Pour la collection privée de Dior, le créateur de mode Hedi Slimane avait déjà piloté la direction artistique de trois colognes magistrales dont le très remarqué Bois d’argent. J’attendais donc avec impatience ses propositions olfactives pour Celine.
Les neuf fragrances sont fidèles à l’esthétique des derniers défilés de Celine : élégantes, cousues de belles matières, parfaitement maîtrisées et empreintes d’un je-ne-sais-quoi de classicisme rétro. Pas de course folle aux tendances, loin de là, mais une volonté de jouer la subtilité, d’assumer des chyprés comme aux grandes heures de la Haute Parfumerie, de redonner des lettres de noblesse aux colognes.
Joli clin d’œil et signature maison, elles ont toutes en commun une fine note poudrée délicieusement vintage, comme une douce musique à partager. Parmi eux, c’est La Peau Nue, inspiré par "une héroïne des années 70" qui m’a renversée. Il faut aimer les sillages doucement cuirés, mais comme un daim souple et caressant plutôt qu’un fauteuil club, l’absolu rose et le beurre d’ iris blanc, chic et éclatant, les muscs soyeux et un accord poudre de riz, subtilement poudrée justement et à l’empreinte presque cosmétique.
Trait de génie, un soupçon de vétiver a été ajouté pour réchauffer l’ensemble à fleur d’épiderme et assurer une belle ténacité.
Il a la féminité d’un rouge à lèvres et d’un poudrier, une douceur enivrante et étonnamment charnelle mais aussi cette parfaite éducation et cette élégance un peu raide qui peuvent faire perdre la tête, l’air de rien. Il diffuse un délicat halo autour de soi, sans klaxonner mais son empreinte est fidèle, fusionnant magistralement avec la peau. Depuis quelques mois, son flacon ultra chic trône parmi mes préférés dans ma salle de bain.