Les circuits de la démangeaison sont moins connus que ceux de la douleur, alors qu’ils constituent pour certains un enfer au quotidien. Le prurit – comme l’appellent les médecins – passe par des voies nerveuses spécifiques. Il débute par l’activation de récepteurs situés dans l’épiderme, puis est transmis par la moelle épinière jusqu’au cerveau où il active des zones cérébrales sensorielles et motrices, d’où le besoin irrépressible de se gratter.
Mais, pour le soulager, encore faut-il connaître son origine.
Si certaines démangeaisons sont légères et ponctuelles (piqûre de moustique, d’ortie…), d’autres sont intenses ou s’installent durablement. "Trouver la cause est indispensable pour mettre en place un traitement adapté", souligne le Pr Laurent Misery, chef du service de dermatologie du CHU de Brest, l’un des rares centres multidisciplinaires dédiés au prurit.
Pourquoi j'ai la peau qui gratte ?
"Dans 90% des cas, le prurit résulte d’une maladie cutanée", précise le Pr Misery, auteur de Votre peau a des choses à vous dire (éd. Larousse). Les principales causes dans le monde sont infectieuses, dues à des parasites (gale, pédiculose…), des bactéries (impétigo) ou des virus (varicelles, infection à VIH…).
Mais en Europe, la majorité des démangeaisons proviennent d’une affection dermatologique d’origine inflammatoire : eczéma, urticaire, psoriasis, dermographisme, maladies bulleuses auto-immune, lichen plan… La liste est longue.
Les traitements passent souvent par des médicaments anti-histaminiques ou à base de cortisone. Mais ceux-ci ne suffisent hélas pas toujours. Pour soulager les cas les plus sévères, de nouveaux médicaments plus ciblés ont récemment vu le jour. Des biothérapies en injection permettent par exemple de faire à présent disparaître les lésions rebelles de psoriasis chez la moitié des patients.
Une origine parfois plus complexe
10% des prurits sont associés à aucune affection dermatologique.
"Ceux-ci sont plus difficiles à déterminer car la peau peut paraître normale hormis les conséquences du grattage, observe le Pr Misery. Et les patients ont du mal à comprendre que le problème n’est pas dans leur peau." Ces prurits isolés peuvent provenir de la prise d’un médicament, même plusieurs mois ou plusieurs années après le début du traitement.
Une accumulation de toxines due à une insuffisance rénale chronique, une hépatite, une maladie du pancréas ou des voies biliaires peut également générer des démangeaisons intenses, tout comme un diabète ou des troubles de la thyroïde. Certaines maladies du sang (lymphomes notamment) sont aussi parfois incriminées.
Le stress, la dépression ou l’anxiété peuvent aggraver un prurit, mais les démangeaisons d’origine purement psychologiques ou émotionnelle sont rares (1% des cas), selon le Pr Misery.
Comment réduire les démangeaisons cutanées ?
"Il faut éviter tout ce qui peut favoriser l’apparition ou l’exagération du prurit", conseille le Pr Misery.
Pour la toilette, optez pour la douche plutôt que le bain, qui dessèche davantage la peau. Ensuite, appliquez une crème émolliente pour restaurer la barrière cutanée et calmer les irritations. Attention également aux vêtements que vous portez : pour les peaux sensibles, le coton est préférable à la laine ou aux textiles synthétiques.
Lorsque les démangeaisons persistent en dépit d’un traitement médical et d’une hygiène de vie adaptée, d’autres solutions peuvent être envisagées comme une thérapie comportementale d’habituation destinée à contrecarrer le réflexe de grattage. Une bonne option pour mieux vivre malgré les démangeaisons.
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