Tout commence sur Instagram le 4 avril 2025. Laurène Daycard, journaliste, publie son témoignage dans lequel elle explique avoir été filmée à son insu dans une piscine du 19e arrondissement de Paris alors qu’elle se changeait dans une cabine.
À la suite de sa prise de parole sur les réseaux sociaux, de nombreuses autres personnes ont reconnu avoir, elles aussi, subi des agressions similaires dans différentes piscines parisiennes.
Voyeurisme et agressions dans les piscines parisiennes
"#NotAllMen mais quand même cet inconnu qui s’est faufilé, hier soir, dans la cabine de piscine à côté de la mienne. Je me rhabille après être allée nager à Georges-Hermant (piscine du 19e arrondissement de Paris, ndlr) quand j’aperçois un sac à dos qui dépasse sous la cloison. Il y a un petit trou dans le tissu, la taille d’une brûlure de cigarette. Sauf que la lentille d’un smartphone est positionnée au niveau de ce trou", écrit la journaliste en description de son post Instagram.
Très rapidement, elle réagit et prévient la sécurité, ce qui permet de retrouver l’homme qui l’a filmée à son insu. "Un gringalet en slip, la quarantaine", selon ses mots, qui est ensuite interpellé et placé en garde à vue.
Présenté en comparution immédiate le 4 avril pour "voyeurisme aggravé" selon France Info, l’homme encourt deux ans de prison et 30 000 euros d’amende. Si l’audience a été renvoyée au 13 juin prochain, l’homme, âgé de 38 ans, a tout de même été placé sous contrôle judiciaire. Une expertise psychiatrique a aussi été demandée par le parquet de Paris.
De son côté, Laurène Daycard révèle, toujours sur Instagram, que son agresseur avait pour "habitude" de filmer des femmes "mais aussi de très jeunes filles" à leur insu.
Une parole libérée
La prise de parole de la journaliste a permis de libérer celle de nombreuses autres victimes. Sur Instagram, elle a d’ailleurs posté un carrousel de photos regroupant une dizaine de témoignages de femmes ayant vécu des faits similaires dans différentes piscines parisiennes.
Certains témoignages ne font pas seulement état de voyeurisme. Dans les commentaires, une personne écrit : "Un homme a sorti son sexe de son maillot de bain et a commencé à se masturber devant moi. Je prenais juste ma douche."
Afin de collecter au mieux tous les témoignages, la journaliste a pris la décision de créer une adresse e-mail et de constituer un collectif de victimes avant que son procès ne s’ouvre.
La réaction de la municipalité
Face à l’ampleur de l’affaire, la ville de Paris, contactée par France Info, a annoncé "mener des inspections dans toutes ses piscines" pour "régler les éventuels problèmes de trous constatés dans les parois des vestiaires" et "renforcer encore (...) la présence d'agents".
La municipalité rappelle également qu’"en cas de signalement, les agents sont tenus d'intervenir immédiatement et d'alerter les forces de l’ordre".
De son côté, Karim Ziady, conseiller de Paris délégué au Sport de proximité et élu du 17e arrondissement, dit travailler sur "une future campagne d’affichage ". Cependant, il précise qu’elle "ne pourra pas se faire dans l’immédiat pour des raisons de processus administratif".