Le #MeToo cinéma se poursuit. Le 3 avril 2025, une plainte pour agression sexuelle a été déposée à l’encontre de Paul Schrader, scénariste de Taxi Driver, réalisateur d’American Gigolo, notamment, annonce le média américain Variety. La plaignante est son ancienne assistante. Elle l’accuse également de l’avoir licenciée après avoir refusé ses avances.

Un baiser forcé au Festival de Cannes

Selon le dossier de plainte déposé devant le tribunal de New York, que nous avons consulté, les faits se seraient déroulés en mai 2024 lors du Festival de Cannes, où le cinéaste de 78 ans présentait son film Oh Canada.

D’après les déclarations de la jeune femme de 26 ans dans sa plainte, le réalisateur l’aurait "enfermée" dans sa chambre d’hôtel, puis l’aurait "embrassée contre sa volonté". La plaignante serait finalement parvenue à se libérer et à quitter la pièce.

Toujours selon la plainte consultée, deux jours plus tard, le cinéaste l’aurait contactée en se disant "mourant". La jeune femme se serait alors rendue dans la chambre de l’homme, qui lui aurait ouvert "à moitié nu", vêtu seulement d’un peignoir "ouvert".

Trois ans de harcèlement

La plainte précise également que Paul Schrader aurait harcelé son ancienne assistante durant trois ans, entre 2021 et 2024. Selon le témoignage de la jeune femme, le septuagénaire n’aurait cessé de lui faire "des déclarations répétées d’amour et de désir de la toucher, (…) des questions sexuelles inappropriées, quasi-constantes et des commentaires obscènes et misogynes".

Certains messages ont été retranscrits dans le dossier de plainte, parmi lesquels figure celui-ci : "Parfois, j’ai l’impression (pas aujourd’hui) que vous avez peur que je vous touche… Je frémis à l’idée que vous ayez peur que je vous touche", ou encore : "Je sens que mon affection vous met mal à l’aise".

Ça tourne !

À la suite des faits qui auraient eu lieu lors du Festival de Cannes, la plaignante, qui souffre aujourd’hui de "cauchemars, d’une anxiété extrême et de traumatismes", a été licenciée en septembre 2024. Juste avant, le réalisateur lui aurait envoyé un e-mail dans lequel il aurait écrit, selon la plainte : "J’ai fait une grosse connerie (…) Si je suis devenu Harvey Weinstein dans ton esprit, alors bien sûr, tu n’as pas d’autre choix que de me mettre dans le rétroviseur."

Un accord financier proposé

Avant que la vingtenaire ne porte plainte, les deux parties (le réalisateur et son ancienne assistante) s’étaient mises d’accord, en février 2025, pour éviter un procès et convenir d’un accord financier.

L'homme de 78 ans serait revenu sur cet accord après des problèmes de santé qui lui auraient "ouvert les yeux". Bien que les détails de l’accord ne soient pas précisés dans la plainte, la jeune femme en demande l’application.

De leur côté, les avocats de Paul Schrader, présumé innocent, nient "absolument qu’il y ait eu une relation sexuelle de quelque nature que ce soit entre M. Schrader et son ancienne assistante". "Nous nions que M. Schrader ait jamais tenté d’avoir une relation sexuelle de quelque nature que ce soit avec elle", ajoutent-ils.