Quatre épisodes qui ont chamboulé le Royaume-Uni et les utilisateurs Netflix du monde entier. La mini-série Adolescence, dévoilée mi-mars 2025, s’est imposée comme une œuvre d’utilité publique, en décortiquant, de façon percutante, l'adhésion d'un adolescent aux théories masculinistes via les réseaux sociaux, mais aussi, l'impuissance des adultes, dont ses parents, et leur méconnaissance de ce nouveau monde en ligne comme de ses conséquences.

Dans la foulée du succès du programme, parmi les plus visionnés sur le géant du streaming depuis sa création, le Premier ministre Keir Starmer avait annoncé qu'il sera désormais disponible gratuitement dans les collèges et les lycées britanniques, afin d'"empêcher que les jeunes garçons soient entraînés dans un tourbillon de haine et de misogynie".

Une projection avec "un accompagnement pédagogique"

De l'autre côté de la Manche, Élisabeth Borne avait déclaré en avril dernier ne pas être favorable à cette diffusion dans les établissements français. La Ministre de l'Éducation nationale estimait que celle-ci avait "beaucoup de ressources pédagogiques" et qu'il existait déjà "de bonnes séries françaises" sur le sujet.

Mais dimanche 8 juin, elle a finalement révélé sur LCI que la mini-série allait être projetée "avec un accompagnement pédagogique", "par les professeurs", "à partir de la classe de quatrième". "Je pense que là, ça montre l'emballement de la violence sur les réseaux sociaux, qui arrive à une situation dramatique, en l'occurence, la mort d'une jeune fille [dans Adolescence, ndlr]. Et je pense que c'est important de prendre conscience de où peuvent mener ces réseaux sociaux", justifie l'interviewée.

Ça tourne !

"Le producteur [de la mini-série, ndlr] nous ayant ouvert les droits, on va extraire des séquences qui sont très représentatives de la violence qui peut exister chez les jeunes", explique la femme politique, sur la chaîne d'information en continu.

Une demande de milliers de parents d'élèves

Précisément, l'Éducation nationale française va "proposer cinq séquences pédagogiques aux jeunes à partir de cette série" qu'Élisabeth Borne qualifie de "très éclairante". 

Sur la plateforme change.org, une pétition intitulée "Madame Borne, diffusez la série Adolescence dans les collèges et lycées" lancée il y a deux mois en réaction aux premiers propos de la Ministre qui marquait son opposition à cette initiative britannique, par Laetitia Curetti, "maman d’un jeune adolescent de 13 ans et sensible aux questions liées au harcèlement et au sexisme", a récolté plus de 18 400 signatures. Sa créatrice se réjouit aujourd'hui de cette "victoire".