Les filaments sébacés proviennent de l’activité des glandes sébacées, nichées dans la peau au sein du derme, suspendues aux poils d’où le nom de "follicules pilo-sébacés". On en dénombre près de deux millions sur toute la surface du corps.

Elles sont présentes un peu partout, avec cependant une préférence pour la zone médiane du visage - au niveau de la zone dite T (milieu du front, ailes du nez et menton) -, ainsi que sur le cuir chevelu, le haut du thorax et le haut du dos. Ces glandes ont une réelle utilité : elles produisent le sébum qui entre dans la constitution du film hydrolipidique protecteur de la peau. 

Comment apparaissent les filaments sébacés ?

Pour se déposer à la surface de l’épiderme, les sécrétions graisseuses de chaque glande sébacée s’écoulent le long du poil généré par le follicule pileux auquel elle est reliée. Si la production de sébum s’intensifie à outrance, le filament sébacé peut devenir visible. Les acides gras constituant le sébum s’oxydant rapidement à l’air libre, l’extrémité des filaments vire souvent au gris. Ils diffèrent ainsi des comédons à pointe noire, communément appelés points noirs qui obstruent les pores.

"Lors de l’hyperséborrhée de la puberté, ces comédons sont fréquents, observe la Dre Sandra Ly, dermatologue, vice-présidente de la Société Française de Dermatologie. Ils s’atténuent normalement au fil des années. Mais chez certaines personnes, ils persistent à l’âge adulte sur la zone T du visage, et parfois au-delà, même si la peau devient globalement plus sèche."

Surtout, ne pas les triturer !

Les presser peut traumatiser la peau et générer une inflammation, source d’imperfections persistantes. "Si quelques 'vers de peau' devenus trop visibles vous dérangent vraiment, vous pouvez les extraire à condition de le faire proprement et délicatement, sans trop forcer, conseille la Dre Sandra Ly. Mais les éliminer sans corriger la cause ne sert à rien. Il faut envisager un traitement local pour réguler l’hyperséborrhée et l’hyperkératose, à l’origine des comédons.

Les crèmes ou sérums à base d’acides de fruits ou de dérivés d’acide rétinoïques, moins irritantes que celles à l’acide rétinoïque, sont particulièrement indiquées. Un masque purifiant de temps à autre peut également être envisagé. En revanche, attention aux gommages qui peuvent pousser la peau à graisser davantage.

"L’épiderme ne doit pas être trop irritée et décapé, sinon une hyperséborrhée réactionnelle peut en effet s’installer", souligne la dermatologue.

Évitez les erreurs cosmétiques

Le sébum joue un rôle essentiel pour protéger la peau des agressions extérieures et de la déshydratation. Il faut donc bannir les cosmétiques trop décapants, mais aussi les produits qui graissent la peau lorsqu’on a les pores dilatés et tendance à faire de la rétention séborrhée.

"Attention donc aux produits à la mode à base d’huiles essentielles et aux huiles démaquillantes parfois trop grasses, recommande la Dra Ly. Le mieux est d’opter pour des cosmétiques – crèmes ou démaquillants - qui affichent la mention 'Non comédogène'".

En cas de séborrhée très excessive, n’hésitez pas non plus à évoquer le problème à votre gynécologue qui pourra peut-être vous prescrire un contraceptif plus adapté à vos soucis cutanés.