Le couturier Marc-Antoine Barrois travaille fidèlement avec le parfumeur Quentin Bisch (Givaudan) et cette association talentueuse fait des étincelles. Dans un paysage olfactif saturé de nouveautés, ce duo a donné des naissances à des fragrances belles, singulières et racées qui ravissent les initié.e.s et deviennent même pour certain.es le sillage d’une vie.
Les trois premiers sont cousus de cuir et de safran. B683 les expriment sur un registre ambré boisé vanillé. Ganymède, les illumine grâce à l’osmanthus caressant puis les magnifie avec la fascinante immortelle aux facettes minérales et salées. Encelade, plus vert et charnel, ose une pointe souriante de rhubarbe et un fond sensuel, tissé de tonka et de santal lacté. Je ne peux que vous encourager à les essayer tant ils se révèlent fascinants à fleur de peau.
Le dernier opus, tout récent, tranche avec les précédents mais il est, dans son genre, tout aussi aimantant. Délicieusement floral, il nous emporte ailleurs, dans des souvenirs heureux de vacances estivales à la campagne.
Lumineux comme une Cologne mais doté d’un vrai sillage, Tilia raconte une sieste aux beaux jours à l’ombre de grands arbres, dans les effluves miellés des tilleuls et des genêts brûlés par le soleil et grisés encore par le jasmin velouté et l’héliotrope poudré. En fond de cette carte postale à la Pagnol, le vétiver délicatement fumé et l’ambroxan réchauffent encore davantage le cœur.
Cette madeleine en flacon, gorgée de belles matières simples, joyeuses et ensoleillées me remplit de joie, d’optimisme et de douce nostalgie. La porter, surtout en cette saison, est un enchantement. C’est sans doute le plus féminin des parfums de cette maison mais il ravira aussi les hommes. Foncez, vous allez l'adorer !