Valériane, passiflore, ou encore magnésium, pléthore de compléments alimentaires sont plébiscités pour leurs vertus apaisantes, voire parfois sédatives. Un nouveau venu s'ajoute à l'offre : le GABA.
Autrement connu sous le nom d’acide gamma-aminobutyrique pour les initiés, il s’agit d’un neurotransmetteur qui existe désormais de manière synthétique, à consommer sous forme de gélule.
Samuel Hetier est diététicien du Sport, chef de produit et chargée de projet en nutrition chez Dieti Natura. Il revient pour nous sur les bienfaits et les utilisations de ce supplément.
Le GABA permet de réguler le système nerveux
Le GABA est donc un neurotransmetteur, c’est-à-dire un “messager chimique qui va aller d'un neurone à un autre pour appeler une action”, explique le spécialiste. En complément alimentaire, celui-ci agit directement sur le système nerveux, avec une action directe sur le cerveau.
Or, dans la catégorie neurotransmetteur, certains ont un rôle d’excitation du neurone, qui vont donc avoir un effet excitant sur le cerveau. D’autres, au contraire, ont un rôle d’inhibition et vont avoir un effet apaisant sur le système cérébral.
C’est à ce second groupe qu’appartient le GABA : il permet de réguler le système nerveux, explique diététicien. Cela permet ainsi, "une amélioration de la gestion du stress, de l'anxiété, de la peur et notamment des idées noires et du brouhaha mental”, détaille-t-il.
Le complément est donc plutôt conseillé pour les personnes surmenées et qui traversent des périodes de stress. Celui-ci peut aussi être utilisé en cas de troubles du sommeil — pour l’endormissement et la qualité du sommeil —, particulièrement lorsqu’ils sont liés à certaines angoisses.
“Il est également utilisé parfois chez les sportifs, pour améliorer la récupération, étant donné que l’activité sportive est aussi un stress pour le corps, continue l’expert, et ses effets sont aussi étudiés pour les personnes épileptiques”, ajoute-t-il.
Le GABA, présent naturellement dans notre organisme
Pour comprendre les spécificités du GABA, et ses avantages, il faut d’abord comprendre comment il est normalement fabriqué dans votre organisme.
“Il peut être produit via la consommation d’aliments qui contiennent ce qu’on appelle la glutamine”, indique Samuel Hetier avant d’ajouter, "c’est un acide aminé qui est déjà très abondant dans l’organisme”.
On le retrouve par exemple en grande quantité dans les produits d’origine animale (comme dans la viande de bœuf, ou de poulet, mais aussi dans les œufs et les poissons de mer), ou bien dans les légumineuses et les oléagineux - lentilles, soja ou fruits à coque en tout genre.
Or, à partir de cette glutamine, l’organisme va produire une seconde molécule, le glutamate. C’est à partir de ce dernier qu’on va produire le GABA. “Mais pour cela, le corps a besoin de vitamine B6 et de magnésium”, prévient-il.
En cas de carence, l’organisme produit plus difficilement ce GABA. Et ce n’est pas la seule contrainte puisque “quand on fabrique du glutamate, on produit aussi une enzyme excitatrice de neurone”, explique le diététicien, ce qui produit davantage un effet stimulant pour le cerveau.
De même, “chez les personnes stressées, chez les fumeurs, et avec l’âge, le taux de GABA peut diminuer”. C’est donc dans ces cas-là que la supplémentation peut être recommandée.
Celle-ci présente un second avantage car “le GABA est pris directement sous sa forme libre, ce qui permet d’inhiber le neurone, mais sans produire cet effet excitant normalement associé”.
GABA : indications et contrindications
Le GABA est disponible sans ordonnance en parapharmacie, “mais il est important de faire le point sur son mode de vie, prévient le diététicien, il s’agit de voir si on a un équilibre de vie sain sur l’alimentation, le tabac ou le sommeil, avant de se supplémenter”.
Si ce complément ne présente pas de forte contrindication, il est également important de consulter un professionnel de santé, qui pourra prendre en compte les éventuels traitements médicaux et contraceptifs dans ses recommandations, souligne Samuel Hetier.
Attention de ne pas consommer le GABA sur un temps trop long, poursuit-il : “le risque est le même qu’avec toute substance que l’on prend qui sont déjà produites par l’organisme, sur un temps long, le corps peut diminuer sa production naturelle”.
Le spécialiste préconise donc de se tourner vers ce complément pendant une phase précise liée à la gestion du stress, des émotions et du sommeil. Il est donc recommandé de prendre du GABA durant une période de deux semaines à un mois, jusqu’à 750 milligrammes par jour.
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