J’ai peu souvent l’air stressée.
Pourtant, mon corps sait rapidement me faire comprendre quand quelque chose ne va pas. En période de rush, d’examens ou simplement lors des semaines intenses, des tensions musculaires apparaissent généralement dans mes épaules et au niveau des trapèzes. Mais il m’est aussi arrivée de me faire très mal, sans pour autant comprendre pourquoi.
Quand je préparais des concours, mon stress était tellement accru qu’il se manifestait même la nuit. Je serrais les dents si fort, qu’un jour, en baillant au réveil, je me suis luxée l’articulation de la mâchoire. Ce bruxisme somatique a alors occasionné des douleurs pendant plusieurs semaines, des difficultés à manger et parfois même à parler.
Car, si les effets du stress sont bien réels, ils ne touchent pas que le mental. Ce dernier peut être à l’origine - ou réveiller - des douleurs corporelles comme des maux de tête, d’estomac, et donc même des tensions musculaires et articulaires, confirme l’Organisation mondiale de la santé.
Mais comment se défaire de cette tension créée par les angoisses quotidiennes ?
Pourquoi le stress nous tend-il ?
Le stress n’est autre qu’une réaction de défense de l’organisme, face à une situation jugée difficile. Cette réaction peut déclencher une véritable tempête d’hormones et de messagers chimiques.
Plus précisément, le stress active un mode “d’alerte”, réveillant ainsi le système nerveux sympathique chargé de répondre à la “menace” en libérant une succession de petites molécules chimiques, appelées “neurotransmetteurs”, comme l’explique la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau.
Certains sont très connus, comme l’adrénaline ou encore le cortisol. Mais le neurotransmetteur responsable de la contraction musculaire, et donc des douleurs, est l’acétylcholine, impliquée, entre autres, dans l’attention ou la colère.
La relation entre le stress psychologique et une tension corporelle a d’ailleurs été étudiée par des chercheurs. Leurs résultats, publiés dans la revue Journal of Occupational Health Psychology en juillet 1999, mettaient déjà en évidence une augmentation des douleurs et tiraillements, principalement dans le cou et les épaules après une situation stressante.
“Les tâches demandant une concentration intense ou entraînant des situations stressantes sont susceptibles de générer une augmentation de la contraction musculaire, principalement au niveau du cou”, rappelle par ailleurs l’Institut national de recherche et de sécurité.
Les conséquences corporelles des tensions dues au stress
Sans l’ombre d’un doute, la première conséquence d’une tension musculaire est la douleur.
Où qu’elle soit située, elle sera susceptible d’engendrer un inconfort plus ou moins important, une douleur aiguë voire une gêne incapacitante des mouvements dans la zone touchée. Ces douleurs sont la conséquence d’une tension musculaire excessive sur un ou plusieurs muscles et peuvent prendre la forme d’une contracture, d’une crampe, d’un torticolis ou encore d’un spasme.
À court terme, les tensions suscitées par les effets du stress auront tendance à disparaître rapidement, avec la fin de la situation stressante.
Cependant, si le stress devient chronique, il peut devenir affaiblissant. En effet, la Fondation pour la Recherche sur le Cerveau détermine qu’une exposition prolongée à “l’agent stressant” induit un mode d’alerte continu et, par conséquent, une libération d’hormones constante, sans repos du corps, ce qui pourrait aboutir à “l’épuisement de l’organisme”.
Comment les traiter ?
“Le mieux reste toujours d’éviter l’apparition de douleurs musculaires”, recommande l’Institut Pasteur de Lille. Mais si cela n’est pas nécessairement prévisible, il existe plusieurs méthodes de relaxation musculaires.
Dans un article pour Psychology Today, la spécialiste du bien-être, Tchiki Davis, énumère trois techniques simples pour s'en défaire.
- La relaxation musculaire progressive (RMP) : notamment mise en lumière dans une étude publiée en février 2024 dans la revue Dovepress, la relaxation musculaire progressive consiste à s’allonger sur le dos puis à contracter quelques secondes, puis à relâcher les muscles par zone, des pieds jusqu’au haut du corps.
- Le yoga : sport phare de méditation et de relaxation, le yoga combine étirements, respirations et renforcements musculaires légers pour assurer une détente en douceur. Il agit aussi bien sur les douleurs musculaires, que sur le stress et permet de réconcilier les deux, dans un cercle vertueux.
- La thermothérapie : le traitement des douleurs par la température est désormais répandu, car elle a tendance à agir presque immédiatement. La chaleur est bien connue pour décontracter les muscles tendus. Elle dilate les vaisseaux sanguins et favorise donc la circulation sanguine et l’élimination des toxines. Tandis que le froid, lui, est davantage recommandé pour les douleurs articulaires. La thérapie par le froid ou cryothérapie aurait une action anti-inflammatoire et anesthésiante, mais serait moins efficace à long terme.
Enfin, si ces différentes techniques peuvent aider à soulager les douleurs, il faudra remonter aux origines de ces dernières pour réellement les dompter. Stress excessif, contrariété, disputes... En parler peut déjà vous aider, que ce soit à un.e proche ou à un.e professionnel.le de la psyché.