Le sommeil est la clé d’une bonne santé. C’est bien simple : sans lui, le corps se dérègle et ne tient le choc que peu de temps avant de s’effondrer.
En moyenne, d’après Santé Publique France, la population française dort 6h42 en semaine et 7h26 en week-end. Et elle souffre grandement de nuits difficiles : une proportion élevée d’entre elle dort en effet moins de six heures et est en dette de sommeil.
Pourtant, la durée de nos nuits est déterminante, car notre corps a besoin d’un certain nombre d’heures pour se régénérer correctement, et surtout d’une quantité de sommeil profond suffisante.
Les différentes phases du sommeil
Pour comprendre ce qu’est le sommeil profond, il faut d’abord connaître les cycles du sommeil.
L’Inserm rappelle que nos nuits sont constituées de trois à six cycles successifs, de 60 à 120 minutes chacun. Deux phases s’opèrent : le REM (mouvements oculaires rapides) et le NREM (mouvements oculaires non-rapides).
La phase NREM est divisée en trois stades de sommeil : le sommeil léger, le sommeil moyen et le sommeil profond. "Le sommeil moyen joue un rôle important dans la consolidation de la mémoire", précise Dr Nilong Vyas, médecin du sommeil à la Sleep Foundation, au site Well and Good.
Mais c’est surtout le sommeil profond qui est capital durant la nuit. Dans le détail, un être humain qui traverse cette phase est, comme son nom l’indique, plongé dans un profond sommeil, et est difficile à réveiller. Le ralentissement de l’activité cérébrale s’amplifie, la consommation d’oxygène est réduite et le tonus musculaire diminué, précise l’Inserm.
Au bout d’environ 60 à 75 minutes, le sommeil profond laisse ensuite la place au sommeil paradoxal, la période durant laquelle l’activité cérébrale est proche de la phase d’éveil.
Sommeil profond : quel rôle joue-t-il sur notre santé ?
Si chaque phase du sommeil joue un rôle dans la santé générale, le sommeil profond a un rôle bien particulier. Il est en effet responsable du renforcement du système immunitaire, de la réparation des tissus et de la libération de l’hormone de croissance. C’est le moment où le corps se régénère.
Mais cette phase du sommeil n’a pas seulement des effets immédiats. Elle peut offrir des avantages qui durent toute la vie, voire qui prolongent celle-ci.
"Pendant le sommeil profond, le système de gestion des déchets du cerveau intervient et élimine certaines protéines qui, si elles ne sont pas éliminées sur la longueur, peuvent conduire au développement de maladies neurodégénératives", explique le psychologue clinicien et expert du sommeil Michael Breus, à Well and Good.
Quelle est la durée de la phase de sommeil profond idéale ?
La durée de cette phase varie d’une personne à l’autre, de son âge, de son sexe ou encore de son état de santé.
Chez un adulte ne présentant pas de troubles du sommeil, le sommeil profond constitue 13 à 23% du temps de sommeil total pour les personnes âgées de 25 à 45 ans. Le magazine Ça m’intéresse chiffre cette durée de 62 à 110 minutes sur la totalité de la nuit, si le temps de sommeil est égal à huit heures.
Ainsi, dormir un nombre d’heures suffisant est primordial pour favoriser la durée de la phase de sommeil profond. Toutefois, avec l’âge, la durée de cette phase diminue, voire disparaît. Ce qui explique pourquoi les personnes âgées ont tendance à se réveiller fréquemment la nuit.
À l’inverse, le temps de sommeil profond chez les enfants constitue 30% de son temps de sommeil.
Le manque de sommeil profond est égal à une privation de sommeil
Cette phase est d’autant plus importante que son absence est jugée similaire à une privation de sommeil, d’après le docteur Michael Breus. "Le manque de sommeil profond affecte tous les systèmes organiques et tous les états pathologiques – littéralement, tout ce que vous faites, vous le faites avec une bonne nuit de sommeil", explique l’expert.
Aussi, un manque de sommeil profond peut entraîner un ralentissement du temps de réaction, une baisse de la testostérone, des problèmes de mémoires ou des difficultés à se concentrer.
L’impact émotionnel est aussi de taille : sans une phase de sommeil profond suffisamment longue, l’anxiété s’installe plus facilement et le risque de souffrir d’une dépression augmente.
Autrement dit : le sommeil profond doit être une priorité. Pour le favoriser, il convient donc de prendre de bonnes habitudes, en éliminant les écrans avant le coucher, de préparer une chambre à la bonne température et suffisamment confortable, et d’atténuer son stress pour fermer les yeux en toute détente.