Les fascias sont les tissus conjonctifs, c’est-à-dire un ensemble de fibres de collagène, qui enveloppent les muscles et tous les organes de notre corps : le cœur, les poumons, le pancréas… On en trouve aussi partout sous la peau.
Encore négligés par le corps médical, ils ont longtemps été considérés comme inertes, sans intérêt ni fonction particulière. Le réseau qu’ils forment depuis le sommet du crâne jusqu’aux orteils, telle une gigantesque toile d’araignée, joue pourtant un rôle crucial dans le fonctionnement de l’organisme : il nous aide à tenir debout et maintient les organes en place, séparés les uns des autres. Son importance commence à être élucidée pour notre bien-être et notre santé.
Des tissus interconnectés
Les fascias sont connus de longue date des ostéopathes. Leur existence "permet d’expliquer comment un problème viscéral peut avoir une répercussion douloureuse à distance, au niveau des vertèbres lombaires par exemple", observe Stéphane Sibout, ostéopathe au centre Thalazur Ouistreham (Calvados).
Grâce à des manœuvres douces sur la peau, il est ainsi possible de libérer des tensions profondes car les fascias forment une continuité de la périphérie à l’intérieur du corps.
Redonner de la souplesse aux fascias
Théoriquement, les fascias sont souples et élastiques. "Mais la répétition de mauvaises postures ou le manque d’activité physique tendent à les durcir, à les rigidifier, constate le Dr Robert Schleip, de l’hôpital de La Charité de Berlin. La fasciathérapie permet de les assouplir, à l’aide de pressions et d’étirements, afin de redonner de la mobilité aux os et aux organes".
Certaines douleurs proviennent aussi des fascias eux-mêmes. Une étude allemande de l’université d’Ulm a en effet montré qu’ils étaient très innervés, six fois plus que les muscles. Des fascias gonflés et devenus trop fibreux peuvent en conséquence être la source d’un mal de dos chronique ou de douleurs récurrentes à la tête.
Des indications variées
La fasciathérapie peut venir à bout de troubles sévères du transit ou de règles douloureuses. Elle donne aussi de bons résultats en cas de lumbagos, de torticolis, de cruralgies, de tendinites, de migraines récalcitrantes, d’entorses à répétition, d’acouphènes, de douleurs aux mâchoires et de lésions cicatriciels post-opératoires.
D’autres approches, comme le yoga ou l’acupuncture, sollicitent également les fascias. Une chercheuse américaine a en effet prouvé que la plupart des méridiens énergétiques sur lesquels travaille l’acupuncture coïncident avec les lignes des fascias. Lorsqu’un acupuncteur plante une aiguille dans la peau en la faisant légèrement tourner, il induit une petite onde de choc qui relâche les tensions des fibres conjonctives.
En pratique : une séance de fasciathérapie dure de 30 à 45 minutes (50€ à 75€, non remboursée par la sécurité sociale, sauf en Suisse ou par certaines mutuelles).
Pour trouver un praticien : Thalazur Ouistreham (Tel : 02 31 96 40 40 ou www.thalazur.fr/ouistreham/thalasso) ou sur www.fasciafrance.fr.