Parce que, depuis 1937, Marie Claire est un magazine féminin qui porte des convictions fortes, nous avons décidé, en ce temps d’anniversaire, de mettre la lumière sur trois causes qui nous sont chères  : les droits des femmes, l’éducation et l’écologie.

En soutenant trois associations qui les défendent  : la Fondation des Femmes, Viens voir mon taf et No More Plastic.

À l’occasion de ses 85 ans, Marie Claire met en vente 85 NFT à but caritatif via une plateforme dédiée accessible sur marieclaire.fr ou directement sur le site internet happy85.marieclaire.fr.

"Marie Claire" s'engage

Les NFT sont des œuvres numériques à la propriété certifiée. Marie Claire vendra des NFT auxquels seront rattachées des expériences réelles, "dans la vraie vie ".

Par exemple, une invitation au Festival de Cannes. Une rencontre avec la top Helena Christensen, ou encore une place au premier rang des défilés d’Isabel Marant ou Marine Serre

Les 85 NFT seront vendus à des tarifs variés (à partir de 100 euros). L’ensemble des bénéfices sera reversé aux trois associations présentées ci-après. De quoi faire de Marie Claire le premier magazine au monde à proposer des NFT engagés  !

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Virginie Salmen, directrice "Viens voir mon taf"

Emma June Roze

Pour que l'égalité des chances ne soit pas qu'un concept, l'association met en relation des jeunes issus des quartiers prioritaires avec des entreprises et des professionnels pour que leur stage de 3e les ouvre à de nouveaux horizons et développe leurs ambitions. 

La volonté, pour Viens voir mon taf, est de lutter contre le déterminisme social que subissent ces jeunes sans réseau.

Marie Claire : Comment vous est venue l’idée de créer Viens voir mon taf ?

Virginie Salmen : Avec Mélanie Taravant, elle aussi journaliste, nous avions envie de nous investir en tant que citoyennes.

Gaëlle Frilet, professeure d’anglais en collège Réseau d’éducation prioritaire (REP) à Romainville, nous a demandé de l’aider en ouvrant notre carnet d’adresses à ses élèves.

Le stage de 3e , obligatoire, compte dans la note du brevet. Or, pour les collégiens en zone prioritaire, c’est quasi mission impossible d’en décrocher un digne de ce nom qui corresponde à leurs envies.

L’inégalité des chances est bien réelle. Selon l’Éducation nationale, en REP, 61 % des parents sont inactifs ou ouvriers, et en REP+, 75 %. Leur réseau professionnel est donc très limité. Cette année, l’objectif de Viens voir mon taf, lancé en 2015, est de proposer mille cinq cents à deux mille stages à des élèves dans toute la France.

Au-delà de l’autocensure, il existe aussi un problème de mobilité. Si le trajet de leur banlieue lointaine à leur lieu de stage est très long, des familles refusent, et le plus souvent à leurs filles.

Quels obstacles doivent surmonter ces jeunes ?

Sur notre plateforme numérique, les élèves ont accès à une liste d’offres mais certains ne s’autorisent pas à candidater  : "C’est pas mon milieu, c’est pas pour moi. "

Au-delà de l’autocensure, il existe aussi un problème de mobilité. Si le trajet de leur banlieue lointaine à leur lieu de stage est très long, des familles refusent, et le plus souvent à leurs filles.

On imagine des solutions, l’entreprise accepte plusieurs stagiaires qui se déplacent en groupe. Les filles s’identifient aussi plus aux métiers qu’elles connaissent dans leur entourage. À nous de bien les orienter en partant de leurs envies.

En ce moment, ce sont les métiers d’avocat, d’agent immobilier ou de trader qui font rêver ces jeunes. Certains métiers manuels aussi. Alors que les entreprises de luxe sont en fort recrutement, nous avons lancé le programme "Viens voir mon atelier ", les stagiaires sont trois jours avec un artisan, puis deux jours à l’école des Gobelins. Et une cellule " Chasse au stage ", du sur-mesure pour des envies très précises comme le milieu de la Formule 1 ou l’ostéopathie équine.

Il y a un chiffre dont nous sommes très fières  : 79 % des élèves passés par notre accompagnement revoient leurs ambitions scolaires et professionnelles à la hausse.

