À 67 ans, Inès de La Fressange est devenue l'ambassadrice du soin Eight Hour Cream d'Elizabeth Arden. À la tête de sa marque, la Parisienne nous partage ses fondamentaux beauté. 

Marie Claireà quelle heure vous levez-vous ?

Inès de La Fressange : J'ai appris à me réveiller doucement, seule, à 7 h 30. Pendant des années, le réveil sonnait et je m'agitais. Maintenant, j'essaie d'avoir des matinées calmes. Je réponds à mes mails, mais j'arrose aussi mes avocatiers. Je bois un thé. Plus tard, je prépare un œuf à la coque, mange quelques amandes.

Sortez-vous parfois sans maquillage ?

Jamais. Il ne s'agit pas d'être pomponnée en permanence, mais je me sens mieux ainsi. Je porte un fond de teint peu couvrant, Sublimage Le Teint de Chanel, dimanches inclus. J'aime autant le flacon que le produit.

Quels gestes pour votre peau ?

Une crème de jour et, l'été, une protection solaire 50 que je réapplique très régulièrement pour ne pas prendre le soleil sur le visage. Et je me démaquille à n'importe quelle heure, même dans un avion.

Ce que vos cheveux disent de vous ?

Très fins, ni raides ni bouclés, ils ont une personnalité un peu idiote, sans convictions. Lorsqu'ils sont plus longs, je fais facilement "dame patronnesse". Et c'est une demi-heure d'entretien chaque matin. Là, ils me donnent une allure plus contemporaine et jeune.

Un jour, il faut choisir ce qui nous va plutôt que suivre la mode à tout prix.

Avez-vous un régime alimentaire particulier ?

Je mange de la choucroute, de la potée savoyarde, de la tête de veau sauce gribiche suivie d'un mont-blanc. Mais jamais sans faim. Ni par gourmandise ou angoisse. Avec le temps, on ressent aussi plus ce dont le corps a besoin. À la maison, j'ai aussi de bonnes choses, des amandes pelées, des dattes.

Prenez-vous des compléments alimentaires ? 

Non, je me dis que si on se nourrit d'une façon saine, ce n'est pas nécessaire. Peut-être juste de la vitamine D à partir d'un certain âge.

Faites-vous du sport ?

Je vais me mettre au yoga, car je commence à avoir un peu mal à une épaule. Je n'irai pas jusqu'au cardio en salle, trop rasant ! Je marche. Je fais du vélo – à moteur. J'ai essayé la boxe, très bien car on ne s'ennuie pas.

Vos rituels anti-stress ?

Je tente de contrôler le stress dès que je le sens monter. Quand je gamberge le matin, je me reprends en me disant : "Tu es en bonne santé, tu te calmes." Si je commence à me plaindre ou à râler au bureau, je me dis que je mets une mauvaise ambiance. Je le formule à haute voix : en parler le réduit.

Quelles sont les odeurs de votre enfance ? 

J'ai été élevée à la campagne, donc l'écorce, l'herbe coupée, le feu de bois, la mousse, la moisissure, la vieille maison. Le parfum de ma grand-mère qui m'avait emmenée chez Diptyque, sa laque Elnett, ses gants en cuir.

Portez-vous un parfum tous les jours ?

Mitsouko, de Guerlain, depuis une bonne trentaine d'années. Raffiné et pas agressif, c'est un pull bleu marine. J'ai du mal avec les parfums récents.

La femme qui vous inspire ?

Céline Greco*, enfant maltraitée, pianiste et grande professeure à l'hôpital Necker, une femme épatante. Pas une star, mais une héroïne des temps modernes. La chirurgienne cardiaque Francine Leca, récemment disparue. Lou Doillon, dont j'adore le look. Elle a quelque chose de Birkin qui, pour moi, était culte.

Votre mantra préféré ? 

"Vieillir est un processus extraordinaire par lequel vous devenez la personne que vous auriez toujours dû être", de David Bowie.

(*) Autrice de La Démesure. Soumise à la violence d'un père (sous le pseudonyme de Céline Raphaël), éd. Max Milo.

Interview publiée dans le magazine Marie Claire 873