Pourquoi avoir choisi le cursus de médecin généraliste plutôt qu'une spécialisation ? Quand je me suis inscrite en médecine, je voulais faire chirurgie ou pédiatrie. À travers les stages, j'ai découvert que je me lassais assez vite, et que la médecine générale était beaucoup plus diversifiée que je ne le pensais.

Le généraliste ne passe pas ses journées à soigner des rhumes et délivrer des certificats médicaux. Il a une variété de patients, de pathologies, et la possibilité d'exercer en libéral, à l'hôpital, en médecine scolaire. Je souhaite aussi développer le volet prévention et la prise en charge autour de la nutrition et de l'activité physique, par exemple en mettant en place des campagnes destinées aux lycéens. Je suis persuadée que, pour être en bonne santé, il faut avoir de bonnes habitudes. Je veux aider les gens à le rester le plus longtemps possible.

Ce qu'il y a de plus gratifiant dans votre quotidien de médecin ? La relation de confiance qui se tisse lors d'une consultation. Quand les patients reviennent et me disent merci, je me sens utile. Et ce qui l'est moins… Si le patient n'a pas envie d'appliquer mes conseils et que nous n'arrivons pas à communiquer. Nous sommes aussi limités par un système économique et social frustrant, car nous ne pouvons pas soigner tout le monde. Je suis actuellement en stage à Saint-Denis, et j'ai une population assez précaire, parfois sans Sécurité sociale, que je dépanne quand même avec des pansements ou quelques médicaments.

À une période où le secteur connaît une perte d'attractivité, pensez-vous que votre médiatisation de la profession de médecin généraliste, notamment avec votre blog l-effervessence.com* et votre livre Tout savoir sur les études de médecine**, aide à créer des vocations ?

Initialement, j'ai voulu partager mon quotidien d'étudiante et montrer l'envers du décor, le positif comme le négatif. Pour que les jeunes puissent se projeter dans ce choix de filière, réellement long et difficile. Puis, j'ai eu envie de montrer que la médecine générale n'est pas réservée à celles et ceux qui ont raté leur cursus mais est aussi une vocation.

Selon vous, comment ces filières pourraient-elles être revalorisées ? La mienne nous permet de gagner correctement notre vie, mais beaucoup moins bien que certaines spécialités chirurgicales ou que si l'on exerce en libéral ou en clinique. Se pose aussi la question des dix ans d'études sans salaire. Ceux qui n'ont pas de soutien familial doivent vivre de petits boulots ou faire des prêts, et c'est dur. Enfin, tout le monde sait que l'hôpital est en souffrance depuis de nombreuses années et que les conditions de travail des soignants se sont beaucoup dégradées. Est-ce que cela donne envie aux étudiants de tout sacrifier ?

Avez-vous le temps de faire du sport ? J'en ai car je m'en octroie ! En début de semaine, je bloque dans mon planning des petits créneaux pour faire trente minutes de fitness à la maison ou pour aller me vider la tête en courant une heure. Ce n'est malheureusement pas suffisant. Je suis un peu frustrée à Paris car j'aime les sports en extérieur, le kitesurf, le wakeboard, le snowboard.

Êtes-vous accro aux compléments alimentaires ? Les études ne prouvent pas forcément leurs bénéfices, sauf lors de carences avérées. Si l'alimentation est équilibrée et variée, adaptée aux saisons, cela n'arrive pas. La seule que l'on puisse avoir aujourd'hui dans les villes, c'est celle en vitamine D. Après, s'il n'y a pas de contre-indications, de risque de surdosage, que la composition est sans additifs et saine, avec des vitamines et des minéraux connus, et que les gens en ressentent des bienfaits… Moi, au bout d'une semaine, je les oublie et j'arrête.

Êtes-vous sujette au blues saisonnier ? Oui, et je le remarque davantage. Je suis surtout sensible au manque d'air pur, de campagne, et en hiver, de soleil. J'essaie au maximum de sortir de la ville. Je retourne voir ma famille en Bourgogne. Mon compagnon habitant en Nouvelle-Calédonie, je m'offre de temps en temps des breaks ensoleillés. Là-bas, je suis une personne différente : plus positive, plus légère. Je suis certaine que c'est lié à la météo, la lumière, la chaleur, les embruns. Je suis une vraie fille de la nature. Mon conseil en hiver ? Prenez la lumière du matin. Au bureau, faites vos pauses dehors pour stimuler les hormones et donner un coup de fouet au moral.

Vos autres astuces pour traverser l'hiver en pleine forme ? La luminothérapie, donc, pour s'apaiser, avec des bains de soleil naturels ou des lampes. Dans l'assiette, faites le plein de vitamines, avec des fruits et légumes de saison, et privilégiez une alimentation légère pour vous sentir bien dans votre corps. C'est aussi le moment de s'accorder du temps (par exemple en prenant une pause déjeuner plus longue) et des loisirs, ce que l'on fait naturellement en été mais moins en cette saison.

Le stress est devenu le grand mal du XXème siècle. Comment le gérez-vous ? De mieux en mieux, sachant que je suis sujette aux crises d'angoisse. Je l'assume car c'est aussi une thérapie d'en parler pour pouvoir comprendre et se sentir moins seule (cela touche de nombreuses personnes !). Le stress n'est pas une mauvaise chose. Il le devient quand il se transforme en anxiété, plus invalidante.

Ma façon de le gérer : j'ai appris à me connaître et à identifier les signaux qu'il envoie – problèmes digestifs, palpitations, insomnies, réveils nocturnes, mal-être, perte d'appétit. En l'acceptant et en le comprenant, on se dit déjà que l'on n'est pas malade (un stress en moins !) mais que l'on doit s'écouter et souffler. Je me suis mise à l'équitation, un rêve d'enfance qui me permet de me poser et de me déconnecter. Contrairement à certaines pratiques sportives fatigantes, qui demandent de la motivation et peuvent devenir source de pression, ce loisir me procure beaucoup d'apaisement.