Comment allez-vous utiliser les fonds récoltés par Marie Claire ?

Nous en avons absolument besoin pour étoffer l’équipe qui démarche les entreprises. Notre mission est aussi d’accompagner les professionnels, nous les sensibilisons à l’enjeu que représente le stage de 3e.

Les élèves font un choix d’orientation déterminant pour leur vie ; les accueillir, c’est peut- être changer leur parcours. En tout cas, les entreprises qui ont tenté l’expérience ne le regrettent pas, puisque 95 % d’entre elles sont prêtes à recommencer l’année suivante.

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Rosalie Mann, présidente de "No More Plastic"

Emma June Roze

Parce qu'il est partout dans ce monde que nous ingérons et inhalons, et menace l'environnement et la santé, Rosalie Mann a créé la fondation No More Plastic. Ses objectifs : sensibiliser, informer et proposer des solutions alternatives au plastique et à ses microparticules qui nous étouffent comme ils étouffent les océans.

Marie Claire : Pourquoi avez-vous lancé la fondation No More Plastic ?

Rosalie Mann : Quand mon fils est tombé malade, un médecin m’a dit : "C’est normal, c’est la pollution. " Ces deux mots m’ont fait l’effet d’un électrochoc.

Je ne m’étais jamais rendu compte à quel point les activités de notre quotidien pouvaient avoir un impact sur la santé des enfants. Je me suis renseignée et j’ai découvert l’impensable  : les effets nocifs des microplastiques sur la santé et l’environnement.

La fondation a été lancée le 28 juin 2018 lors de la Journée internationale de l’océan, avec une campagne digitale forte relayée par tous nos ambassadeurs.

Aujourd’hui, tout être humain ingère ou inhale l’équivalent d’une carte de crédit en microplastique par semaine.

Mais les femmes aussi sont plus touchées par la pollution plastique…

Nous sommes plus affectées pour des raisons biologiques, notre métabolisme crée plus d’œstrogènes que celui des hommes. Nous éliminons donc beaucoup moins les perturbateurs endocriniens et les produits chimiques liés aux microparticules de plastique ingérées, et pas seulement par ce que nous mangeons et buvons.

Aujourd’hui, sur les quatre cents millions de tonnes de plastique produites, soixante-huit millions concernent le textile. Dans les pays industrialisés, chaque jour, une femme met sur son visage en moyenne quinze produits de beauté différents, contenant des microparticules de plastique dans la formulation ou le packaging. Sans compter les produits d’entretien – elles réalisent deux fois et demie plus de tâches ménagères que les hommes.

Quelles solutions préconisez-vous ?

Le prérequis à l’action, c’est la connaissance. Nous sensibilisons le grand public grâce à des campagnes d’information et de vulgarisation des études scientifiques.

Nous avons aussi le programme No More Plastic Kids , créé par mon fils  : sept petits monstres, pour les sept sortes de plastiques présentes dans le monde, ambitionnent de conquérir la planète. On projette d’en faire un film d’animation.

Nos enfants, entrepreneurs et politiciens de demain, peuvent déjà avoir un impact réel sur le changement avec le choix de leur goûter et de leurs jouets, qui sont essentiellement en plastique alors que des alternatives existent comme le plastique 100 % végétal fabriqué à base d’algues, de champignons, d’ananas…

Aujourd’hui, tout être humain ingère ou inhale l’équivalent d’une carte de crédit en microplastique par semaine, et l’OCDE projette le double de la consommation de plastique en 2050.

Comment allez-vous utiliser les fonds récoltés par Marie Claire ?

Les fonds seront affectés à deux actions prioritaires  : nous demandons que soit votée une loi santé qui oblige à indiquer la toxicité du contenant plastique sur les produits.

Les consommateurs doivent être avertis des risques pour leur santé. Notre deuxième objectif est de faire voter une taxe microplastique, vu que le plastique, très peu cher, est encore utilisé en quantités exponentielles.

L’augmentation des cancers chez les enfants est liée à cette pollution microplastique, une étude récente montre qu’elle est présente dans les fœtus et le lait maternel. Elle impacte les femmes mais aussi les générations futures qu’elles mettent au monde.

