Le corps des femmes continuera-t-il éternellement d’être disséqué, jugé, scruté sur les réseaux sociaux ? À en croire la dernière salve de commentaires haineux visant Joyce Jonathan, la réponse semble tristement évidente.
Habituée à partager des instants de vie avec sa communauté, la chanteuse française a récemment posté une photo d’elle en bikini, prise lors d’un séjour au bord de la mer, accompagnée d’une légende anodine : "Les vacances avant les vacances." Une publication banale, en apparence, mais qui a très vite déchaîné une vague de bodyshaming.
Des attaques sur son poids
Sous son post Instagram, les messages se sont multipliés : "Reprends du poids, ce n’est plus joli", "Planche à repasser", "Il faut manger ma belle", "Toujours anorexique ?". Autant de remarques violentes et déplacées que l’artiste a choisi de ne pas laisser passer. En réponse, elle a réagi avec ironie : "Merci merci pour tous les compliments, ça me touche beaucoup ! J’en attendais pas tant. Belle ou moche, je suis comme je suis. Mais d’être la cible de la méchanceté et du mal-être de certains, c’est trop violent pour un petit hibou comme moi !"
Profondément atteinte par cette vague de haine gratuite, Joyce Jonathan a pris la parole en story, rappelant une vérité souvent oubliée à l’ère numérique : "Il y a des personnes qui ne se rendent pas compte qu’on s’adresse directement à quelqu’un sur Instagram. Ce n’est pas un téléphone ou un ordinateur, c’est quelqu’un qui est derrière."
La chanteuse a tout de même confié se sentir bien dans son corps : "Je fais du sport, je mange équilibré, c’est une discipline. C’est comme ça que je me sens bien, n’en déplaise à certains. Faites attention à vos mots. Ce sont des mots qui traduisent votre haine, et qui peuvent blesser profondément."
Dans un contexte particulièrement symbolique — celui de la Journée mondiale des troubles du comportement alimentaire — Joyce Jonathan a tenu à rappeler qu’elle n’est pas étrangère à ce combat. Touchée par l’anorexie dans le passé, elle avait livré un témoignage bouleversant dans un livre paru le 26 janvier 2024, intitulé Si je mange, je vais en enfer. Elle y revenait sur les années où son rapport au corps et à l’alimentation était devenu destructeur.
"J’en viens à me justifier… J’aime être mince avec le métier que je fais, qui demande beaucoup d’énergie sur scène, dans les voyages. Depuis que je suis maman, j’ai le même poids, et je me sens bien. Vous m’avez connue plus ronde, donc avec plus de formes. Et alors ?", a-t-elle déclaré. Avant de conclure, amère : "J’ai l’impression de revivre la même chose qu’il y a dix ans."