À moins d'un an des Jeux de Paris auxquelles elle défendra son titre de championne Olympique, Clarisse Agbégnénou confie ses habitudes de sportive de haut-niveau mais aussi de jeune maman. Rencontre. 

Marie Claire : à quelle heure vous levez-vous le matin ? 

Clarisse Agbégnénou : Entre 8 h 30 et 9 h 30, ma fille Athéna n'étant pas une lève-tôt.

Suivez-vous un régime alimentaire particulier ?

Lorsque j'allaitais, une nutritionniste m'a conseillée pour limiter les carences. J'ai pris des compléments alimentaires (vitamine D, magnésium, calcium).

L'homéopathie m'a aussi aidée à éviter les fractures de fatigue. Côté alimentation, je n'ai pas vraiment changé. Mon corps a besoin de tout, au bon moment : des protéines le matin, un peu de sucre l'après-midi. Transpirant beaucoup pendant les séances, je me prépare des boissons à base d'eau de mer salée, riche en minéraux.

Au jus de raisin et St-Yorre pour l'effort, aux pois chiches ou haricots rouges et lait végétal pour la récupération.

Le meilleur conseil que l'on vous ait donné ? 

C'est... de ne pas suivre les conseils ! Dans le sens, n'écoute pas quand on te dit que tu vas être très fatiguée et mal récupérer à cause de l'allaitement. Si tu te sens bien, ta fille aussi, que tu trouves ton équilibre, continue !

Quand avez-vous repris l'entraînement ? 

Le lendemain de l'accouchement, j'ai commencé les exercices de la méthode de Gasquet, des étirements et de la respiration hypopressive.

La deuxième semaine, j'ai fait du yoga tranquillement, sans trop pousser sur le périnée et les abdos, simplement pour retrouver mon ventre. La troisième, du vélo. La quatrième, du judo sans chute. Et j'ai repris la compétition après quatre mois.

Je suis beaucoup moins stressée depuis l'arrivée de ma fille.

Comment gérez-vous le stress de la compétition ? 

Je suis beaucoup moins stressée depuis l'arrivée de ma fille.

Mon corps répond bien, mon entourage me suit. Je me fais plaisir et je vois ce qui en découle.

Votre plus grand plaisir tout simple ? 

Passer du temps avec Athéna. Après un entraînement, il me tarde de rentrer à la maison pour jouer avec elle.

Aimez-vous votre prénom ?

Je l'adore, ma maman l'a bien choisi. On ne l'entend pas souvent.

À quoi carburez-vous ?

À l'adrénaline, nécessaire dans un sport de combat. Ma fille est aussi devenue un moteur. Je lui montre que tout est possible.

Votre péché mignon ?

Tous les chocolats, sauf le blanc.

Êtes-vous une bonne perdante ? 

Je peux être un peu énervée sur le moment, sans être mauvaise joueuse. Si la personne en face de moi a été plus forte, c'est à moi d'agir autrement la prochaine fois pour la battre.

Avez-vous une préparation mentale particulière avant une compétition ? 

J'ai besoin de faire une heure de yoga et de la méditation.

Et physique ?

Comme j'ai perdu en masse musculaire avec la grossesse et l'allaitement, j'ai repris un travail de musculation plus approfondi.

Vos rituels avant un combat ? 

En rentrant sur le tapis, j'aime avoir une respiration qui me booste. J'inspire amplement puis je souffle fort pour me motiver et me donner de l'énergie. Je saute pour chauffer mes plantes de pieds et je les frotte sur le tatami pour me donner de l'élan.

Êtes-vous supersticieuse ?

Parfois je n'ai pas le temps d'y penser, d'autres fois oui.

Quelles sont les qualités d'une bonne judokate ?

La persévérance, le courage, la modestie et le collectif.

Votre meilleur souvenir ?

 Tokyo ! J'y ai ressenti un apaisement physique incroyable. Le report de ces Jeux olympiques avait été tellement dur, j'ai tout donné pour gagner.

Quand c'est arrivé, j'ai eu l'impression qu'un poids très lourd tombait de mes épaules.

Dans votre sac de sport, on trouve...

Un deuxième sac à langer avec une petite gourde d'eau, une compote, des couches, des cotons, un jeu...

Votre dernière recherche Google ? 

Une brosse à dents pour bébé.

Article publié dans le magazine Marie Claire Respirations, automne-hiver 2023/2024