Jean Dujardin était entendu le 10 mars par l’Assemblée nationale dans le cadre d’une commission d’enquête dédiée aux violences sexistes et sexuelles dans le monde du cinéma.

Au cours de sa prise de parole, retranscrite dans un compte-rendu publié le 17 mars, le comédien de 52 ans est revenu sur les expériences de son ancienne compagne, Alexandra Lamy.

Des "manœuvres d’intimidation" lors de castings

Jean Dujardin s’est remémoré le début de sa carrière et son seul casting pour rejoindre la série télévisée Un gars, une fille. Si le comédien affirme donc "ne pas avoir été témoin ou au courant de faits survenus pendant des castings", il évoque toutefois des "manœuvres d’intimidation" et prend exemple avec l’expérience de son ex-épouse.

"On vous dit ‘vous ne pourrez pas faire ce métier’ — on l’a dit à Alexandra Lamy — ou on vous fait repasser le casting pour confirmation", raconte-t-il. Et le sujet a déjà été plusieurs fois posé sur la table avec la comédienne.

"Nous en parlions souvent ensemble ; c’est ça, vivre avec une comédienne, et c’est difficile aussi : ‘Pourquoi, toi, tu as des ouvertures, pourquoi on te propose des projets ?’", détaille l’acteur.

Jean Dujardin s’est en outre battu pour qu’Alexandra Lamy soit payée de la même façon que lui. Lors de sa prise de parole, il a également déploré le manque d’attribution de rôles importants à des femmes, ainsi que les budgets insuffisants pour les réalisatrices.

"Il fallait taper fort pour que la parole soit entendue"

Le comédien s’est présenté à cette commission en même temps que Jean-Paul Rouve, Pio Marmaï et Gilles Lellouche. Comme ses homologues, il a évoqué le mouvement MeToo.

"On ne voit pas forcément tout — et on n’a peut-être pas envie de voir. Je pense que le mouvement MeToo aura été utile de ce point de vue là", explique-t-il.

Ça tourne !

Il décrit une vague qui "a démarré brutalement", mais nécessaire, car "il fallait taper fort pour que la parole soit entendue, ce qui est encore le cas. On ne dit plus ce qu’on disait il y a dix ou quinze ans et on ne le dira plus non plus dans dix ans", précise l’acteur.

Alexandra Lamy l’a d’ailleurs déjà questionné, lui demandant "pourquoi aucun mec ne parlait". Jean Dujardin explique alors que les acteurs "n’étaient pas audibles". Et de poursuivre : "Si on ne dit rien, on est suspect. Et si on en dit trop, les autres s’imaginent que l’on cache un truc".

Créée à la demande de Judith Godrèche, et présidée par Sandrine Rousseau, cette commission d’enquête doit rendre son rapport au début du mois d’avril.