Rasage ou épilation ? On se demande parfois quelle technique adopter pour venir à bout du duvet qui pousse sur le visage.

Pourtant, Sandrine Azoulay, créatrice de la méthode Epiloderm, est formelle : "Le rasage, bien que pratique et rapide de prime abord, est totalement déconseillé sur le visage, mais aussi pour tout le corps. Le rasoir coupe ce qui dépasse, mais n’intervient pas sur ce qui génère la pousse, à savoir le bulbe. Plus concrètement, son action mécanique sectionne en deux la tige pilaire de façon nette mais la pointe du poil, en repoussant, s’épaissit et devient plus drue. Une utilisation répétée du rasoir, renforce le poil et accélère le processus de repousse, occasionnant souvent des poils sous peau, générateurs de boutons."

On observe cette épaisseur du poil sur la barbe des hommes qui se rasent régulièrement.

Quelle technique d’épilation privilégier sur le visage ?

Pour éviter une repousse rapide et voyante, c’est l’épilation à la cire qui prime car cette technique retire entièrement le poil, sans le casser. En effet, "un poil retiré dans son intégralité contribue à obtenir une repousse plus lente et surtout un poil plus fin. Cela préserve ainsi des poils sous peau et de tous leurs désagréments tels que les petits boutons ou folliculites ou encore les doubles repousses", indique l’experte.

Sa méthode à base de cire végétale de pin à basse température tient ainsi compte de la fragilité de cette zone et de ses spécificités, avec un arrachage dans le sens de pousse du poil, pour un retrait en douceur.

Ensuite, on ne zappe surtout pas l’hydratation pour apaiser la peau qui peut être enflammée. Attention ! On n’utilisera pas n’importe quelle cire sur le visage.

"Les cires froides et les cires dont le retrait s’effectue à l’aide de bandes papier sont à proscrire indique Sandrine Azoulay. Ces dernières sont trop agressives pour des zones sensibles comme le visage et ont tendance à casser les poils. Une épilation avec ce type de cire peut entrainer l’altération du film hydrolipidique et donc l’apparition de rougeurs voire de taches brunâtres pendant quelques jours."

Et le fil ? Et la pince ?

Autre technique qui fonctionne, quand il y a peu de poils à retirer : la pince à épiler. Bien que fastidieuse, c’est une bonne solution si l’on maîtrise totalement son maniement. Sur des duvets localisés du visage, l'épilation au fil est également "une technique qui peut offrir des résultats satisfaisants, bien qu’assez douloureuse et compliquée à pratiquer sur soi-même."

Idéalement, il convient de confier son duvet du visage aux mains expertes d’une esthéticienne. Les plus : "Les cires sont de qualité et les techniques sont pratiquées par des professionnelles ayant, la plupart du temps une réelle expertise et un savoir-faire que l’on ne peut maîtriser quand on est profane et qu’on pratique dans sa salle de bain ou dans son salon."

Que penser des méthodes dites "définitives" ?

Les offres d’épilation définitive sont nombreuses et créent souvent la confusion chez les consommatrices. "Malgré le nom, l’épilation définitive n’existe pas, alerte l’experte. Elle peut s’inscrire dans une durée plus ou moins longue en fonction de son type de peau et de poil, mais aussi de l’appareil utilisé et de la personne qui a pratiqué l’épilation."

Il existe trois type d’appareils plus ou moins efficaces que nous détaille la pro :

  • Les appareils laser, que l’on trouve uniquement chez des dermatologues ou médecins, qui offrent des résultats de qualité et sont pratiqués dans un cadre médical maîtrisé et professionnel. L'épilation au laser élimine le poil jusqu’à la racine. La mélanine, le pigment qui définit la couleur du poil, en absorbant la lumière produite par le laser, chauffe et détruit le follicule pileux, ce qui l’empêche de produire le poil.

  • La lumière pulsée : des instituts de beauté, spécialisés ou non, proposent des traitements avec des appareils à lumière pulsée ou IPL. Le principe : émettre une lumière spécifique intense couvrant un large spectre, pour traiter la zone par flashs intenses. En captant cette lumière, la mélanine et le pigment du poil subissent une température importante qui a pour but de faire fondre le bulbe et in fine de le détruire.
    Attention : ce type d’appareil ne fonctionne pas sur tous les types de peau et de poils. Les résultats sont moins probants qu’avec une épilation laser et les accidents tels que des brûlures sont fréquents.

  • L’électrolyse est l’ancêtre de l’épilation dite "définitive". Créée en 1869, cette technique a subi depuis de nombreuses évolutions et améliorations. Le principe est d’insérer un filament (une aiguille au 19éme siècle) dans le follicule pileux et d’y diffuser un courant haute fréquence ayant pour but de détruire l’ensemble de la structure germinative du poil. Elle est pratiquée en institut de beauté (peu en France) mais également chez certains médecins. Bénéficiant de nombreuses années de pratique et d’un recul supérieur à celui de la lumière pulsée, elle fait partie des techniques les mieux maîtrisées, offre de très bons résultats mais reste assez douloureuse en plus de laisser des marques longues à cicatriser.