Praticien en médecine chinoise, naturopathe, et surtout explorateur des différentes méthodes de mieux-être, Pierre Meunier fait un carton sur Instagram avec son compte @therapieducorps.fr, où il partage des conseils qui font du bien au quotidien. Sans surprise, son premier livre, Thérapie du Corps (Éd. Hachette Pratique), qui explore les relations entre maux du corps et blocages émotionnels, est déjà un best-seller. Il raconte. 

Marie Claire : Pouvez-vous vous présenter ?

Pierre Meunier : J'ai 37 ans, je suis praticien en énergétique traditionnelle chinoise et naturopathe. J'ai toujours aimé partager des informations sur les réseaux sociaux, Facebook d'abord, puis Instagram dès 2019. Cette année-là, j'ai fait un burn-out et j'ai eu envie d'aller plus loin dans le partage. Je me suis fixé un objectif ambitieux, atteindre 100 000 abonnés alors que j'en avais 800 à ce moment-là.

Aujourd'hui, je suis fier de mes 179 000 abonnés et de nos interactions quotidiennes, même si cela me demande trois à quatre heures de travail par jour.

Que partagez-vous sur les réseaux sociaux ?

Mon expérience personnelle, de la façon la plus transparente possible. J'ai eu un parcours compliqué, jalonné de douleurs, d'angoisses, d'agoraphobie. J'essaie donc de partager ce que j'ai vécu et aussi les techniques que j'ai essayées et utilisées pour m'en sortir, celles qui m'ont aidé et les moins bonnes. Tout ce qui aide à retrouver et à stabiliser son équilibre émotionnel.

Pourquoi ce livre ?

L'éditeur m'a contacté et j'ai eu envie de me lancer. Je suis passionné par la symbolique que certains mettent dans les maladies, et mes bibles sont les livres de Lise Bourbeau, de Christiane Beerlandt ou de Jacques Martel.

J'ai expérimenté ce symbolisme à titre personnel, notamment avec les symptômes corporels de l'agoraphobie, qui étaient la résultante de plusieurs traumatismes émotionnels.

Aujourd'hui, je suis convaincu que si on se focalise moins sur le mal du corps pour essayer plutôt de reconnaître le phénomène émotionnel qui se cache derrière, cela aide à l'accepter, à le dépasser et, à terme, à guérir.

Comment avez-vous associé maux et émotions ?

Une importante bibliographie, l'observation de mes patients et mes expériences personnelles m'ont permis de dresser une liste non exhaustive des maux qui trouvent une source émotionnelle. Certains sont plus évidents que d'autres à appréhender : par exemple, dans 99 % des cas, les acouphènes sont liés à un choc émotionnel.

Pour autant, il ne faut pas tout prendre au pied de la lettre. Nous sommes tous différents, nos moteurs sont différents, ce sont donc des explications indicatives.

Pour aller plus loin et rester très concret, j'apporte aussi dans ce livre des conseils généraux issus de la médecine chinoise et des réponses naturelles issues de mon expérience de naturopathe.

Pourrait-on alors prévenir les maladies en travaillant sur nos émotions ?

C'est mon opinion. Plus les émotions circulent librement, plus l'énergie dans le corps circule, plus le sang circule.

Si l'énergie vitale, le chi, se bloque par endroits à cause d'émotions refoulées, comme la colère, des maladies peuvent apparaître. Accepter ses émotions, les libérer, permet de les canaliser et d'éviter qu'elles se cristallisent dans le corps.

Quel serait le premier pas vers la libération émotionnelle ?

Embrasser sa vulnérabilité et comprendre que ce n'est pas être faible que de dire que cela ne va pas, mais bien un signe de force vu le courage que cela demande.

Admettre que l'on est angoissé en ce moment, oui, même à une soirée avec des amis. Ce n'est pas facile à faire, pourtant cela fait du bien, non seulement à soi, mais aussi aux autres, qui peuvent à leur tour laisser tomber le masque social.

Comment faire circuler ses émotions au quotidien ?

Dès le réveil, j'écoute mon corps, je m'interroge sur comment je me sens, je me focalise sur chacun des cinq sens pour m'ancrer, évaluer ce qui va bien, ce qui va moins bien. S'il ne fait pas beau et que je me sens fatigué, c'est plus que jamais le moment d'avoir une to-do list qui structure la journée, donne des objectifs et permet de switcher d'énergie.

Si je commence à swiper sur Instagram, une heure après j'en suis toujours au même point et le soir je conclus que j'ai passé une mauvaise journée. Alors qu'un ou deux objectifs simples – appeler un ami, faire cinq minutes de respiration, ou même faire un tour dans une boutique – peuvent donner du sens à chaque journée.

Et quand le corps va mal, que faire ?

En parler déjà, à quelqu'un qu'on aime, et puis faire quelque chose de positif pour soi. Explorer une médecine douce que l'on n'a pas expérimentée, se renseigner sur les plantes, s'éduquer pour prendre la main sur sa propre santé.

Bien sûr, il n'est jamais question de remplacer un médecin, mais se demander ce que l'on peut faire pour soi et faire ses propres expériences permet de mieux se connaître, de mieux comprendre ses maux et, au fil du temps, d'aller mieux.

C'est pour cela que dans mon livre, j'ai souhaité dépasser la théorie pour donner aussi des premières clés, des réflexes santé et bien-être à s'approprier.

Article publié dans le magazine Marie Claire HS Respirations 08, 2022