Populaire, culte ou iconique. Quel serait le meilleur qualificatif pour dire la modernité du prénommé Roseau ? Avant de statuer sur son envergure, son curriculum vitae.
Roseau de Longchamp, la jolie trentaine
Le modèle Roseau est un sac emblématique de Longchamp qui a su traverser les décennies. Né en 1993, il doit son nom à son fermoir façon bambou qui s'inspire des boutons d'un duffle-coat.
Depuis, la direction artistique de la marque française s'attelle à le réinventer, à le réinterpréter dans des matières ou coloris différents. Chaque nouvelle version demande un développement réalisé en collaboration avec le bureau d'études de la manufacture principale de Segré, en Maine-et-Loire. "Pour créer Le Roseau de la collection été 2025, il a fallu 24 prototypes et plusieurs mois de mise au point", explique Christelle, modéliste. Pour la saison estivale, il se pare de cuir de vachette grainé, effet velours, ou encore de denim délavé et brodé.
Made in France
La maison de luxe possède cinq ateliers situés dans le Maine-et-Loire où sont réalisés les modèles en cuir et en toile. Après la coupe précise de chaque morceau, l'artisan se voit confier la réalisation complète d'un sac, de la surpiqûre à l'assemblage, soit, au total, 170 étapes pour un Roseau de petite taille.
À cette exigence de la belle facture s'ajoute celle de la durabilité. Notamment celle des matières qui viennent de tanneries certifiées sur la dimension environnementale comme sociale par l'organisme indépendant Leather Working Group. Les cinq ateliers sont également entourés de 12 500 arbres de plusieurs espèces, dont un verger haute-tige avec des variétés anciennes et, même, sur l'historique site de Segré, de ruches et de moutons.
Deuxième vie
Porté par cette volonté de s'engager sur la durabilité, Longchamp porte un soin particulier à la qualité de la confection de ses sacs en cuir. La manufacture de Segré abrite depuis toujours un atelier de réparation pour donner un second souffle au Roseau comme à l'iconique modèle Pliage.
Chaque année, 60 000 pièces sont ainsi remises en vie, un coin reprisé, un fermoir remplacé, une doublure changée ou encore une couleur ravivée. "Réparer un sac qui a traversé des décennies, parfois même transmis en héritage, apporte une immense satisfaction", témoigne Sylvie, qui s'y consacre depuis 26 ans. Une dimension artisanale qui a valu depuis 2007 à Longchamp d'être reconnue "Entreprise du patrimoine vivant".