Si vous êtes un.e habitué.e des recettes “healthy” et que vous aimez prendre soin de votre alimentation, vous avez sûrement déjà entendu que tel ou tel produit est “un super-aliment”, notamment sur les réseaux sociaux, où la grande majorité des fruits et des légumes semblent se parer de cette étiquette. 

Mais savez-vous vraiment ce qui se cache derrière cette dernière ? Alexandre Lefèvre, diététicien-nutritionniste, nous l'explique. 

Le super-aliment, kézako ?

Comme son nom est censé l’indiquer, un super-aliment devrait donc avoir des bienfaits décuplés pour l’organisme. 

Pourtant, “il n’y a pas de définition officielle, assure Alexandre Lefèvre, mais c’est un terme utilisé, car on suppose qu’il y a un bénéfice santé parce qu’ils sont riches en certaines choses, ils ont des caractéristiques un peu exceptionnelles”, explique le spécialiste.

Les super-aliments présentent ainsi une concentration généralement élevée en ce qu’on appelle les micronutriments, souligne-t-il. Des “nutriments nécessaires au corps en très faibles quantités pour la croissance, le développement et le maintien d’une bonne santé ; par exemple, vitamines et sels minéraux”, rappelle l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) 

Quels aliments sont concernés ? 

Parmi tous les micronutriments, on retrouve surtout des polyphénols. Cette famille de molécules organiques, présente dans de nombreux aliments, “est responsable, entre autres, de l'arôme et de la couleur des végétaux”, souligne Passeport Santé. 

Les polyphénols sont particulièrement réputés pour leurs vertus antioxydantes, c'est-à-dire leur capacité à lutter contre le vieillissement des cellules et à prévenir l’apparition précoce de certaines maladies, rappelle le média spécialiste.

On trouve par exemple des polyphénols en grande quantité dans le chou kale, détaille Alexandre Lefèvre ou encore dans le thé vert et le chocolat noir.

Mais ce n'est pas tout : "on peut aussi considérer un super-aliment un aliment qui est riche en certaines vitamines".La vitamine C est ainsi particulièrement appréciée également pour son action antioxydante : elle prévient le vieillissement de la peau, car elle “permet de consolider les fibres de collagène”, et “facilite l’absorption du fer non-héminique (présent dans les aliments d’origine végétale comme les légumineuses ou les noix)”, indique l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES). 

On retrouve une concentration élevée de vitamine C dans le kiwi ou encore dans le persil, décrit le diététicien-nutritionniste. De nombreux autres micronutriments ont des propriétés antioxydantes, c'est le cas du sélénium, que renferment en grande quantité les noix du Brésil.

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Faut-il manger des super-aliments tous les jours ? 

Attention toutefois, souligne Alexandre Lefèvre, avec les super-aliments, l’important n’est pas simplement d’en manger quelques fois dans la semaine, pour en retirer les bienfaits : “il y a vraiment une notion de fréquence et de quantité si on veut parler de bénéfice”, souligne ce dernier.

Évidemment, consommer une fois de temps en temps un super-aliment ne suffit pas à vous maintenir en bonne santé. Il prend alors l’exemple du chou blanc et du chou kale : le chou blanc n’est pas un super-aliment (à l'inverse de son cousin), notamment parce qu'il contient moins d’antioxydants que le chou kale.

Pourtant, en manger plusieurs fois par semaine est plus bénéfique que de ne manger qu’une fois par mois d’un chou kale, explique-t-il. “On aura de vrais effets santé avec des apports réguliers, bien que ce ne soit pas un super-aliment”, précise le spécialiste.

Ainsi, pour Alexandre Lefèvre, s’il est important d’avoir des apports réguliers d’antioxydants, un autre élément est tout aussi crucial. “Il faut diversifier un maximum, alerte-t-il et éviter les démarches d’hyper-sélection”. D'autant que, “comme il n’y a pas de définition officielle, il y a aussi une dimension marketing dans la notion de super-aliment”, précise le nutritionniste avant de rappeler que “tous les aliments - non transformés - ont des points forts et des points faibles".

Le principal étant de veiller à son équilibre alimentaire, tout en cultivant le plaisir.