20 ans, Suzanne Lenglen remporte le tournoi de Wimbledon face à la Britannique Dorothy Lambert Chambers.
Sa passion est telle qu'elle ne veut pas abandonner le tennis même pendant la guerre : alors que les tournois sont annulés, elle continue de s'entraîner avec les hommes.
Elle acquiert alors une résistance et une force qui la feront se hisser au sommet.
Toutefois, comme de nombreuses femmes dans l'histoire qui ont voulu faire bouger les lignes, Suzanne Lenglen ne fait pas l'unanimité auprès des observateurs.
Critiquée dans la presse, elle est fréquemment jugée "trop masculine" avec un jeu "trop" physique, puissant et technique.
Suzanne Lenglen, pionnière de la mode
Rien qui puisse freiner la Divine Suzanne, qui en plus de battre des records, s'emploiera durant sa carrière à faire évoluer les moeurs et les codes vestimentaires du tennis féminin.
Afin de libérer ses mouvements et mieux se déplacer sur le court, elle revêt des jupes courtes ou jupes plissées en soie du couturier Jean Patou, baskets légères, bandeau en tulle dans les cheveux...
Elle est même la première à dévoiler ses chevilles et ses bras nus, au service de son sport : une véritable révolution pour l'époque.
Une star inspirante du tennis
241 tournois remportés dont 81 en simple, "30 tournois majeurs dont huit en simple (deux Internationaux de France en 1925 et 1926, six Wimbledon de 1919 à 1923 puis en 1925), trois médailles aux JO d'Anvers en 1920 dont l'or en simple et en double mixte, le tout assorti d'une invraisemblable série évaluée - plus ou moins selon les sources - à 171 victoires d'affilée entre 1921 et 1926", retrace Eurosport.
La suite logique, c'est une entrée dans l'International Tennis Hall of Fame en 1978 (musée sportif basé à Newport qui glorifie les légendes du tennis). Elle est la première femme à en faire partie dans le milieu du tennis.
Plus tard, Steffi Graf, Chris Evert, Martina Navrátilová, Justine Henin et Amélie Mauresmo rejoindront ce temple du tennis. La consécration arrive en 1997, lorsque le tournoi Roland-Garros donne son nom à l'un de ses plus grands courts, devant lequel on aperçoit une plaque en bronze de la tenniswoman légendaire.
Décédée prématurément d'une leucémie en 1938, Suzanne Lenglen a fait entrer le tennis féminin dans une nouvelle ère, tout en intégrant le monde des légendes.