Si vous souffrez d’une digestion difficile et que vous avez tendance à fatiguer rapidement, on vous a sûrement déjà dit que la cause de tous vos maux était potentiellement le microbiote

Et c’est bien possible. Mais pour prendre soin de ce dernier, il peut être compliqué de comprendre comment procéder. 

Encore faut-il déjà comprendre ce qu’est le microbiote avant de s’y retrouver entre les conseils nutritions qui affirment tout et son contraire et la ribambelle de compléments alimentaires disponibles à la vente. 

Julie Marilliet est diététicienne et nutritionniste, elle revient pour nous sur les besoins du microbiote et les moyens qui permettent de le soutenir. 

Mais le microbiote, qu’est-ce que c’est ? 

“Le microbiote intestinal, c’est un ensemble de micro-organismes présent, notamment dans le côlon, mais aussi un peu dans l’intestin grêle”, commence d’abord la spécialiste. Et cet ensemble de petites bactéries a d’abord un rôle digestif, reprend-elle, puisque que le microbiote “finit la digestion de tous les aliments qu’on ne digère pas”. 

Mais ce n’est pas sa seule fonction, celui-ci sécrète également des métabolites, des substances produites et utilisées par l’organisme lors de la décomposition, entre autres des aliments pour fabriquer l’énergie nécessaire au maintien d’une bonne santé, rappelle l’Institut National du cancer américain

“Ces métabolites vont être absorbés et agissent sur de nombreux phénomènes, détaille la nutritionniste, comme la santé mentale ou encore sur l’immunité.” Ainsi, de nombreuses pathologies ont pour point de départ le microbiote, poursuit-elle. 

Car si celui-ci est défectueux, ce sera aussi le cas des muqueuses qui pavent notre organisme. Celles-ci auront du mal à absorber les différents nutriments, ce qui peut par la suite engendrer des carences. Mais ce n’est pas tout, parce que les muqueuses pourront aussi absorber des éléments toxiques pour l’organisme. 

C’est cela qui va créer une inflammation dans le corps, locale dans les premiers temps, mais qui peut aussi se propager ensuite, détaille la spécialiste. 

Un microbiote en bonne santé

“Il est encore difficile de comprendre si un microbiote est bien équilibré, précise Julie Marilliet, mais on peut savoir s’il est pauvre ou riche en micro-organismes”. C’est donc ce facteur qui permet de définir son état, le but étant de présenter une grande diversité de ces bactéries

Alors, pour s’en assurer, on peut se tourner directement vers l’alimentation ou vers des compléments alimentaires, à choisir en fonction de vos besoins personnels. 

Ces derniers sont répartis en plusieurs groupes :  d’abord, les prébiotiques qui permettent de nourrir les bactéries du microbiote intestinal, décrit la nutritionniste. Ensuite, les probiotiques, qui eux sont directement des micro-organismes vivants, “qui permettent de soutenir le microbiote intestinal sur des temps définis de cure”, ajoute-t-elle. 

Enfin, les symbiotiques allient ces deux groupes précédents (prébiotiques et probiotiques), et les postbiotiques, qui sont des métabolites, “je les conseille pour permettre de pallier un microbiote qui est défectueux”, continue la nutritionniste. 

Que prendre selon mes besoins ?

Si vous ne présentez pas de déséquilibre, mais souhaitez stimuler votre microbiote pour soutenir votre système immunitaire, notamment avant l’hiver, vous pouvez vous tourner vers des probiotiques. Certains aliments en contiennent naturellement, comme les oignons ou les bananes, surtout les plus vertes. 

Ces derniers se répartissent en familles, dont les principales sont, les bifidobactéries, les lactobacilles et les streptocoques, explique-t-elle. 

Pour ce qui est des prébiotiques, la spécialiste recommande particulièrement le psyllium, la fibre d’acacia ainsi que la gomme de poire pour ce qui est des compléments alimentaires. Les boissons et aliments fermentées comme le kombucha ou la choucroute en contiennent également. 

Si votre microbiote est déséquilibré, vous êtes donc en étant de dysbiose, ce qui peut se manifester par des ballonnements excessifs, des douleurs abdominales et de la constipation comme de la fatigue chronique et une vulnérabilité du système immunitaire, rappelle la Fondation des Hospices civils de Lyon

Ce déséquilibre peut être dû à un traitement antibiotique, dans ce cas, le retour vers un microbiote sain devrait être plutôt rapide. Mais l’on peut aussi faire face à une dysbiose chronique, qui est associée à des pathologies intestinales comme la maladie de Crohn ou les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), indique la Fondation pour la Recherche médicale.

Dans ce cas, face à un microbiote déséquilibré, “la sensibilité des personnes concernées est multipliée par dix”, souligne Julie Marilliet, il faut donc être particulièrement prudent sur les aliments et les compléments alimentaires consommés et ne pas hésiter à se tourner vers un.e professionnel.le e santé.