Prix International du Parfum Marie Claire : le palmarès 2025

Ode à la douceur et à la sensualité... Si ce nouveau classique sait séduire aux premiers effluves, il a été mûri longtemps. Dès son arrivée il y a dix ans, Christine Nagel, directrice de la création et du patrimoine olfactif d’Hermès, rêve d’un chypre pionnier pour la Maison.

Parallèlement à ses autres projets, elle peaufine secrètement son idée, revisitant cette famille olfactive emblème de chic et de caractère. Pour aimanter la peau, elle intègre des surprises grisantes : lys papillon délicat, "baie miraculeuse" subtilement abricotée, bois de chêne liquoreux et patchouli profond mais épuré.

Ainsi naît Barénia, eau de parfum chyprée lumineuse, charnelle et raffinée, qui emprunte le nom d’un cuir patrimonial fin et souple appelant la caresse. Elle s’habille d’une ellipse de verre créée par le designer Philippe Mouquet, frappée d’une plaque de clous carénés inspirée du fameux bracelet Collier de Chien.

Échappée radieuse et ensoleillée... Dans la collection Blu Mediterraneo, Acqua di Parma décline des propositions pleines de lumière et de vitalité, empreintes d’un raffinement latin, et transportantes comme des départs en vacances.

Gorgé de Méditerranée, cet opus est un aller simple pour la ville de Castelvetrano, en Sicile. Le parfumeur François Demachy y puise une mandarine verte, récoltée avant maturité, tonique et racée.

Souriante, elle trône en majesté, éclaboussée par des éclats pétillants et juteux de bergamote, de citron et d’orange sanguine, et dynamisée encore par la menthe et le petit-grain. Le fond, tissé de cèdre et de musc, réchauffe en douce l’ensemble.

Ce parfum délicieux, qui réussit la prouesse d’allier fraîcheur et ténacité, s’abrite du flacon emblématique teinté d’un bleu aquatique. On plonge avec délice et à longueur d’année dans cette irrésistible évocation d’été.

Élixir vivifiant et réconfortant... L’idée même de Pharrell Williams était un pari génial : capturer dans un parfum l’odeur et l’énergie du soleil, "source de vie et de motivation".

Jacques Cavallier-Belletrud, maître parfumeur Louis Vuitton, s’attelle avec cran à cette folle inspiration pour composer un ovni, irrésistiblement attachant. Avec sa fille Camille, il illustre poétiquement la nature stimulée par les rayons et compose une senteur étonnamment exquise à porter.

Le galbanum vert, si vif, galvanisé par la bergamote et le gingembre, s’enrobe d’un santal lacté chaleureux qui met en lévitation. Irradiant de joie et de bien-être, il est lové dans le flacon maison devenu iridescent pour l’occasion. Bravo à ce parfum qui dessine la parfumerie de demain, captivante à sentir, mais dotée en prime d’une dimension holistique pour ravir aussi le corps et l’esprit de ses bienfaits.

Proposition hautement artistique. Comme toute la collection des parfums Dries Van Noten, Vanille Camouflage est une œuvre d’art. La porcelaine est parée d’un motif emblématique du couturier, une fleur dessinée en aquarelle dont les reflets verts semblent poétiquement teinter le verre. Mais l’écrin n’est pas tout, la fragrance aussi met à genoux.

La parfumeuse Alexandra Monet raconte la vanille dans sa forme verte et originelle, comme capturée dans une nature verdoyante. Pour cela, elle associe les gousses de vanille Bourbon de Madagascar, légèrement boisées et sucrées, et la vanille de Tahitensis, crémeuse et addictive, puis twiste le tout avec un galbanum. Cet ingrédient résineux aux qualités vertes et herbacées crée un contraste unique, énigmatique et attirant.

On applaudit ce modèle de singularité et de maîtrise, harmonieux sur toutes les coutures, du flacon au sillage.

Seconde peau sublimée. Cette 19^e création de la collection Les Exclusifs de Chanel emprunte son nom à un collier en forme d’étoile de diamants, issu de la première collection de haute joaillerie de Gabrielle Chanel en 1932.

Bien inspiré par cette évocation lumineuse de "poussière d’étoiles", Olivier Polge, parfumeur créateur de la Maison, orchestre une senteur poudrée, aux facettes d’amande et de fleur de cerisier, au rayonnement cosmétique et talqué.

Sertie d’iris, d’héliotrope, d’aldéhyde puis entourée d’un sillage de vanille et de muscs soyeux, elle se dévoile tour à tour addictive et subtilement régressive, puis sensuelle et sophistiquée. Ce nuage dense à la beauté cristalline est d’une tendresse éclatante qui chavire et aimante. Sa présence, si douce, moelleuse et confortable, se révèle diablement attachante. À fleur de peau, elle nous emporte avec délicatesse au firmament.

Quintessence de l’allure et de la sérénité... Prolongement naturel du vestiaire de la prestigieuse griffe de mode masculine italienne, cette fragrance incarne à merveille le chic désinvolte à la romaine.

Trois parfumeurs, Michel Almairac, son fils Romain et Jérôme Épinette, ont tissé à six mains cette essence intemporelle, empreinte d’une assurance virile naturelle au charme indélébile. L’envolée pétillante et épicée, ourlée de mandarine acidulée, cardamome et poivre rose, est relayée par un cœur cuiré, chaud mais souple comme un daim, habilement nourri de vétiver fumé. Le sillage de santal velouté et d’ambre salé participe à son charisme chaleureux et apaisant. Tout est là pour rassurer et donner envie de se blottir.

Même le flacon bien épaulé, en verre brun, nous enchante. Joli clin d’œil, il est orné d’une étiquette en satin, semblable à celle cousue à l’intérieur d’un costume sur mesure.