"L’amour ne tue pas". Lio le clamait après le féminicide de son amie Marie Trintignant, et continue de le clamer aujourd’hui.

À la suite de la sortie de la série documentaire De rockstar à tueur : le cas Cantat, disponible sur Netflix depuis le 27 mars 2025, la chanteuse était l’invitée, ce mardi 8 avril 2025, d’Élisabeth Lemoine sur le plateau de C à vous. L’occasion pour Lio de revenir sur sa prise de position à l’époque et notamment sur les conséquences qu’elle a connues. 

Dénoncer l’omerta qui entourait Bertrand Cantat

En 2006, sur le plateau de l’émission Tout le monde en parle, Lio était l’une des seules voix à dire que la mort de Marie Trintignant n'était en aucun cas un "crime passionnel". Aujourd’hui, son discours reste le même.

Sur France 5, elle déclare qu’il y avait à l’époque "une volonté de salir Marie". "J’avais lu le rapport d’autopsie, on voyait le massacre. […] Moi, mon problème, c’est que je savais qu’il était violent. Tout le monde le savait", précise-t-elle, dénonçant l’omerta qui entourait Bertrand Cantat.

Face à Élisabeth Lemoine, elle juge l’industrie musicale responsable de cette omerta et de la prise de position de Krisztina Rády, l’ancienne compagne du chanteur, en faveur de ce dernier lors du procès.

"Il y a eu une prise en main de Krisztina [Rády, ex-femme de Bertrand Cantat] par le groupe Universal, pour de pures raisons mercantiles. Il fallait que continue un groupe (Noir Désir) qui vendait plus que Johnny Hallyday. Ce n’est pas l’artiste qu’il faut préserver, c’est le rapporteur d’argent", explique Lio.

Ça tourne !

Les répercussions de sa prise de position

Toujours sur le plateau de C à vous, l’amie de Marie Trintignant affirme que sa prise de position a eu des répercussions, notamment sur sa carrière. "Les gens de l’industrie se parlent, je ne retrouve plus un seul contrat et, pire que tout, je dois arrêter ma tournée, car les salles détenues par la Fedurok me refusaient toutes mes demandes", explique-t-elle.

Vingt ans après les faits, l’artiste assure qu’elle n’a aucun regret. "Je n’ai pas dit trop haut ni trop fort, je trouve qu’on aurait pu le dire bien plus haut et bien plus fort à l’époque. J’ai simplement dit ce qu’il s’était passé. […] Je dis : Bertrand Cantat est un homme violent qui tape les femmes et qui n’hésite pas à aller jusqu’à tuer. Il a à son compteur deux femmes : une qu’il a massacrée à mains nues, l’autre qu’il a poussée au suicide", déclare-t-elle.

Lorsqu’Élisabeth Lemoine lui demande si elle a constaté des changements concernant le traitement des violences faites aux femmes, Lio lui répond que si "les yeux des femmes prennent confiance, nous ne sommes pas une minorité, mais nous sommes considérées comme une minorité à supprimer."

Les mots de Lio sur la mort de son fils Diego

À la suite de sa prise de parole en 2006, la chanteuse confie avoir reçu de nombreux messages de soutien. Aujourd’hui encore, après la diffusion du documentaire, ils abondent et ont une résonance toute particulière, puisque l’artiste a perdu son fils, le 4 mars dernier. "Je dois dire que c’est bien tombé, à cette période précisément, de recevoir ces témoignages", avoue-t-elle.

La chanteuse s'est donc exprimée pour la première fois sur la mort de son Diego. Son retour sur scène, deux semaines plus tard, lui a valu de nombreuses critiques : "J’ai reçu beaucoup de messages qui me disaient que je ne devais pas aimer assez mon fils pour remonter sur scène. Moi, je dis simplement : nécessité fait loi. Je dois travailler et j’ai encore d’autres enfants."