Cela ne fait pas si longtemps que les femmes ont le droit de s’aligner sur la ligne de départ d'un marathon.
La première marathonienne de l’histoire, c’est Kathrine Switzer. Défiant les lois en vigueur, elle va s'inscrire au marathon de Boston de 1967 - réservé aux hommes donc - uniquement avec ses initiales. La coureuse allemande, alors âgée d'une vingtaine d'années, porte le dossard 261. Vêtue d'un survêtement, maquillée et coiffée, elle va prendre le départ de la course. Au 6ème miles, "le directeur de l’épreuve tente alors de stopper la course de Kathy. Il s’agrippe à elle et essaie de lui arracher son dossard tout en criant "Tirez-vous de ma course et donnez-moi ce dossard"", relatait France Inter, dans un podcast. Au final, la jeune femme termine la course (sans exploit sportif) et les photos de l'événement vont entrer dans l'histoire.
Heureusement, depuis cet incident, la distance reine de l’athlétisme s’est bien démocratisée et attire même de plus en plus de participant.e.s. Le marathon de Paris annonce 54 000 dossards pour l’édition 2024 ! Et parmi eux, 28% de femmes seront sur la ligne de départ. Des coureuses qui ne font pas de la figuration : elles sont de plus en plus nombreuses à passer sous la barre symbolique des 3h ou à battre des records.
Preuve en est, à Séville en février dernier, Meline Rollin est devenue la nouvelle détentrice du record de France féminin sur 42,195km en finissant sa course en 2’24’12.
La barre symbolique et impressionnante des 3 heures
Le "sub 3 ", comme disent les runners, est un chrono de référence qui devient un objectif à mesure qu’on progresse. Courir un marathon en moins de 3 heures, cela équivaut à parcourir la distance totale de la course à une vitesse moyenne de 14km/h ! À Paris - tous les marathons n'ont pas la même difficulté du fait du parcours - la majorité des marathoniens (55%) termine plutôt entre 3h30 et 4h30.
Toutefois, l'an dernier dans la capitale française, 70 femmes ont bouclé leur exploit sous les trois heures (contre 26 en 2019). Une évolution inspirante qui pousse les futures marathoniennes à se fixer des objectifs toujours plus hauts et à repousser leurs limites.
Nous avons rencontré trois coureuses amatrices qui ont réussi cette performance. Des récits qui inspireront, on l'espère, la nouvelle génération de marathoniennes qui prendra le départ sur les Champs Elysées.