"Ça a été un exploit assez rare".
C'est par ces simples mots que la légende du tennis, Marion Bartoli, rencontrée à l'occasion de Roland-Garros, se remémorait son sacre londonien, à notre micro, en mai dernier.
Le 6 juillet 2013, la championne a, en effet, définitivement marqué de son nom l'histoire du tennis français, en devenant la troisième joueuse tricolore (après Mary Pierce et Amélie Mauresmo) à décrocher le Graal en Grand Chelem, dans l'ère Open (soit depuis 1968).
Alors quinzième mondiale (au classement WTA), Marion Bartoli s'est offert son Venus Rosewater Dish - et battant, en finale, l'Allemande Sabine Lisicki en 6-1 / 6-4 - sans avoir perdu un set sur toute la durée de la compétition.
Un lien fort avec Wimbledon, dès 2007
Pépite du tennis féminin français du début des années 2000, Marion Bartoli n'a pas entamé son histoire londonienne en 2013.
C'est six ans plus tôt, en 2007, que son lien avec le tournoi britannique se crée profondément. Cette année-là, elle est victorieuse de la serbe Jelena Jankovic (alors top 5 mondiale) en huitième de finale. Après de multiples interruptions dues à la pluie et près de huit heures de match, elle s'impose.
Un accès à son premier quart de finale en Grand Chelem, qui se transforme en un pass vers la demi-finale. "Pour la première fois de ma carrière, je joue sur le court central de Wimbledon, ce qui est un moment mythique dans la vie d'un joueur de tennis. Je joue contre Justine Henin, la joueuse belge numéro 1 mondiale et devant Pierce Brosnan, le plus important (rires), j'arrive à gagner ce match et à jouer ma première finale en tournoi de Grand Chelem", se souvient-elle.
Si elle est finalement vaincue par Vénus Williams en finale, elle garde en tête "une quinzaine absolument féérique".
6 juillet 2013 : Marion Bartoli rentre dans l'histoire
Alors, ce 6 juillet 2013, quand Marion Bartoli se met en place sur le gazon - sa surface de prédilection - britannique, elle a une revanche à prendre. Après une quinzaine sans faute, elle affronte l'Allemande Sabine Lisicki, âgée - à l'époque - de 23 ans.
Quelques heures après la victoire de la Française, plusieurs médias mettront en lumière la "domination" de la joueuse tricolore, à l'instar du Guardian.
"L'Allemande a eu quatre balles de break pour prendre l'avantage 2-0 dans le deuxième set, mais a commis quatre erreurs grossières et lorsque Bartoli a pris l'avantage 4-1, Lisicki n'a pas pu retenir ses larmes. À 5-1, Lisicki a retrouvé son jeu, frappant avec puissance et détermination pour sauver trois balles de match et lorsqu'elle est revenue à 5-4, tout semblait possible. Mais Bartoli a tenu bon et a assuré la victoire avec son deuxième ace", résumait alors le quotidien.
La championne met un point final à la partie avec un jeu blanc et un ace. "Je remporte ce tournoi sans perdre un set. Ça a été un exploit assez rare puisque nous n'avons été que cinq joueuses européennes dans toute l'histoire du tennis professionnel à remporter Wimbledon sans le faire", commente-t-elle.
"J'ai réussi ma vie"
Au lendemain de ce week-end historique pour le tennis féminin français, Marion Bartoli grimpe à la septième place mondiale (au classement WTA).
Aujourd'hui encore, l'ancienne sportive de haut niveau garde un lien très fort avec cette compétition. "Je vois, chaque année, à chaque fois que je retourne là-bas, mon nom écrit en lettres d'or sur le tableau Wimbledon", reflète-t-elle, émue.
Mais le souvenir lié au lieu dont elle parle avec le plus grand sourire reste le suivant : "il y a deux ans, je rencontre Tom Cruise, en Royal Box, le jour de la finale femme. Il vient à ma table et me dit : 'Ah, Marion, je me souviens très bien quand tu as gagné ici en 2013, avec tes coups à deux mains des deux côtés, j'étais fan de toi'. Et là, je me suis retournée vers mon mari et je lui ai dit : 'Tu vois, si Tom Cruise sait qui je suis, c'est que vraiment, j'ai réussi ma vie'".