En matière de perte de poids, certains médicaments sont désormais largement prescrits. On compte notamment le Wegovy et le Mounjaro, qui traitent spécifiquement l’obésité. Mais c’est surtout l’Ozempic, initialement destiné aux personnes souffrant de diabète de type 2, qui a fait grand bruit, notamment sur les réseaux sociaux.

Sauf que l’autorité britannique de réglementation des médicaments, tout comme l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS), a constaté l’effet de ce traitement sur les contraceptifs oraux et l’augmentation du nombre de "bébés Ozempic".

L’absorption des contraceptifs oraux entravée

D’après Simon Cork, maître de conférences en physiologie, l’agence britannique a reçu 40 rapports de grossesses non désirées chez les femmes ayant utilisé ces médicaments, qui réduisent l’appétit et ralentissent la digestion.

Dans les colonnes de The Conversation, l’expert explique qu’il existe actuellement peu de travaux sur les interactions entre ce type de produit et les contraceptifs oraux, mais leurs effets sur l’estomac semblent expliquer, en partie, pourquoi la pilule ne peut pas fonctionner aussi bien que prévu.

Il cite une étude réalisée en 2024 dans laquelle des chercheurs ont démontré que le tirzepatide (principe actif du Mounjaro) réduisait de 20% la quantité d’éthinylestradiol, l’un des composants de la pilule contraceptive orale, dans la circulation sanguine. Il augmente également de deux à quatre heures le temps nécessaire à l’absorption complète de l’éthinylestradiol dans le sang.

Résultat : "cette capacité d’absorption réduite entrave la capacité du médicament à supprimer l’action du système reproducteur chez les femmes", indique Simon Cork.

Ça tourne !

Une fertilité en hausse et des effets secondaires

D’autres effets secobdaires de ces médicaments pourraient expliquer l’inefficacité des contraceptifs oraux. Ceux-ci comptent les vomissements et les diarrhées parmi leurs effets secondaires. Plus précisément pour 12 et 23% des personnes qui prennent du tirzepatide, précise Simon Cork dans The Conversation. Or, ces réactions peuvent interférer avec l’absorption des médicaments oraux, y compris les contraceptifs. 

Aussi, ces grossesses non-désirables pourraient intervenir en raison de l’effet de la perte de poids sur la fertilité. Si l’obésité a été longtemps associée à une réduction de cette dernière, "il est probable que la perte de poids associée à la prise de ces médicaments entraîne une augmentation de la fertilité", avance l’expert. Les femmes auraient donc davantage de chances de tomber enceinte.

Le physiologiste rappelle alors qu’il est conseillé aux femmes qui utilisent un contraceptif oral de privilégier une autre forme de contraception durant les quatre semaines qui suivent la première prise de ces médicaments. Les effets secondaires surviennent en effet particulièrement durant cette période.