Une église éclairée par des bougies, une vingtaine de personnes réunies... pour une séance de sport. Ou mieux : de Sanctum, ce concept "fitness bien être" néerlandais qui cartonne aux Pays-Bas et qui, après Londres (et des retraites partout en Europe), arrive en septembre 2023 à Paris.

Mêler pleine conscience et sport 

Défini comme un mouvement de pleine conscience par ses créateurs Luuk Melisse, ancien danseur, et Gabriel Olszewski, expert marketing, Sanctum ne ressemble, en effet, à aucun autre cours de fitness : à l'intérieur de l'église et muni·es de casques anti-bruit, les participant·es dansent, bougent en faisant des mouvements inspirés des arts martiaux, ainsi que des "burpees" (un enchaînement de flexions, de lancers, de squats, de sauts et de pompes), des "crunches" (un enroulement vertébral allongé·e sur le dos et genoux pliés qui sollicite les abdos), des postures de kundalini yoga, des exercices de respiration, du qi gong et de la "shaking therapy" (thérapie par le tapotement).

L'intérêt du casque ? N'entendre que les encouragements des entraîneurs et de la musique (classique, techno, en passant par Abba ou Madonna) entrecoupée de discours d'Alan Watts, qui a répandu le bouddhisme en Occident dans les années 50.

Mais aussi de pouvoir crier, très fort, sans se sentir jugé. "Le corps physique est un vaisseau pour atteindre l'esprit et le cœur", nous dit Gabriel Olszewski. « On brûle des calories, mais l'objectif est de nous libérer de nos pensées et d'arriver à un état de 'transe physique'", poursuit-il.

S'entraîner intensément pour décompresser 

Toute ressemblance avec The Class, de l'Américaine Taryn Toomey, qui compte Naomi Watts, Jennifer Aniston et Emma Stone parmi ses fidèles, n'est peut-être pas fortuite. Décrite comme transformatrice, la pratique est "une expérience de remise en forme spirituelle qui emprunte au yoga dans son esprit et à un concert de rock dans son énergie", selon la fondatrice.

Les deux méthodes, ainsi que le KINRGY, créé par l'actrice Julianne Hough et qui s'inscrit dans un registre similaire, attestent d'un courant en plein boom : celui des pratiques physiques qui visent à accéder au plus profond de soi.

À l'instar du Boot-Camp et du SoulCycle, elles frôlent l'épuisement physique à la recherche d'un changement intérieur, finalement plus important que des abdos en béton. Le but ? Atteindre "la zone" ou "le flow", cet état mental graal des sportif·ves.

"L'esprit est complètement immergé dans l'activité, les actions devenant plus faciles et fluides. On éprouve un sentiment de conscience accrue de l'ici et maintenant, le temps semble ralentir. Soucis, pensées et souvenirs s'arrêtent. On est comme dans un état méditatif et joyeux où 'le moi' parvient à se dissoudre", explique la physiothérapeute Diana Perez. Tenté·e ?