Dans l'émission Un dimanche à la campagne, diffusée sur France 2 ce dimanche 23 juin 2024, la légende et triple championne olympique Marie-José Pérec s’est confiée sur “sa descente aux enfers”, après avoir quitté les Jeux olympiques de Sydney en 2000. Elle était alors victime de menaces physiques et verbales. 

Pionnière de l’athlétisme français, championne du monde, première Française à être triple championne olympique et détentrice de multiples records, celle qui sera commentatrice des JO de Paris 2024 dans quelques semaines s'est remémorée, face caméra, une période difficile ayant marqué le début d’une dépression et la fin de sa carrière. 

JO de Sydney : menaces physiques et verbales à l'encontre de la championne

Dans une séquence émouvante diffusée ce dimanche dans l’émission Un Dimanche à la campagne, Marie-José Pérec a retracé pour l'animateur Frédéric Lopez le moment qui fut le plus difficile de sa carrière : les JO de Sydney en 2000.

Venue affronter l'Australienne Cathy Freeman - qu’elle bat quatre ans auparavant, aux JO d’Atlanta - Marie-José Pérec décide de quitter Sydney avant le début des épreuves. Alors qu'elle est traquée par la presse, victime d’insultes et de menaces, la championne est dissuadée de concourir.

"C'est une cause qui est bien plus grande que moi. Il y a des gens qui viennent à mon hôtel pour me faire peur. Il y a des gens qui me suivent. À ce moment-là, un sportif est sur une lame de rasoir et on doit avancer jusqu'à la finale en essayant de garder cet équilibre. Mais là, ils m'ont déglinguée. En fait, j'ai explosé”, explique-t-elle sur France 2.

Car, à l’époque, les enjeux sont énormes : sa concurrente principale qui participe aux Jeux olympiques à domicile, doit allumer la vasque olympique. Un moment qui apparaît comme un symbole d'unité entre les communautés du pays. 

"Pendant trois mois, je ne me lève pas, je ne veux pas manger, je ne me lave pas"

Mais ce moment d'unité se transforme en cauchemar pour Marie-José Pérec. Elle décide de quitter l'Australie. Reconnue à l'aéroport de Singapour, la championne est d'ailleurs chahutée par la presse, avant d'être interpellée par la police avec son compagnon. Il faudra finalement l'intervention de l'ambassade de France pour sortir Marie-José Pérec de cette histoire.  

"Ce n'était pas l'intérêt de tout un pays de vous laisser gagner, surtout sur leur territoire. Laisser gagner une aborigène, c'était une histoire incroyable parce qu'il y a une forme de culpabilité des Australiens", interprète Frédéric Lopez au micro de son émission. 

Une ambiance lourde et toxique, difficile à vivre pour l'athlète pressentie pour remporter l'or. “Je décide de rentrer chez moi, je me sauve la peau. Pendant trois mois, je ne me lève pas, je ne veux pas manger, je ne me lave pas. Je suis déprimée, quoi. C'est la descente aux enfers", témoigne-t-elle.

Ce moment d'une violence inouïe a fortement marqué sa carrière de sportive. La championne d'athlétisme prend se retraite quatre ans après ces événements. Dans un entretien donné à Marie Claire, début 2024, elle s'est rappelée d'un moment "dur, très dur".