Nous n'avons pas tou.te.s la même capacité à cacher nos émotions : certain.e.s réussissent à rester impassible en toute circonstance, tandis que d'autres rougissent à la moindre émotion. Mais le fait de rougir peut aussi être le signe d'une maladie de peau appelée rosacée.
Le Dr Toni Ionesco, dermatologue et directeur de la communication scientifique pour Uriage, nous dit tout ce qu'il faut savoir sur la rosacée et la bonne façon de la traiter.
Quelles sont les causes de la rosacée ?
"La rosacée est une maladie inflammatoire chronique du visage qui associe une peau très sensible, des petits vaisseaux apparents ou des rougeurs diffuses du visage, et, dans certains cas, des boutons rouges", commence le Dr Ionesco. La maladie n'est pas rare, puisque le site Dermato Info estime qu'elle toucherait 4 millions de personnes en France. "La rosacée est plus fréquente chez les femmes de plus de 30 ans qui ont une peau très claire et des cheveux blonds ou roux", ajoute l'expert.
Les mécanismes derrière la rosacée sont multiples : "Elle peut avoir une origine vasculaire (hyperactivité des vaisseaux sanguins et bouffées de chaleur au niveau du visage), mais peut aussi être liée à des modifications hormonales et/ou du microbiote de la peau", résume le dermatologue (avec notamment la présence d'un parasite appelé Demodex Follicorum sur la peau des patient.es atteint.es et à la réaction individuelle à la présence de ce parasite qu’on trouve un peu partout).
Reconnaitre les différentes formes de rosacée
La spécificité de la rosacée ? Il s'agit d'une maladie qui prend différentes formes (sans qu'elles ne soient nécessairement successives dans le temps).
"La rosacée commence avec des flushes, des bouffées de chaleur pendant l'hiver, au changement de température entre le froid de l'extérieur et le chaud de l'intérieur", indique le Dr Ionesco. "On parle de couperose lorsque l'on peut observer l'apparition au niveau des joues de petits vaisseaux apparents ou de rougeurs diffuses. Dans certains cas, on constate l'apparition de boutons rouges inflammatoires sur les joues. C'est ce qu'on appelle à proprement parler la rosacée. Enfin, il existe une forme dite hypertrophique de la maladie, plus rare et qui touche surtout les hommes, qui se traduit par un aspect rouge et un épaississement de la peau du nez. Elle porte le nom de rhinophyma", détaille le dermatologue.
Mais la rosacée peut également se manifester au niveau des yeux, avec "des patients qui se plaignent de picotements dans les yeux ou de sensations de corps étrangers". Cette rosacée oculaire, "souvent sous-diagnostiquée et qui doit être traitée par un ophtalmologue" touche environ 10 % des personnes ayant une couperose ou une rosacée, selon notre expert.
Comment traiter la rosacée ?
Pour le Dr Ionesco, il est important de consulter un.e dermatologue "le plus tôt possible, surtout en cas couperose avec de rougeurs diffuses et qui gênent beaucoup, et bien évidemment en cas de rosacée inflammatoire avec des boutons rouges".
Il indique que le traitement des formes légères de la maladie "se fait avec des soins apaisants dermocosmétiques, qui diminuent les symptômes et les rougeurs et protègent la peau". La rosacée inflammatoire doit quant à elle être traitée par un.e dermatologue, "qui pourra prescrire l'utilisation de médicaments comme le métronidazole en application locale ou des cyclines par voie orale, associés avec des soins dermocosmétiques apaisants".
Quant aux petits vaisseaux apparents, ils se traitent par laser vasculaire, donc en cabinet de dermatologie. En général 2-3 séances sont nécessaires pour une disparition complète des vaisseaux visibles des joues.
Les bons réflexes à avoir quand on a de la rosacée
Pour le Dr Ionesco, le geste primordial quand on souffre de rosacée est de se protéger des UV : "Il est important de protéger la peau tout au long de l'année, car les UV, notamment les UVA, présents même par temps nuageux, aggravent les signes et symptômes de rosacée". Voilà pourquoi il recommande l'application d'un SPF30 ou SPF50+ tous les jours, et de se protéger avec un chapeau et des lunettes de soleil l'été.
Le dermatologue préconise également de n'utiliser que des produits de maquillage hypoallergéniques et des crèmes conçues pour les peaux sensibles. Bien entendu, on évite les savons, les solutions formulées avec de l'alcool, les produits avec des AHA (donc les peelings ou gommages visage) et le rétinol. Côté alimentation, les plats chauds et épicés et l'alcool sont à modérer.