Six femmes qui parlent, et dix-huit témoins. Franck Gastambide est accusé de violences physiques, psychologiques ou sexuelles par six femmes, dont trois de ses anciennes compagnes, révèle une enquête de Mediapart signée Sarah Brethes et Iban Raïs, et publiée sur le site indépendant vendredi 21 février 2025. Aucune plainte n'a à ce jour été déposée.

Accusé de harcèlement sexuel sur un plateau

Les témoignages recueillis par ces deux journalistes dénoncent des faits qui seraient survenus dans la vie privée de l’acteur ou sur des plateaux de tournage. La comédienne Marion Séclin fait partie des six femmes qui s'expriment dans cette enquête.

Auprès de Mediapart, elle relate des faits qui se seraient déroulés en 2013, lors du tournage de l’émission Le Débarquement pour Canal+. Selon son témoignage, le réalisateur l’aurait approchée alors qu’elle se trouvait dans sa loge et aurait eu des gestes déplacés. "Il a mis sa main sur le dossier de ma chaise et a commencé à frotter son sexe sur ma main en soupirant de plaisir", décrit-elle.

Toujours d'après le récit d'actrice, Franck Gastambide lui aurait ensuite dit : "T’as le même regard qu’une meuf qui suce, sauf que toi, tu l’as toute la journée."

Kevin Razy, lui aussi présent le jour du tournage, appuie cette version. L'acteur "était vraiment sur ses côtes toute la journée", témoigne l'humoriste auprès de Mediapart. "Il était gênant et lui faisait du rentre-dedans en permanence, Marion ne se sentait pas en sécurité ce jour-là."

Ça tourne !

Une ancienne compagne témoigne de violences physiques

Chloé – nom d’emprunt donné par Mediapart pour préserver son anonymat –, elle aussi actrice, a été en couple avec Franck Gastambide durant six ans. Leur relation s’est terminée en 2020. Elle explique aux journalistes avoir déjà été "maintenue au sol, poignets tenus" ou encore "enfermée" dans l’appartement de son compagnon, qui "gardait la clé".

Sollicité par Mediapart, Franck Gastambide, présumé innocent, reconnaît avoir "fermé à clé pour essayer qu’on discute". Il confirme également avoir "tenu les poignets" de son ancienne compagne, mais seulement "pour éviter de [se] prendre des coups".

Après leur rupture, l'acteur et réalisateur aurait harcelé Chloé, lui envoyant de nombreux messages et l’attendant dans le couloir de son immeuble. "Ce harcèlement me donnait des palpitations, physiquement je me sentais oppressée", témoigne-t-elle dans cette enquête.

En 2020, lors de l’avant-première de la série Validé réalisée par l'homme de 46 ans, une autre femme affirme avoir été victime d’un comportement déplacé de sa part. Il lui aurait "frotté les fesses avec son bassin pendant plusieurs secondes", selon son témoignage.

De son côté, Hélène – autre pseudonyme donné par Mediapart – qui a travaillé sur cette série, évoque des propos inappropriés qu'auraient tenus Franck Gastambide : "T’as une belle bouche, tu dois bien embrasser."

Franck Gastambide nie toute forme de violence

Face à ces accusations, le comédien conteste les faits. Il déclare être lui-même victime et vivre un "cauchemar". Dans un mail rédigé et transmis à la rédaction de Mediapart, il écrit : "Jamais je n’ai répondu par un coup à leurs coups. Jamais je n’ai répondu à un crachat par un crachat. Il est arrivé que je les laisse me frapper en me protégeant le visage, et à d’autres moments, que je leur saisisse les poignets pour éviter qu’elles ne me blessent. Jamais je n’ai répondu à leur violence par la violence."

Pour appuyer sa version des faits, il aurait fourni aux journalistes en charge de l’enquête une vingtaine d’attestations de témoins, dont certains auraient travaillé avec lui. Celles-ci décrivent un homme "bienveillant et non violent", qui peut parfois être "trop possessif".