Un témoignage fort et important. Révélée en 2003 dans la série Les Frères Scott et son incarnation de Brooke Davis, Sophia Bush s’est fait un nom dans le paysage des séries américaibes. En 2024, elle a même obtenu un rôle important dans la 20ème saison de la série médicale culte Grey’s Anatomy.
Invitée dans le podcast de Monica Lewinsky Reclaiming le 3 juin 2025, l’actrice s’est confiée pour la première fois sur les violences qu’elle aurait subies sur un plateau de tournage pendant plusieurs années de la part d’un seul et même homme.
Un "enfer physique" vécu par Sophia Bush
Si Sophia Bush ne mentionne jamais le nom de l’homme qui aurait abusé d’elle, les faits correspondent à la période où l’actrice jouait dans la série Chicago Police Department, entre 2014 et 2017. "J’ai vécu un traumatisme professionnel permanent lié à une situation sans fin avec quelqu'un d'assez âgé pour être mon père", explique-t-elle à Monica Lewinsky.
Elle révèle avoir subi "toutes sortes d’abus", décrivant ces années comme un "enfer physique" où elle a souffert de symptômes dus au stress, attrapant même une "maladie spontanée" et en se réveillant "couverte d’urticaire".
"J’ai fait ce que j’avais appris à faire et j’ai dit : ‘Mon intégrité ne sera pas diminuée par le comportement de quelqu’un d’autre. Je serai imperturbable. Je viendrai travailler et je ferai mon travail.’ Et je n’ai pas pu", complète-t-elle.
L’actrice dit que ces abus ont eu un impact sur sa manière de travailler. "Je devais me préparer à la guerre en permanence. (…) J’ai dû apprendre à me tenir debout pour éviter les coups de coude ou à bloquer une scène pour ne pas être touchée. C’était tout simplement épuisant".
Des conséquences psychologiques à long terme
Ce n’est qu’en avril 2017 que Sophia Bush a pu quitter la série, quelques mois avant le début du mouvement #MeToo. À l’époque, elle avait évoqué une mauvaise ambiance sur le tournage. Les mois qui ont suivi ont été particulièrement éprouvants pour l’actrice. "J’étais tellement angoissée que je pouvais à peine sortir de chez moi. Si on me touchait en public, je sursautais. (…) Je ne supportais plus qu’on me regarde".
En octobre 2017, l’un des cadres de la société de production lui téléphone afin de s’excuser "pour ce qu’ils avaient fait et omis de faire", tout en ayant conscience qu’ils s’en étaient sortis "indemnes". "Je lui ai dit : ‘Heureuse que vous l'ayez fait. (…) On m'a diagnostiqué un syndrome de stress post-traumatique, mais je suis ravie que vous n'ayez pas été traînés dans la presse".
En 2017, l’actrice avait déjà déploré le manque de soutien de ses collègues sur le plateau de tournage dans le podcast Unstyled. "C’est là que j’ai réalisé que je m’étais noyée. C’est là que j’ai compris à quel point j’allais être malheureuse au travail chaque jour, avait-elle révélé. (…) J’ai dû me respecter dans une situation où je ne me sentais pas respectée".