Une peine plus lourde qu'en première instance. Ce lundi 27 janvier 2025, la cour d'appel de Paris a reconnu Jean-Marc Morandini coupable de harcèlement sexuel contre un jeune comédien, le condamné à 18 mois d'emprisonnement avec sursis, indique l'Agence France-Presse (AFP), soit, à douze mois de plus que la peine initiale.
 
L'animateur de 59 ans était absent à l'audience.
 

Une peine de prison avec sursis et une amende plus lourdes

 
Le 29 août 2023, le tribunal correctionnel de Paris le condamnait à six mois de prison avec sursis, comme avait requis le parquet deux mois auparavant, ainsi qu'à une obligation de soins psychologiques et à trois ans d’inéligibilité. 

Son avocate, Me Florence Rault, avait rapidement fait savoir que son client ferait appel de cette condamnation. Avec une consœur, qui défend également l'animateur de CNews, elles avaient demandé sa relaxe lors du procès.

Ce nouveau jugement - de janvier 2025 - condamne également Jean-Marc Morandini à 50 000 euros d’amende pour "travail dissimulé", dans le cadre de cette même série web-série. Comme le révélait Les Inrocks en 2016, cinq acteurs avaient poursuivi sa société de production pour avoir tourné plusieurs épisodes sans être rémunérés ni déclarés auprès des organismes sociaux. Ils avaient finalement reçu leur paie après l'enquête du magazine qui dévoilait l’affaire.

Jean-Marc Morandini a aussi été condamné à indemniser Gabriel P., la victime de harcèlement, "notamment pour préjudice d'image", et celles de travail dissimulé. "Nous sommes satisfaits de cette condamnation qui confirme la qualité de victime pour notre client", réagit auprès de l'AFP, Me Besma Maghrebi, avocate d'un plaignant.

Comme au premier verdict, une obligation de suivre des soins psychologiques a également été prononcée. 

 

Harcèlement sexuel et travail dissimulé

Comme lors de l'audience du verdict en août 2023, à laquelle il était également absent, le présentateur était jugé pour "harcèlement sexuel" envers un jeune comédien, seul plaignant - sur cinq - pour lequel le chef de harcèlement sexuel a été retenu contre le prévenu.  

Ça tourne !

Sous le pseudonyme de Catherine Leclerc, qu’il présentait comme une directrice de casting, Jean-Marc Morandini demandait par mail et avec insistance à ces cinq jeunes comédiens d’envoyer des photos et des vidéos d’eux nus, le pubis rasé, en train de se masturber, et parfois, d’éjaculer.

Il leur promettait, en échange de ces documents à caractères sexuels, une participation au tournage de la web-série Les Faucons, qu'il produisait avec sa société Ne zappez pas ! Production. Caché derrière son écran et cette fausse identité, il avait également demandé à l'un d'eux s'il se sentait prêt à lui faire une fellation. "Vous sentez-vous de faire une fellation à JM (Jean-Marc Morandini) ? Il n'est pas n'importe qui", aurait-il formulé par courriel.

"Corruptions de mineurs" : une autre décision attendue

Dans ses réquisitions lors du premier procès, la procureure avait alors dénoncé "le goût de la manipulation" de Jean-Marc Morandini, ainsi que sa "personnalité narcissique et rigide", qui "rend difficile une remise en question de lui-même". Elle a également souligné les "pressions graves" subies par les jeunes acteurs et pointé des "sollicitations explicites et réitérées" de la part du prévenu.

Pour rappel, en décembre 2022, Jean-Marc Morandini avait été condamné à une peine d'un an de prison avec sursis assortie d'une obligation de soin de deux ans et son inscription au fichier des auteurs d'infractions sexuelles ou violentes (Fijais) pour des faits de "corruption de mineurs" commis sur trois adolescents entre 2009 et 2016, lors d'échanges électroniques à caractère sexuel et d'un casting à son domicile. Là aussi, il a fait appel de cette condamnation. Cet autre procès en appel s'est tenu en novembre 2024 et la décision a cette fois été mise en délibéré au 7 mars prochain.