Le geste beauté qui vous ressemble le plus ? Un geste de fraîcheur et de bien-être. Je suis fan des eaux florales, de rose, de bleuet, de raisin. Je les utilise après la douche pour enlever le calcaire sur la peau et finir de l'assainir.

Quels sont vos rituels de beauté green ? J'essaie de choisir des soins bios ou avec des formulations d'origine végétale, avec peu d'ingrédients. J'adore aussi les huiles, celle de lavandin de Garnier, ou l'huile de jojoba que j'utilise le soir en masque.

Et vos gestes écolos en général ? En tant qu'influenceuse, je souhaite ne plus recevoir autant de produits. Je collabore encore avec des marques, mais je sélectionne ce que je teste, pour ne plus être envahie. Cette forme de surconsommation me gênait même si je partageais en donnant beaucoup. J'achète aussi plus de seconde main, et je mets régulièrement en vente des pièces de mon dressing pour des associations. Et au quotidien, j'ai toujours ma gourde avec moi.

Ce qui vous a séduite dans votre collaboration avec Garnier ? J'apprécie la démarche de vouloir tout transformer, packagings, usines (à travers la neutralité carbone), composition des gammes, pour le visage mais aussi les cheveux avec Herbalia. Je préfère encourager une grande enseigne à changer sa façon de faire car elle a plus d'impact qu'un petit label, super, mais moins visible. J'aime aussi l'engagement de la marque avec la fondation GoodPlanet sur des projets de transition écologique et d'éducation. Enfin, les produits sont accessibles et très bons !

Vous êtes également ambassadrice de Tampax. Pourquoi ce choix à une époque où le tampon n'est plus systématiquement la protection hygiénique préférée des femmes ? Je suis ravie qu'il existe aujourd'hui beaucoup de protections d'hygiène féminine mais je suis gênée par la diabolisation des tampons. Dire qu'ils sont nocifs pour la santé, cause de chocs toxiques mortels, est un raccourci qui est faux. Nous avons développé des contenus pédagogiques pour déculpabiliser les femmes et leur expliquer qu'elles pouvaient mettre un tampon en toute sécurité tant qu'elles l'utilisaient bien (en suivant une bonne hygiène, en choisissant celui adapté à leur flux, en sachant combien de temps le garder, etc.).

La culotte menstruelle est top la nuit et à la maison mais dans ma vie ultra-active, je ne pourrais pas toujours la porter. Soyons réalistes : heureusement que le tampon existe ! J'ai demandé son avis à ma mère et elle m'a rappelé que, quand les tout premiers sont sortis, c'était une révolution pour les femmes.

Vous interagissez beaucoup avec vos 926 000 followers sur Instagram. Comment réussissez-vous à faire la part des choses entre vie publique et vie privée ? Mon travail et ma vie personnelle, familiale et amoureuse restent mes priorités. Et si j'ai le temps, je partage des petites choses sur les réseaux. J'ai aussi une équipe qui m'aide beaucoup. Aujourd'hui, je donne plus d'importance au moment présent, à la vie. Je n'ai plus envie d'être toujours connectée et de tout échanger. Je me suis également libérée de cette pression de ne vouloir montrer que le beau et le parfait. Je poste des choses plus spontanées, qui parlent de mes coups de moins bien. C'est libérateur.

Votre bulle de respiration ? Je m'allonge dans le silence ou avec une musique très douce et je fais de petits étirements pour soulager mes cervicales, toujours assez contractées. Je me pose dans ma bulle, c'est une forme de méditation qui me permet de souffler et de déconnecter. Je parle à des proches qui me remettent les pieds sur terre. Quand mon rythme de vie devient pesant, ils me rappellent que je dois apprendre à ralentir et dire non à certaines choses.

Je me réserve un massage dans un spa. C'est un vrai – mais rare ! – moment de détente et de bien-être.

Je mets du plaisir dans ma vie, en faisant des choses qui sont bonnes pour le moral. Se coucher tôt après avoir bu une infusion sans craindre de louper quelque chose dehors, manger une part de gâteau au chocolat car on en a vraiment envie, sont autant de façon de gérer le stress. Je pense qu'il est essentiel de déculpabiliser et de sortir des extrêmes, du sport intensif, de l'alimentation toujours parfaite.

Vos astuces pour être bien dans son assiette ? Le matin, le jus de citron aide à la digestion. Par manque de temps, je dois parfois sauter des repas et je constate qu'après je me sens bien. Je comprends que l'on fasse du jeûne intermittent, de temps en temps, si on en ressent les bienfaits.

Mes aliments santé : les oléagineux pour les petites fringales et le petit déjeuner. Pour le petit déjeuner, je me prépare un bol avec flocons d'avoine, noix, amandes, morceaux de fruits. Je prône l'alimentation équilibrée, variée, avec des aliments de saison et colorés.

Rien d'exceptionnel mais du bon sens ! Je mange léger le soir, quand le métabolisme est un peu au ralenti et qu'on a normalement assez de calories, surtout si on a déjà bien mangé le matin et le midi. Cela me permet aussi de mieux dormir.

Mes péchés mignons : la charcuterie, mais en quantité limitée, trop salée et trop riche en mauvais acides gras, elle est réellement néfaste pour la santé. Le chocolat au lait, que j'ai arrêté car il me donnait des boutons.

* l-effervessence.com
** Tout savoir sur les études de médecine, Éd. Eyrolles. Co-écrit avec Aviscène, en collaboration avec Nicolas Evrard.

Stylisme : Agathe Gire.