Le gluten est une masse de protéines contenue dans certaines céréales, principalement le blé, mais aussi le seigle, l’épeautre, l’orge, certaines avoines et tous leurs dérivés (chapelure, couscous, pizzas, bière…).
Et comme les industriels raffolent de cet ingrédient à bas coût qui confère du moelleux à leurs produits, ils en saupoudrent un peu partout : jambons, épices, glaces, moutarde… La liste est si longue que suivre un régime "noglu" relève ainsi davantage du casse-tête que de la coquetterie.
Nombre d’intolérants au gluten souhaiteraient pouvoir échapper à cette contrainte. Peuvent-ils espérer faire un jour marche arrière ou sont-ils forcés d’évincer définitivement le gluten de leur assiette ?
Des "noglu" très différents
Les personnes qui ne supportent pas le gluten n’affichent pas toutes le même profil.
Ainsi, 45% sont ultra-sensibles à ces protéines d’après le Baromètre Because Gus. Elles les digèrent mal (spasmes, ballonnements, diarrhée…) et peuvent pâtir de douleurs articulaires, de désordres cutanés et d’une grande fatigue en cas d’écarts alimentaires répétés.
13% sont atteintes d’une maladie cœliaque, une affection auto-immune sévère. Chez ces intolérants, "l’ingestion de gluten déclenche la production d’anticorps (des IG A décelables dans le sang) qui induisent une inflammation et une dégradation progressive de la paroi de l’intestin", explique Nathalie Négro, responsable du centre nutritionnel des Thermes de Brides-les-Bains.
19% des "noglu" souffrent quant à eux d’une autre maladie (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…) dont les symptômes sont améliorés en l’absence de gluten. Et les autres ? Ils s’avèrent plutôt allergiques au blé, et non au gluten proprement dit.
Leur système immunitaire réagit anormalement en présence de protéines de blé, mais de manière différente que chez les cœliaques. Ils produisent des anticorps IG E susceptibles de générer des plaques d’urticaire, un gonflement des lèvres, voire un œdème de Quincke, comme en cas d’allergie aux arachides par exemple.
"Pour les cœliaques et les allergiques au blé, l’éviction n’est pas négociable", souligne Nathalie Négro.
Chez les hypersensibles, la tolérance peut s’améliorer
Les hypersensibles au gluten présentent les mêmes troubles que les cœliaques. "Leurs symptômes s'améliorent quand ils excluent le gluten et réapparaissent s’ils l’introduisent à nouveau dans leur alimentation", constate le Pr Christophe Cellier, chef de service gastro-entérologie à l’Hôpital GeorgeS Pompidou.
Tout est souvent une question de dose : comme une pincée de gluten ne met pas leur vie en péril, ils peuvent s’autoriser parfois un soupçon de tarama ou une chope de bière. Chacun doit tester sa sensibilité personnelle pour connaître le seuil à ne pas dépasser.
Des compléments alimentaires à base d’enzymes décomposant le gluten peuvent aussi les aider, comme Ultrazym, Tolerase®G ou Gluteostop.
L’origine de l’hypersensibilité au gluten n’est pas encore totalement élucidée, mais une perméabilité intestinale est souvent évoquée. L’intestin étant devenu poreux, il ne joue plus son rôle de filtre et laisse passer dans le sang des intrus (gros morceaux de protéines, bactéries…) susceptibles de provoquer des troubles en chaîne.
Ces dégâts sont toutefois réversibles : éradiquer le gluten, l’alcool, les anti-inflammatoires et les additifs chimiques des aliments industriels, permet à l’intestin de cicatriser et de supporter ensuite à nouveau le gluten en quantité modérée.
Une vraie intolérance n'est pas réversible aujourd’hui
"On ne peut pas guérir d’une maladie cœliaque. Le seul traitement actuellement efficace est un régime sans gluten strict à vie", observe le Pr Cellier.
Sinon la santé du patient décline : l’amaigrissement devient incontrôlable, les os se décalcifient et l’anémie guette. Le risque de survenue d’autres maladies auto-immunes (diabète, hypothyroïdie…) ou d’un cancer est en outre sérieusement augmenté.
Chez la femme, les fausses couches deviennent aussi légion. Et chez l’enfant, des retards de croissance - en taille et en poids – sont souvent constatés.
Des travaux de recherche sont toutefois en cours pour développer un médicament qui détruise le gluten dans l’intestin avant qu’il ne puisse exercer ses méfaits. Aux Pays-Bas, des chercheurs tentent quant à eux de bloquer la réponse immunitaire face au gluten.
"Nous ne sommes pas encore en mesure de le faire, précise Iris Jonkers, immunologiste à l’université de Gröningen, dans un article. Mais nous avons bon espoir d’y parvenir pour que les cœliaques puissent un jour à nouveau manger de tout".
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