Le verdict que Nadia Karmel attendait. Jeudi 19 septembre a débuté le procès de l’automobiliste responsable, le 3 avril 2018, de l’accident de la route ayant coûté la vie à deux des trois enfants de cette mère endeuillée. 

Le conducteur de la voiture, multirécidiviste, était jugé pour "double homicide involontaire" et "blessures involontaires". Il a été condamné à 5 ans de prison dont deux ans avec sursis, avec mandat de dépôt immédiat. L'homme de 48 ans verra également son permis retiré pendant 5 ans. 

La justice est allée au-delà des réquisitions du procureur qui avait demandé 4 ans de prison dont deux avec sursis et mise au dépôt immédiate, en septembre dernier.

"J’ose demander pardon"

À l’ouverture du procès, l’homme s’est excusé auprès de la famille des victimes, s’estimant "bouleversé", comme le rapporte Ouest-France. C’est la première fois qu’il présente ses excuses depuis le jour de l’accident.

Le chauffard est gérant de centres de contrôle technique. Il était au volant d’une Maserati noire sur la route reliant Laon à Reims. "L’orage était très important, il me semble que ma voiture est passée sur cette veine d’eau", a-t-il expliqué au tribunal. Il perd alors le contrôle de son véhicule et percute la voiture de Nadia Karmel. À bord se trouvaient ses trois enfants de trois ans et demi, 26 mois et un mois. 

L’accident provoque la mort des deux fillettes et blesse le nourrisson et sa mère. Le prévenu parle d’une rupture de pente à l’endroit de l’accident, mais admet : "Je ne me souviens de rien, je ne sais pas ce qui s’est passé."

Tous les jours, à chaque instant, j’y pense.

À la barre, visiblement ému, l’homme a déclaré : "Je voulais dire que j’étais bouleversé par ce qui s’est passé. Tous les jours, à chaque instant, j’y pense. Je n’ai pas de douleur comparable à celle de la maman ou du papa. J’ose demander pardon, mais je sais qu’on ne me pardonnera jamais"

Ça tourne !

Des excuses tardives 

Interviewée le 4 septembre dernier par Marie Claire, Nadia Karmel révélait n’avoir jamais obtenu d’excuses du chauffard, malgré leurs multiples confrontations. À l’hôpital d'abord  : "Je suis allée dans sa chambre et je lui ai dit que mes deux filles étaient décédées et que mon fils était gravement blessé. Je n’ai pas eu de réponse. J’ai eu simplement un 'À l’aide ! Au secours !'"

Il ne m’a pas présenté d’excuses ou de condoléances.

Puis lors de l'audience, en décembre : "Là encore, il ne m’a pas présenté d’excuses ou de condoléances. Ni lui, ni son épouse, ni le passager qui était présent ce jour-là dans son véhicule."

Rien non plus le jour de l'expertise : "Il était à quelques mètres de moi pendant l’expertise et la reconstitution de notre accident. Et je n’ai ni eu mot, ni regard." Nadia Karmel raconte son drame dans un livre témoignage, sorti le 5 septembre dernier et intitulé Elles s'aimaient très très fort.