Fatigue, ballonnement, envies pressantes à répétition... Tous peuvent être des signes de détresse envoyés par votre pancréas.
Organe central du corps - notamment important dans le processus de digestion -, il peut être abîmé par des habitudes de vie peu saines (alcool, tabac, consommation excessive de sucre ou d'aliments transformés...). Alors, pour en prendre soin et se protéger des maladies digestives, la solution passe beaucoup par l'assiette.
Camille Le Quéré est médecin nutritionniste, elle nous éclaire sur les aliments qui permettent de stimuler la production d'enzymes pancréatiques, afin de limiter les carences et pathologies qui peuvent être associées à un affaiblissement de ce dernier.
Pourquoi cibler les enzymes pancréatiques ?
Si lorsqu’on pense système digestif, ce sont l’estomac et les intestins qui viennent d’abord à l’esprit. Mais d’autres organes travaillent également à ce que les nutriments que vous ingérez soient bien assimilés par votre corps.
Le pancréas a deux fonctions, rappelle le site de l’Assistance Publique Hôpitaux de Paris (APHP) : d’un côté, il sécrète de l’insuline, qui régule la glycémie dans le sang, et de l’autre, il produit du suc pancréatique : un liquide digestif composé de nombreuses enzymes qui permettent de fragmenter les aliments.
Ce sont ces dernières qu’il faut viser lorsque le pancréas connaît une baisse de régime, explique Camille Le Quéré : “C'est important de les stimuler ou de vérifier qu'elles soient efficaces pour que la digestion se passe bien et qu'on absorbe bien les nutriments. Cela évite qu'il y ait des carences en protéines, en vitamines ou en minéraux".
Or, à long terme, ces manques peuvent avoir des effets plus vastes sur votre santé et provoquer diverses pathologies liées à un déséquilibre du microbiote ou des altérations de la muqueuse intestinale, poursuit la spécialiste : syndrome du côlon irritable, maladie de Crohn ou encore SIBO (pour Small Intestinal Bacterial Overgrowth), “une pullulation bactérienne au niveau de l'intestin grêle, gui génère un ventre gonflé, des gaz”, souligne-t-elle.
Ces aliments qui aident à stimuler les enzymes pancréatiques
Alors, pour booster la production d’enzymes et éviter ces manques et pathologie, consommer certains aliments peut aider, puisqu'elles jouent un rôle particulier dans le bien-être du microbiote, détaille la médecin nutritionniste, “il faut penser à consommer des aliments qui contiennent des bactéries, qui sont bénéfiques pour la production des enzymes”.
Vous pouvez ainsi vous tourner vers les aliments fermentés ou lactofermentés qui contiennent des probiotiques, comme le kéfir, le miso ou encore la choucroute.
Aussi, certains aliments contiennent déjà des enzymes qui vont venir soutenir le système digestif. C’est le cas de l’ananas et de la papaye, par exemple. Le premier contient de la bromélaïne et la seconde de la papaïne, des complexes d’enzymes qui permettent de digérer les protéines. Selon le même fonctionnement, l’avocat pourra permettre de digérer les aliments plus gras en stimulant la lipase, l’enzyme chargé de décomposer les lipides.
Enfin, des herbes, plantes et aromates comme la menthe poivrée ou encore le gingembre permettent d’éviter que la digestion ne soit trop lourde en stimulant les enzymes digestives.
Ces habitudes qui freinent la production enzymatique
Cependant, même en consommant régulièrement ces produits, il est important de mettre en place de bonnes habitudes alimentaires : "Déjà, la chose un peu simple qu’on a tendance à oublier, c'est de bien mastiquer”, explique Camille Le Quéré.
Globalement, souligne-t-elle, il est important de respecter les conditions optimales de prises des repas : manger trop rapidement, debout ou en marchant, sans mâcher correctement... Autant de mauvaises habitudes qui ne permettent pas au pancréas d'opérer de manière optimale.
Il est également important de fractionner les repas et d’éviter les petites collations par-ci par-là : “si la personne grignote, mange toutes les heures, même si ce sont de petites quantités, on est tout le temps en train de stimuler la fonction enzymatique. On aura cette pesanteur gastrique qui va nous fatiguer”, rappelle la spécialiste.
Cette dernière conseille donc d’espacer chaque repas de 4 à 5 heures, pour permettre au système digestif de se reposer entre chaque.
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