Vous êtes bien installé.e dans les bras de Morphée, quand tu as coup vous vous réveillez en sursaut, dérangé.e par votre nez bouché ? Si la congestion nasale nocturne se manifeste le plus souvent après avoir contracté un virus, elle peut également également gâcher nos nuits sans raison apparente.
Mais comment expliquer une telle obstruction des voies respiratoires la nuit ?
Cloison nasale déviée, allergies, rhinite : les causes de la congestion nasale nocturne
Avant de chercher un coupable, il faut d’abord comprendre l’anatomie des narines. Ainsi, à l’intérieur du nez se trouvent une cloison nasale et des cornets, c’est-à-dire des structures vasculaires servant à humidifier et à réchauffer l’air qu’on respire par le nez.
La notion de gravité est ici très importante : lorsque l’on est debout, le reflux veineux vers le cœur se fait plus facilement. Le simple fait d’être couché provoquera ainsi la stagnation du sang au niveau des cornets. "Si la chambre a une température non adaptée, par exemple trop froide ou trop sèche, les cornets se mettent en marche", explique le docteur Christophe Van Geem, médecin spécialiste en otorhinolaryngologie (ORL). "Ils vont se gonfler et se gorger de sang, ce qui va permettre d’augmenter la température de l’air lorsque celui-ci arrive dans les poumons. Ce gonflement peut entraîner une obstruction nasale", ajoute-t-il.
En cas d’allergies ou de rhinite, les cornets gonfleront également et boucheront les voies nasales. S’il y a trop d’humidité, ils "transpireront" ensuite et provoqueront l’écoulement du nez.
Dans d’autres cas, un nez bouché survient en raison d’une cloison nasale déviée, cette déformation de la paroi intérieure du nez, vers la gauche ou vers la droite. En fonction du côté sur lequel dorment les personnes concernées, respirer la nuit peut rapidement devenir difficile.
Nez bouché la nuit : des conséquences non négligeables sur la santé globale
Particulièrement inconfortables, les obstructions nasales nocturnes ont aussi des effets non négligeables sur la qualité du sommeil, voire la qualité de vie.
Ce phénomène empêche en effet de respirer par le nez la nuit, alors que ce mécanisme est très important. "En respirant par la bouche, celle-ci reste ouverte. Cela peut rétrécir les voies respiratoires et favoriser l’apnée du sommeil ou encore les ronflements", explique Christophe Van Geem.
Des chercheurs ont d’ailleurs relevé en 2017 dans une étude que l’obstruction nasale nocturne était observée chez un tiers des patients souffrant d’apnée du sommeil. Ceux-ci étaient par ailleurs susceptibles de souffrir de somnolences diurnes.
La congestion nocturne a également été associée dans certains travaux à différents troubles, tels que les maux de tête, la fatigue diurne, l'essoufflement ou la mauvaise humeur. Elle est aussi liée à des problèmes de santé tels que le diabète de type 2, l’hypertension artérielle, la dépression ou encore un système immunitaire affaibli et une baisse de la libido.
Comme dégager ses voies respiratoires la nuit ?
Au quotidien, des solutions existent. Le docteur Christophe Van Geem conseille tout d'abord de dormir avec la tête et le haut du corps surélevés, ainsi que de régler la température de sa chambre sur 18°C.
"On peut aussi dormir du côté de la déviation de la cloison nasale, si on en a une", continue l’expert. "Et, en cas de rhinite allergique, pensez à bien aérer la pièce, à mettre une housse anti-acariens et à aspirer le tapis", ajoute-t-il.
Mais quand faut-il consulter ? "À partir du moment où les personnes concernées ont fait le maximum en termes d’environnement et que les proches signalent une apnée ou des ronflements importants", répond l’ORL. Là, un traitement peut être prescrit pour dégager ses voies respiratoires, et retrouver un sommeil de qualité... ainsi que des narines en pleine santé.