Elle a vécu un calvaire. Amandine, 13 ans, décédait décédait 6 août 2020 au domicile familial de Montblanc, dans l’Hérault, près de Béziers, à la suite des sévices et de la privation de nourriture que lui imposaient sa mère et le compagnon de cette dernière.

La mère et le beau-père reconnus coupables

Leur procès s’est ouvert lundi 20 janvier 2025. Sandrine Pissarra comparaissait pour "tortures ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner", tandis que Jean-Michel Cros répondais, lui, de "privation de soins ou d’aliments", relaie Le Parisien, présent aux audiences.

Ce vendredi 24 janvier 2025, la cour d'Assises de Montpellier les a reconnus tous deux coupables. La mère d'Amandine est ainsi condamnée à une peine de réclusion criminelle à perpétuité assortie d'une période de 20 années de sûreté, et son compagnon, lui, écope de 20 ans de prison, comme le rapporte BFMTV

L'angoisse d'Amandine à l'annonce du confinement

Au moment de sa mort, la collégienne ne pesait plus que 28 kilos pour 1 mètres 55. Pendant plus de six ans, elle a été victime d’actes de torture et de ce que le président de la cour d’assises de Montpellier a qualifié, le 21 janvier, de "totalitarisme familial", cite l’Agence France-Presse (AFP).

Durant le procès, des témoignages importants sur le calvaire vécu par l’adolescente ont été exposés. Parmi eux, celui de Lola, une surveillante de l'internat de Sigean (Aude) où Amandine était scolarisée. 

À la barre, cette ancienne employée de 28 ans se souvient de la réaction de la jeune fille à l’annonce du confinement, le 16 mars 2020. "Le soir où le président a annoncé que le collège allait fermer, les garçons ont sauté de joie, c’était les vacances. Amandine, elle, s’est effondrée au sol. Elle m’a dit : 'Lola, je vais mourir. Combien de temps ça va durer ? Je ne vais pas tenir'", se remémore la témoin, citée par Le Parisien.

Ça tourne !

Elle ajoute que la collégienne répétait cette phrase en boucle, tout en pleurant et en ayant des crises d’angoisse qui l’empêchaient de respirer.

Des signalements avaient été faits

Durant cette prise de parole au procès, la surveillante explique aussi que l’établissement scolaire "savait que c’était conflictuel avec la maman" et qu’Amandine "était frappée", mais ne soupçonnait pas les "problèmes de sous-alimentation". Plusieurs signalements avaient d’ailleurs été faits à l’infirmerie, précise Lola : "Elle avait des marques. On a fait trois signalements, mais je ne connais pas les suites."

La sœur et le frère d’Amandine ont également témoigné, informe l’AFP. Pour Cassandre, qui a, elle aussi, subi des actes de maltraitance de la part de leur mère, "personne ne pouvait [les] sauver. [Ils] ne pouvaient qu’attendre [leurs] 18 ans pour prendre [leur] envol et espérer que ceux qui restent survivent." Jérémy, lui, énumère les sévices dont il était victime : menaces de mort, étranglements, privations de nourriture.

"Totalitarisme familial"

La mère de famille, qui niait les faits depuis quatre ans, a finalement reconnu être coupable des chefs d’accusation retenus contre elle, mardi 21 janvier 2025. "Madame, reconnaissez-vous les violences commises sur Amandine entre 2014 et le 17 mars 2020 ?", a demandé le magistrat, et Sandrine Pissarra a répondu "Oui".

Le même jour, son compagnon, Jean-Michel Cros, a lui aussi déclaré avoir "une culpabilité énorme" dans la mort d’Amandine, comme le rapporte France Info.