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Anne-Cécile Mailfert, présidente "Fondation des femmes"

Emma June Roze

Il y a six ans, Anne-Cécile Mailfert a réalisé qu'il n'existait pas de fondation féministe avec des partenaires et des fonds spécifiques pour faire reculer la violence et progresser l'égalité.

Aujourd'hui incontournable, la Fondation des Femmes fait face aux besoins accrus des associations submergées par la vague #MeToo, alors que les subventions d'état ne sont pas augmentées. 

Marie Claire : Quelle est la mission de la Fondation des Femmes ?

Anne-Cécile Mailfert : Nous sommes la structure de référence en France pour la liberté et les droits des femmes.

Nous finançons des projets qui ont trait à l’éducation, à l’égalité professionnelle, à la précarité, mais la majorité de nos fonds est reversée à des actions de lutte contre les violences faites aux femmes, l’urgence à nos yeux. Depuis 2016, nous avons reversé six millions d’euros à plus de six cents projets.

Quel impact la vague #MeToo a-t-elle eu sur votre action ?

#MeToo a libéré la parole et l’écoute mais il faut aiguiller, accompagner, conseiller les femmes. Cela signifie plus de juristes, d’écoutantes, de permanences partout en France.

Or, cinq ans plus tard, sans soutien de la part de l’État et avec deux fois plus d’appels, les associations sont submergées.

Nous avons lancé, début octobre, une campagne de levée de fonds, #PlusJamaisSeules. Le confinement a été une deuxième étape forte de notre développement.

Du jour au lendemain, les associations ont dû se réinventer. Nous avons distribué des téléphones et des ordinateurs portables à celles qui faisaient de l’écoute dans des bureaux physiques. Certains centres d’hébergement étant complets, des entreprises partenaires nous ont prêté des bâtiments.

En six ans, des associations soutenues dès le début ont pris de l’ampleur comme En avant toutes  : deux bénévoles ont eu l’idée d’un chat pour les jeunes.

Désormais ouvert 24 heures sur 24, il a déjà été utilisé par des dizaines de milliers de personnes. Dans le Sud, des bénévoles ont monté un petit projet de déménagement féministe solidaire, les femmes qui quittent le domicile conjugal doivent pouvoir emporter l’armoire d’une grand-mère et les jouets des enfants. On les aide à essaimer dans toute la France. Les associations sont parvenues à faire des miracles avec peu, alors imaginez avec plus de moyens  !

Les conditions de travail des écoutantes sont édifiantes. Leur petit local régulièrement inondé, elles répondent, les pieds dans les eaux sales, aux victimes de viol et d’inceste en France.

Comment allez-vous utiliser les fonds récoltés par Marie Claire ?

Ils sont destinés à ces associations débordées comme le Collectif féministe contre le viol, qui gère le numéro vert national Viols Femmes Informations.

Les conditions de travail des écoutantes sont édifiantes. Leur petit local régulièrement inondé, elles répondent, les pieds dans les eaux sales, aux victimes de viol et d’inceste en France.

Leur subvention annuelle de 350  000 euros n’a pas été augmentée depuis cinq ans, alors que la rénovation du grand salon de l’Élysée en a coûté plus de 900  000.  

L’opération "85 NFT pour un monde meilleur" est rendue possible grâce au soutien de Sézane, marque engagée aux côtés des femmes depuis dix ans. Un grand merci à Morgane Sézalory. Ainsi qu’à tous les partenaires qui ont témoigné de leur générosité pour ce projet exceptionnel : Juan Arbelaez, Isabel Marant, Marine Serre, Clotilde Courau, Alain Ducasse, Mathias Kiss, Nicolas Ouchenir, Helena Christensen, Carolyn Murphy, Zadig & Voltaire, Dress X, Sinara Beguin, le Couvent de Pozzo, Wild & the Moon, Annoushka Jewellery, Anna October, Dior Beauté, Sisley, Marie Caroline Peponnet, La Bouche Rouge, L’Oréal Paris, Holidermie, Nuxe, David Lucas, Carita, Guerlain, Clarins, Caron, Lancôme, Astier de Villatte…

Cet article a été publié dans le magazine Marie Claire numéro 844, daté janvier 2023.

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