Lors du procès dit "des viols de Mazan", Caroline Darian affirmait déjà être, elle aussi, une victime de son père, Dominique Pelicot. Quelques mois après le verdict, la femme de 46 ans a déposé plainte contre ce dernier, le 5 mars 2025, au tribunal judiciaire de Versailles (Yvelines), via sa nouvelle avocate, Me Florence Rault, pour "viol et tentative de viol, agressions sexuelles et administration de substance de nature à altérer le discernement pour commettre des viols".
La fille de Gisèle Pelicot estime avoir été victime d'abus sexuels alors qu'elle était sous sédation "sur une période potentiellement de dix ans", de 2010 à 2020, relaie BFMTV.
Ce jeudi 13 mars 2025, la fondatrice de l'association #M'endorsPas : Stop à la soumission chimique a une nouvelle fois pris la parole sur le plateau de BFMTV.
"Fière" de ce que sa mère a fait durant le procès
"Par respect pour ma mère, j'ai attendu de déposer cette plainte", a commencé Caroline Darian, sur BFMTV. "Je suis fière de ce que ma mère a fait durant ces quatre mois de procès", a-t-elle ajouté. Invitée sur le plateau de la chaîne d’information en continu, elle est revenue sur le procès de sa mère qui a bouleversé non seulement la société française, mais le monde entier.
Pour rappel, Dominique Pelicot a été condamné en décembre 2024 à 20 ans de prison pour avoir drogué, violé et orchestré les viols de sa femme, Gisèle Pelicot, durant une dizaine d'années.
Si elle explique n’avoir aujourd’hui que "très peu" de contact avec sa mère, Caroline Darian précise que toutes deux "essayent de se reconstruire (…) différemment". Interrogée au sujet de sa plainte et des accusations qu’elle porte à l’encontre de son père, la femme de 46 ans confie :" La question de l'inceste est difficilement audible pour ma maman [Gisèle Pelicot, ndlr]. Elle a traversé tellement de choses qu'encore aujourd'hui, pour elle, c'est inenvisageable."
Des photographies de Caroline Darian découverte pendant l'instruction
Caroline Darian a ensuite expliqué n'avoir aucun doute sur le fait qu'elle soit "une victime invisible". Elle estime aujourd'hui que "la justice" lui "doit quelque chose".
Parmi les documents retrouvés lors de l'instruction et de la saisie du matériel informatique du septuagénaire, les enquêteurs ont découvert deux photographies d’elle, "complètement amorphe, à moitié dénudée, dans des postures plus que suggestives, similaires à celles dans lesquelles se trouvait [sa] mère dans un tas d'autres clichés", décrivait la concernée à Marie Claire en décembre 2023.
Si l’homme a été condamné pour la diffusion de ces images, pour la plaignante, justice n’a pas été faite. Elle estime, ce 13 mars sur BFMTV, que ces photos "éloquentes (…) montrent une vraie mise en scène qui est peu ou prou celle dans laquelle a été prise en photo ma mère".
Certaine qu’"il s’est passé quelque chose avant et après ces photos", Caroline Darian explique avoir besoin "encore aujourd'hui, après ce procès, d'obtenir des réponses parce qu'il s'est passé des choses durant ces dizaines d'années".
Une plainte qu’elle espère "prise au sérieux"
Bien qu’une plainte ait été déposée, la quadragénaire ne cache pas son inquiétude : "J'espère que cette plainte sera prise au sérieux." Car durant son procès, Dominique Pelicot a toujours nié avoir agressé sexuellement sa fille.
La plaignante "n’y croit pas", ajoute-t-elle sur BFMTV, et poursuit : "tant que Dominique n'est pas mis au pied du mur avec une vérité tangible, il ne parle pas".
Avec cette plainte, l'auteure du livre-choc Et j'ai cessé de t'appeler papa (éd. JC Lattès, 2022) souhaite que ce dernier soit encore interrogé sur les violences sexuelles et la soumission chimique dont elle est certaine d'avoir été victime.