C'est un geste simple, peu invasif : le lavage de nez à l'eau salée ou au sérum physiologique est un réflexe santé, qui permet de prévenir les infections ORL.

Essentielle pour réduire l’encombrement nasal, que ce soit pour une affection chronique (sinusite, rhinite) ou d'une infection virale (rhinopharyngite, etc), la douche nasale permet d'accélérer le processus de guérison pour retrouver une respiration fluide. 

Outre la gêne respiratoire, l’obstruction nasale peut aussi avoir des conséquences sur la qualité du sommeil (ronflements, apnées du sommeil…), donner une sensation de lourdeur dans la tête, voire entraîner une otite.

Un lavage du nez à l’eau salée est donc préconisé pour nettoyer les muqueuses et retirer les sérosités (liquide organique physiologique, ndlr). "L’action du sel fait dégonfler les muqueuses et aide à dégager l’eau qu’elles contiennent afin de réduire l’inflammation", explique le Dr Nils Morel, médecin oto-rhino-laryngologiste (ORL) et Président du Syndicat National des Médecins spécialisés en ORL et chirurgie Cervico-Faciale (SNORL).

Réduire la congestion nasale grâce au lavage de nez

Les causes d’une congestion nasale sont principalement pathologiques. Ainsi, que ce soit lors d'un rhume ou d'un autre virus respiratoire, l'irritation du conduit nasal provoque une sensation de nez bouché désagréable. Elle est due à des vaisseaux sanguins qui se dilatent, ce qui engendre un gonflement des muqueuses. Résultat ? Les "tuyaux d'évacuation" se rétrécissent et le mucus ne peut plus s'écouler correctement. 

Dans ce cas, il est recommandé de faire un lavage pressurisé à l’eau salée (flacons en vente en pharmacie), une à deux fois par jour et/ou de compléter par un grand lavage avec une douche nasale (avec une poire ou un Rhino horn®), "mais cela varie d’un individu à l’autre et de la gêne qu’il/elle ressent", nuance le Dr Morel. 

"L’efficacité du lavage est assez dépendante de son volume", précise le professionnel de santé.

Le lavage de nez pour lutter contre les allergies respiratoires

Outre les rhumes, le lavage de nez est aussi préconisé quand on souffre d'allergies respiratoires : il est en effet le meilleur allié contre les particules aéroportées, irritantes et allergisantes. Effectuée régulièrement, la douche nasale va permettre de diminuer la concentration de pollen et les poussières dans le nez.

Pour rappel, en France, 25% de la population française souffre d’allergie au pollen selon l’Inserm. 

Même en dehors des périodes de crises allergiques, il peut être tentant d’effectuer un lavage des cavités nasales au réveil. "On peut avoir une sensation de congestion au niveau du nez le matin, après avoir été allongé toute la nuit, car les muqueuses remontent vers le haut du corps", poursuit l'expert. "Mais il n’est pourtant pas nécessaire de se laver le nez, puisque la gravité fera bien son travail". Autrement dit, passé la première heure après le réveil, le nez devrait se déboucher tout seul. 

Le Dr Nils Morel tient par ailleurs à préciser que les lavages quotidiens ne sont pas nécessaires s’il n’y a pas de congestion nasale.

Douche nasale : quels accessoires utiliser ?

En ce qui concerne les lavages du nez, il y a plusieurs écoles. Si certains sont adeptes des pulvérisateurs d'eau de mer, d’autres leur préfèrent les accessoires de douches nasales. 

D'un côté, les pulvérisateurs permettent d'utiliser des sérums plus ou moins concentrés en sel. On parle alors de sérums hypotoniques, isotoniques ou encore hypertoniques. Ainsi, le sérum hypotonique est moins dosé en sel que le corps ; le sérum isotonique a une composition égale et le sérum hypertonique est davantage dosé.

À noter que plus il y aura de sel dans la solution liquide, plus l’action va être efficace, mais cela dépend tout de même du niveau d’encombrement du nez. "En cas de rhinite allergique aigue, par exemple, on aura tendance à conseiller une solution hypertonique. Mais pour des lavements quotidiens, elle peut être un peu irritante", tempère l’ORL.

La douche nasale, contrairement à son homologue pressurisée, profite de la gravité. Traditionnellement, on retrouve cette pratique, (appelée "Jala Neti" en sanscrit) dans les six actions de nettoyage interne de la tradition ayurvédique.

Le lavage de nez s’effectue alors à l’aide d’une "petite théière" dont la forme varie selon les marques : en forme de corne, embout amovible ou non, rigide ou souple, en plastique ou en verre, les possibilités sont multiples. Selon la notice, il suffit de mélanger du sel marin avec une quantité d'eau prédéfinie (comptez 9g de sel pour 1 litre d’eau) et de faire couler cette solution saline par une narine, en penchant la tête et l’eau ressortira de l’autre côté, entraînant sur son passage ce qui est à l’origine de l’encombrement. 

On peut également utiliser du sérum physiologique vendu en pharmacie en bidon. C'est d'ailleurs ce qui est préconisé pour les lavages de nez des enfants, que l'on effectue avec des grosses seringues aux embouts ronds.  

Lavage de nez : y a-t-il des risques pour la santé ?

Si le lavage de nez est aussi plébiscité par les ORL et professionnels de santé, c'est qu'il est accessible et permet de prévenir le risque de sur-infection. 

En outre, effectuée selon les recommandations, la douche nasale ne présente pas de danger. Attention à bien utiliser de l'eau salée (et propre), à bien nettoyer l'embout du pulvérisateur ou l'objet entre chaque utilisation.

De plus, lors d’un lavage du nez, "les cavités ne doivent toutefois pas subir trop de pression, car l’eau pourrait s’échapper par les oreilles et cela favorise les otites, notamment chez les enfants", rappelle le médecin.

Attention également à ne pas vous moucher trop fort directement après un lavage nasal, le liquide non évacué pourrait, là aussi, remonter dans le conduit auditif.