Le cadre est sobre, les sourires polis. Rapidement, Jérémy Florès (Surf), Perrine Laffont (Ski de bosse), Camille Lacourt (Natation), Ysaora Thibus (Escrime) et Valentin Porte (Handball) s’installent face caméra, pour parler sans faux-semblant de ce qu’il se passe ou s’est passé dans leur tête.
Le point commun de ces cinq grand.es champion.nes, au-delà des médailles et des victoires, c’est qu’ils ont tou.te.s connu un passage à vide dans leur vie et leur carrière, une déprime, une dépression.
Et si le documentaire nous happe, c'est parce qu’il résonne fondamentalement en nous. Pas besoin de tutoyer les sommets du sport mondial pour connaître ces passages à vide et ces remises en question.
Faire voler les tabous sur la santé mentale dans le sport
Si c’est un sujet que l’on aborde un peu plus depuis que Naomi Osaka a décidé de se retirer de Roland Garros en 2021 et que quelques mois plus tard, Simone Biles renonce à plusieurs épreuves des Jeux de Tokyo, la santé mentale dans le sport reste bardée de tabous.
Rares sont les athlètes de haut niveau qu’on a entendu parler de leurs idées noires, de la douleur psychologique que peut provoquer une défaite ou un arrêt brusque de carrière, du vide que l’on ressent parfois quand les objectifs sont atteints mais qu’on se sent plus vraiment en phase avec ce que l’on vit. Dans ce documentaire, les cinq champion.nes suscité.es se racontent sans détour. Il y a celui qui a tout gagné trop tôt, celle qui n'arrivait plus à avancer après un échec ou encore celui qui ne savait même plus qui il était une fois sa carrière derrière lui.
On découvre avec émotion tout ce qui pouvait se cacher derrière les sourires de façade et on entre doucement dans l’intimité de celles et ceux qui nous ont fait (ou font encore) vibrer.
La santé mentale dans le sport, un enjeu de performance
Outre le fait de mieux connaître ces cinq athlètes, ce documentaire met en lumière la nécessité de mieux appréhender la santé mentale dans l’univers du sport, comme une part prépondérante à la performance. Comme nous l’a souligné Ysaora Thibus, rencontrée à l’occasion de la sortie du documentaire, “il existe tout un tas de protocoles en cas de blessures physiques, on est arrêté.e, on a des séances de kiné, des soins, on va voir le médecin… mais pour une blessure mentale, rien n’est prévu”.
Et si certains athlètes se font accompagner individuellement par des professionnels, ils restent peu nombreux à s’autoriser de montrer leurs failles, leurs fragilités. Pourtant, - et nos cinq champions en attestent - il n’y a pas plus fort que quelqu’un qui dévoile sa vulnérabilité. La preuve donc en images.